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Commentaire de Antoine Diederick

sur Bernard Werber : « Dans cinquante ans il n'y aura plus de livres »


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Antoine Diederick 27 juillet 2008 22:41

Bonsoir, j’ai piqué cette info sur le site en ligne d’un quotidien belge :


LIVRES /
Le prêt est en baisse en Communauté française

Les bibliothécaires inquiets face à l’internet

BENJAMIN MORIAME

dimanche 27 juillet 2008, 20:59

Les bibliothécaires sont inquiets. Chez leurs visiteurs, le recours à l’internet deviendrait systématique, aux dépens de la consultation des livres.

Plus de 20.000 personnes par an reçoivent, dans leur bibliothèque, une formation à l’utilisation de l’internet.

« C’est facile pour moi, je suis née avec un ordinateur dans les mains », se félicite Isabelle Chamois, rhétoricienne, en cours de recherche sur l’internet, à la bibliothèque de Namur. « En général, je vais sur Wikipédia ou sur Google et je trouve plein d’informations intéressantes. Dans le moteur de recherche, je prends le premier site proposé. » Un jeu d’enfant, manifestement…

Et pourtant, les bibliothécaires sont inquiets. Chez leurs visiteurs, le recours à l’internet deviendrait systématique, aux dépens de la consultation des livres. De plus, contrairement à ce que croient beaucoup de jeunes, le bon usage du web n’est pas nécessairement à la portée du premier venu. L’esprit critique, en particulier, ferait défaut. Pour cette raison, plus de 20.000 personnes par an reçoivent une formation à la recherche documentaire et sur l’internet dans les bibliothèques de la Communauté française.

« Si un jeune fait une recherche sur Darwin via l’internet, il est probable qu’il tombe sur un site créationniste et soutienne, de bonne foi, que Darwin est un imposteur du XIXe siècle », explique Jean-François Füeg, responsable du service de lecture publique de la Communauté française, qui réunit 530 bibliothèques. Pendant ce temps, le prêt de livres est en chute libre : moins deux pour cent par an depuis quatre ans.

En revanche, le nombre de visiteurs est en augmentation. Les nouveaux venus sont donc surtout des « séjourneurs », c’est-à-dire des visiteurs qui n’empruntent pas, mais consultent les livres et/ou le net sur place. Aujourd’hui, plus de 1.000 machines permettent l’accès au web dans les bibliothèques de la Communauté française. À Namur, on connaît parfois de longues files d’attente pour les ordinateurs et il faut « chasser » les internautes à 18h30.

Les bibliothécaires tentent de s’adapter à cette nouvelle donne. Mais les conseils et les formations n’ont pas le même succès chez tous les publics. « Les jeunes sont spontanément moins demandeurs, car ils osent difficilement avouer leurs difficultés face à l’internet », explique Catherine de Biourges, bibliothécaire à Namur. « Ils nous appellent seulement lorsqu’ils sont bloqués dans leur recherche. Pour les toucher, il faut passer par l’école. »

« D’habitude, je me débrouille tout seul, mais j’ai déjà reçu l’aide d’un bibliothécaire, se souvient Christophe Montino, élève en sixième année d’horticulture. Je ne trouvais rien sur les “nématodes”, une sorte d’insecte. La personne qui m’a aidé a trouvé en modifiant un peu les mots-clés. » Ce coup-là, la grande encyclopédie est restée dans son rayon.

« Les chiffres de prêt chutent de façon vertigineuse », s’alarme Brigitte Chanson, responsable de la bibliothèque d’Auvelais. « Les jeunes choisissent l’internet par paresse, parce qu’ils pensent gagner du temps. Mais leur recherche sur le net est laborieuse. »

À Assesse, on se montre plus optimiste : « Au début du net, les ados délaissaient l’écrit. Mais, petit à petit, ils y retournent parce qu’ils constatent les limites du web, observe Bernard Mouton, bibliothécaire. Des formations au bon usage de l’internet et des bibliothèques sont indispensables dans l’enseignement. »

« Nous prévoyons d’inciter davantage les bibliothèques et les enseignants à collaborer pour développer la lecture publique et l’esprit critique, notamment sur l’internet », annonce Jean-François Füeg. « Le budget à cet effet est en augmentation. L’objectif est de former des CRAC, des citoyens responsables actifs et critiques. »


source Le Soir en ligne


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