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Commentaire de Laurent Touchard

sur L'armée de terre russe en Géorgie : vers l'efficacité retrouvée


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Laurent Touchard 28 octobre 2008 18:05

 Les pertes aériennes officiellement reconnues par Moscou s’élèvent à quatre appareils abattus : trois Su-25 Frogfoot (selon la désignation OTAN) et un Tupolev Tu-22M3R Backfire de reconnaissance électronique (Le Tu-22M3R est une plateforme ELINT - Electronic Intelligence). Dans la presse anglo-saxonne, spécialisée ou non, la destruction de cet avion est souvent mise en avant pour souligner l’absence de drones au sein des unités engagées en Ossétie du Sud. C’est une erreur : les missions imparties à un drone de reconnaissance tactique sont de loin différentes de celles qui sont confiées à un appareil de reconnaissance électronique. Les Américains disposent d’un avion équivalent, le RC-135 Rivet Joint.


 Sa destruction aurait été provoquée par un missile 9K37M1 Buk-M1 selon la désignation russe, ou SA-11 Gadfly selon celle de l’OTAN. La Géorgie a acquis ces systèmes d’armes auprès de l’Ukraine, et certains spécialistes russes considèrent que pendant le conflit, les trois (ou quatre) batteries en service dans l’armée géorgienne étaient servies par des opérateurs ukrainiens, ou du moins, que le personnel était encadré par des Ukrainiens. Cela ne semble pas impossible dans la mesure ou les Géorgiens ont reçu cet armement seulement à partir de juin 2007.


 Outre ces quatre appareils abattus dans les premières heures de l’engagement russe, trois autres auraient encore été détruits par la suite (pertes non-reconnues par les autorités russes) : un Su-24MR Fencer E de reconnaissance, un bombardier Su-24M Fencer D (équivalent du F-111 américain qui n’est désormais plus en service) et un autre avion d’assaut Su-25 Frogfoot. Ces avions détruits seraient à mettre au tableau de chasse de deux batteries de 9K33M3 Osa-AKM (SA-8B Gadfly). S’ajoutent trois Su-25 auraient quant à eux été endommagés par des missiles sol-air à très courte portée (SATCP ou MANPAD - Man Portable Air Defense ; des missiles anitaériens légers pouvant être tirés à l’épaule).


 Qu’il s’agisse de quatre ou de sept appareils perdus, ces pertes sont lourdes (surtout en ce qui concerne le Tu-22M3R) au regard de la briêveté du conflit. La défense antiaérienne géorgienne était probablement la composante militaire de Tbilissi la plus efficace, notamment grâce aux instructeurs ukrainiens (ou au moins à la formation qu’’ils dispensèrent aux Géorgiens). A l’inverse, les systèmes de contre-mesures électroniques dont disposent les avions russes se sont révélés défaillants car trop anciens.

 

La Russie dispose de plusieurs missiles antiradars : Kh-25MP, Kh-31, Kh-58E, mais ils ne semblent pas avoir été utilisés. Les forces aériennes russes ont été incapables de s’assurer de la "suppression" du réseau antiaérien géorgien du fait de graves lacunes dans le renseignement et la guerre électronique (la localisation des points névralgiques de la défense antiaérienne de Tbilissi...).


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