Vous écrivez :
"le monde des alphas et des epsilons asseptisé d’HUXLEY, ou l’anarchie à l’opposé, nous guettent si nous ne nous décidons pas à agir sur le destin de notre monde en pleine évolution exponentielle.... "
Mais justement ! Quand on insiste avant tout sur l’appartenance culturelle d’un individu, cela veut dire qu’on voit en lui comme l’incarnation d’un collectif, d’un tout dont il n’est qu’une partie sans valeur particulière. Au contraire, (et c’est ce que je dis avec d’autres depuis le début) c’est avec un autre sujet humain libre qu’il est intéressant d’être en relation, pas avec un robot programmé par des traditions dont il ahérité automatiquement, sans critique, et en les reproduisant sans conscience.
On prétend enfermer les individus dans des "cultures" pour mieux les programmer, les contrôler, alors que ce qui est authentiquement humain, c’est un rapport libre et intelligent à sa propre culture. La civilisation occidentale, du reste, n’échappe pas à la critique comme onle voit dans ce texte de Nietzsche, souvent cité en classes terminales :
"173. Les apologistes du travail.
Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière‑pensée que dans les louanges adressées au actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent aujourd’hui, à la vue du travail ‑ on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir ‑, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême. ‑ Et puis ! épouvante ! Le « travailleur », justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ « individus dangereux » ! Et derrière eux, le danger des dangers ‑ l’individuuml" NIETZSCHE, Aurore, par 173.
Dans les sociétés traditionnelles, la grande peur, c’est l’individu. Mais c’est aussi le cas dans la société occidentale aujourd’hui, qui en ce sens trahit l’héritage des lumières (comme aussi du christianisme) cf JC Guillebaud, la trahison des lumières).
aujourd’hui, en occident, les individus sont loin d’être libres. Leur liberté est osuvent "programmée" par l’environnement social, culturel, idéologique. Cf. L’individu incertain de alain ehrenberg. A cet égard, l’individu de nos sociétés industrielles ressemble beaucoup au fantôme d’ego décrit par Nietzsche dans Aurore, par. 105. Voir aussi de raymond Aron, les désillusions du progrès.
Mais la grande différence, et notre présence ici le prouve, c’est que la culture occidentale a inventé les outils pour se critiquer elle-même. Votre présence à tous ici est la preuve que j’ai raison, car une telle critique interne est à peu près impossible dans les sociétés traditionnelles. Elles le devient par contre dans les sociétés qui adoptent de plus en plus la conception occidentale de la liberté en même temps que ses outils. Du reste, Régis Debray a démontré avec la médiologie que l’usage d’un instrument de médiation (transport ou communication) a un retentissement sur la vision du monde, la "culture" (au sens de "bildung"). Ce n’est pas, d’ailleurs, sans poser des problèmes sur la qualité de l’existence, comme le soulignait déjà un auteur hélas oublié, Ivan Illich, qui dans ""la convivialité" distinguait les outils conviviaux qu’un homme peut maîtriser et réparer et les outils non conviviaux qui échappent au contrôle de l’individu. Malheureusement, on ne peut pas en rester là, car s’il fallait s’en tenir à cette conception, nous n’aurions pas d’ordinateurs et nous ne serions pas ici à dialoguer.
C’est donc bien une civilisation planétaire qui est en train de naître. Il y aura encore des groupes humaines qui se reconaîtront à travers des croyances communes. Mais à l’image de la laïcité à la française, le meilleur modèle car le seul à ne pas enfermer les individus dans leur clan, chacun sera avoir un rapport libre et intelligent à se propre tradition. Mais certains messages plutôt comiques ou bêtes à pleurer, auxquels je ne réponds pas, montrent assez ici quel long chemin il reste à parcourir.
17/08 13:40 - roberto
Bonjour, Finalement dans votre long (trop long ?) article vous faites l’éloge du bon (...)
17/08 11:26 - esperantulo
Cher auteur il y a certaines choses que vous oubliez, l’homme n’est pas toujours (...)
17/08 11:00 - esperantulo
La culture existe bel et bien, mais elle est evolutive, non figée dans le marbre implacable du (...)
16/08 10:26 - Fabrice GUEHO
Vous écrivez : "le monde des alphas et des epsilons asseptisé d’HUXLEY, ou (...)
16/08 01:26 - Christoff_M
pluralisme culturel cela fait penser à un patchwork de tissus assemblés... est ce que le (...)
16/08 01:19 - Christoff_M
les hommes n’ont jamais autant été divisés et ceci est l’oeuvre des agents de (...)
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