Ravi de nous savoir en accord sur l’essentiel.
Mais permettez que je réagisse encore à votre message...
L’incapacité à reconnaître ses erreurs, ses faiblesses, éventuellement ses fautes, voilà bien la faiblesse tragique de notre société franco-française en raison d’un pouvoir qui n’a jamais renoncé à un absolutisme digne de l’ancien régime et qui, quels que soient ses errements ne vient jamais assumer ses responsabilités, ou alors seulement après deux ou trois générations.
Notre administration est toute entière bâtie à l’image de ce pouvoir. Si elle pouvait, elle se doterait d’une bulle d’infaillibilité papale. Etonnez-vous que les enseignants rechignent à se remettre en cause. Ils ont été construits comme ça depuis toujours, ils n’ont connu que ce type de modèle : "j’ai raison quoi qu’il arrive". Et la même chose se reflète dans tous les compartiments de la société : journalisme, justice, etc.
(Le mouvement des magistrats est assez représentatif et assez amusant en même temps car la justice, souvent hautaine, se trouve prise d’encore plus haut par une ministre de l’intérieur qui se la pète : elle décide de tout sans concertation. Il n’y a plus qu’à obéir)
En France, celui qui a du pouvoir ne reconnaît rien de ses fautes. Assumer c’est bon pour l’homme de la rue. Les fautifs changent de bureau ou d’entreprise et gardent le même salaire.
Bref, vous ne pouvez stigmatiser les enseignants avec ce reproche (notez bien encore que je ne nie pas les faits que vous avancez). Il s’agit d’un mal français.
Car à l’étranger, l’obligation d’assumer concerne les élites (cf. l’affaire DSK au FMI soumis aux normes anglo-saxonnes).
Bref, rien n’est plus triste que des élèves qui s’ennuient, je vous l’accorde. Mais vous ne pouvez simplement jeter la pierre aux enseignants. Il y a tout un système derrière, dont nous sommes partie prenante.
Maintenant que tout soit sclérosé et qu’il soit presque impossible de changer ce système, je ne sais pas. Il me semble que Xavier Darcos réussi à changer pas mal de choses, certes pas pour le meilleur, mais bien pour le pire.
Donc on peut changer les choses. Mais si nous restons serviles, alors, le pire sera sûr