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Commentaire de poetiste

sur Le jour où rien ne changea


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poetiste poetiste 5 novembre 2008 10:21

Les temps changent-ils ?

Les adeptes du libéralisme économique inconditionnel prendraient-ils conscience aujourd’hui de leur amoralité pour certains ou de leur immoralité pour d’autres. La morale de l’homme, c’est de dépasser l’instinct animal, d’apporter des valeurs régulatrices à la jungle du pouvoir et de l’argent. Le libéralisme économique permissif montre son incurie, son aspect suicidaire pour la planète. Régulation, le mot est un doux euphémisme qui dit que l’on croit encore à ce système qui enrichit les uns et appauvrit les autres. Le socialisme régulateur est mort, il a fait des concessions à ce libéralisme sauvage en s’y compromettant. La guerre, disait un humoriste, est une chose trop sérieuse pour la laisser aux seuls militaires. Si l’on considère que la guerre est strictement économique, cette guerre aussi est trop sérieuse pour la laisser aux seuls financiers, stratèges actionnaires anonymes, soldats traders de l’ombre et autres strictement spéculateurs. Nous avons besoin d’un cheval de Troie qui contiendrait une armée de régulateurs moraux prêts à intervenir en contrôlant toutes les places financières. Il est urgent de réconcilier la morale et le pragmatisme dans le sens où il en va de la survie de l’humanité. L’Amérique, de nouveau passionnelle, vient de se doter d’un président qui suscite émotion, espoir et enthousiasme. Quel grand et terrible héritage ! Après l’euphorie, après avoir voté pour ce président, il faudra penser à la charge écrasante qu’il porte sur ses épaules et à faire en sorte que chacun s’implique dans ce grand pays pour apporter une amélioration effective sur un plan international. L’Américain de base qui a voté pour Obama, pense que l’Amérique va enfin améliorer son image de par le monde et être aimée. Elle souffre vraisemblablement du mensonge de la guerre en Irak. Dans un premier temps, on abuse le peuple, puis, il se ressaisit mais sur une courte durée. La mobilisation contre la guerre économique a un prix ; il faut aller sur le terrain et convaincre que sans partage, on va droit au mur. Le mécanisme financier est comme une énorme robotique qui asservirait des hommes à qui l’on a ligaturé les synapses qui dirigent vers le bon sens, vers l’instinct de survie général. La guerre économique est une guerre anesthésiante où l’opéré est le consommateur chez qui on a créé artificiellement des besoins. La « régulation » ne pourra pas se faire sans le réveil de ces patients aussi bien en Amérique qu’en France. Mettons vite un bémol à l’euphorie ; il n’y a pas d’homme providentiel, il n’y a que des réveils providentiels. Les stratégies des Etats n’ont pas de valeurs morales et s’il résulte de cette lacune des milliers de personnes sacrifiées, qui s’en indigne ? Les Etats-Unis n’ont pas jusqu’à présent trop regardé aux dégâts collatéraux de leurs interventions en pays étrangers. Ils sont tellement en avance dans la consommation qu’il leur est difficile de comprendre la culture des pays pauvres. Les démocrates ont gagné, il reste à une démocratie internationale d’avancer ses pions ; on est loin du compte. L’état des lieux, le constat, c’est quand même cette fracture entre riches et pauvres et cette fracture est tellement profonde que l’on ne voit pas bien le jour où elle sera comblée. Cette foule de petites gens qui a voté pour Obama suscite l’émotion tellement elle est en attente d’une vie meilleure, d’une société meilleure, d’une planète meilleure. Voilà que l’Amérique nous émeut, c’est peut-être un changement réel. Si la victoire démocrate peut être aussi un peu la nôtre, alors, retroussons nos manches, le chantier est vaste. Il est toujours bon de se dire : « Ce n’est pas gagné ». Comme disait le savetier au financier : « On nous ruine en fêtes » ? Aujourd’hui, on nous ruine en consommations et distractions et on en oublie l’essentiel.
A.C


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