De même au sujet de la question des budgets, comme je l’ai expliqué dans ma réaction précédente. Au sujet de l’idée de Guerre Froide, je suis parfaitement d’accord : parler de Guerre Froide comme d’un contexte avéré, avec ce que cela impliquerait en menaces immédiates pour la paix mondiale serait exagéré. Pour ma part, je considère néanmoins qu’il y a un retour vers une situation de guerre froide, que nous sommes sur le chemin vers cette situation sans pour autant l’avoir (encore) atteinte.
C’est encore plus marqué en Russie : la plupart des reportages et documentaires sur la guerre en Ossétie du Sud sont stupéfiants dans leur façon de présenter les Occidentaux, alliés des Géorgiens. Le contenu de cet article du Monde http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/10/21/la-guerre-en-georgie-entre-au-musee-a-moscou_1109329_3214.html est emblématique d’un état d’esprit qui se développe de plus en plus en Russie, dans l’indifférence occidentale. Si cet état d’esprit continue d’être cultivé (parfois à raison), les conséquences seront dangereuses pour la stabilité relative que nous connaissons actuellement.
A propos de l’offensive géorgienne, au jour d’aujourd’hui, et sans éléments pour remettre en question cette conviction, je suis persuadé que Saakachvili a agi de son propre chef, sans recevoir le moindre encouragement occidental (et en particulier américain). Ou alors, Washington souhaitait-elle provoquer sa chute ? J’en doute. Cette offensive a été lancée alors que l’armée géorgienne, de la bouche-même des instructeurs américains sur place, n’était pas prête à une telle action. Opérationnellement, les erreurs se sont accumulées, y compris les plus ahurissantes, à commencer par la non-neutralisation de la sortie du tunnel de Roki.
Sa destruction pouvait poser problème, faute de charges de démolition adaptées, mais les Géorgiens avaient la capacité de l’obstruer, ne serait-ce que temporairement, et d’en couvrir le déboucher, en positionnant des chars, de l’artillerie, de façon à en interdire la sortie, ou alors, au prix de pertes considérables. Il ya cependant une rumeur russe qui fait état d’un raid des forces spéciales géorgiennes pour tenter d’interdire ce point de passage. D’après cette même rumeur, l’opération aurait échoué grâce à l’intervention des Ossètes du Sud. Mais jusque là, rien n’est venu le vérifier.
De toute façon, même si la sortie du tunnel de Roki avait été bloquée, cela n’aurait pas empêché l’intervention russe, depuis l’Abhkazie, par la mer Noire, ou encore, par le biais d’opérations héliportées (hasardeuse durant les premières heures puisque la 4e Armée Aérienne a eu des difficultés à s’emparer du contrôle des airs et que la Défense Antiaérienne géorgienne avait quelques moyens - même si limités - à sa disposition). Elle aurait juste été plus compliquée (mais pas hors de portée des Russes) et donc, retardée de quelques heures.
Deux prochains articles évoqueront le déroulement de l’offensive (avec des sources occidentales, russes et géorgiennes), et les capacités militaires géorgiennes (tout n’était pas à jeter).
02/11 20:44 - Charles Bwele
@ Laurent Touchard (l’auteur), Remarquable article (explications + détails). Je (...)
01/11 18:27 - Proudhon
Voir cet article du réseau Voltaire : http://www.voltairenet.org/article157947.html
29/10 14:47 - minidou
"Le fossé s’élargissant entre opinion publique russe et occidentale"... ? (...)
29/10 11:15 - CAMBRONNE
BONJOUR à l’auteur et bravo . Voila un article et des commentaires très pros . Nous (...)
29/10 11:13 - Annihilator
La Russie aujourd’hui n’est pas l’etat avant 15 - 20 ans. à présent elle (...)
29/10 08:29 - Pierre
Question à l’auteur de l’article. La non utilisation de matériél performant et les (...)
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