Imaginons les infrastructures d’un pays - routes, administrations, services, biens publics, territoires communs - telle une grande soupière, le dit potage cuit dedans étant le PIB, certains se servent avec une toute petite cuillère, d’autres une cuillère à café, puis d’autres encore d’une cuilllère à soupe, tandis que sans vergogne quelques uns "saucent" dans cette marmitte commune à l’aide de grandes louches...voire de plus gros ustensiles encore, alors que certains ne peuvent à peine être nourris par les quelques gouttes du breuvage charitablement échappées de la gamelle nationale !
Pourquoi ces grandes louches pour se goinfrer ainsi à côté du misérable affamé ?
Est-ce que poser la question sur cette obscénité relève de la simple jalousie contre le "riche" - comme il est avancé pour justier l’injustifiable - ou cette nausée n’est-elle pas la réaction humaine contre ce "cancer" qui ruine le coeur et la raison ?
La marmite est remplie par tous, chacun apportant efforts et ingrédients et, sans exiger des parts absolument et rigoureusement identiques pour tous, comment légitimer que certains crèvent de faim alors que d’autres sortent de table en rotant leurs "trop-plein" indigestes ?
Dans les siècles passés, de grandes fortunes se sont construites sur tous les genres de trafics alors admis moralement - esclavages, matières premières, armes, etc - et transmises ensuite vers les héritiers d’aujourd’hui, le temps s’étant chargé de rendre ces "piastres puantes" inodores, sans pour autant masquer cette non "virginité" dont ils se parent de la blancheur qui n’a jamais existé. Cet argent, légal qu’il fut, jamais légitime il ne sera !
Comme il a été dit sur ce forum, un camionneur ne fait fortune que grace à des concours multiples : la route tracée et construite par l’effort commun, le chauffeur qui conduit le camion et les clients qui le remplissent ! L’oubli des fortunés - ceux baffrant avec la grosse louche - oublient ce "DETAIL" trop souvent ! Capitaines d’industrie comme ils prétendent, ils oublient qu’un Général sans soldats ne peut gagner une bataille et que leurs victoires privées ils la doivent à l’effort collectif et non à leur seul génie propre ! Dernière métaphore : un bon film est l’addition de toutes les sueurs et de tous les talents et lors d’un tournage, tout le monde trouve son assiette à la cantine de la production...pleine !
A la veille de 1848, George SAND, socialiste, faisait sien ce dogme : "Nul n’a droit au superflu tant que chacun n’aura pas l’essentiel !" et, pour ma part, tant que chacun n’aura pas au moins sa cuillère - et si je ne puis les retirer à cette nouvelle "aristocratie" - j’interdirais aux grosses louches qu’elles se resservent plusieurs fois de la soupe, préparée en commun !
J’ai dit...