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Commentaire de Brieuc Le Fèvre

sur Le 11 novembre, à la mémoire des vaincus du capitalisme


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Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 10 novembre 2008 22:59

La guerre n’est jamais une solution. Quant à ceux qui confondent "pacifisme" et "non-violence", qu’ils relisent Gandhi. La "non-violence" n’implique pas le "non-combat", seulement, le combat non-violent exclut la violence, pour se concentrer sur la vérité. Si je me fais envoyer au front pour défendre des intérêts qui ne sont pas les miens, si je dois tuer pour une cause que j’estime injuste, alors mon devoir est de me lever face à mon commandement, et de dire "non !", au risque de me faire fusiller, car c’est cela l’essence de la non-violence : affirmer la vérité, quelles qu’en soient les conséquences. Et cela demande sacrément plus de courage que de suivre les ordres en espérant sauver un petit bout de sa peau.

Cela implique aussi, face à une idéologie anti-humaine, belliciste, fascisante, voire nazi, de dire "non !", lorsque l’on est responsable politique et diplomatique. Autrement dit, aucun non-violent n’aurait, comme Daladier et Chamberlain l’ont fait, baissé son froc devant Hitler. Eux étaient des pacifistes, refusant tout acte de guerre. Le non-violent aurait fermement et définitivement dit "non !", avec la franchise du regard qui indique l’inflexibilité. Cela seul recèle une force qui fait reculer n’importe quel psychopathe va-t-en-guerre. Seule la non-violence, continuée individu après individu, sauvera l’humanité de la guerre perpétuelle.

Je dois maintenant ajouter que je ne retire cependant pas ma commisération à ceux qui, entre 1914 et 1918 n’ont pas eu le courage de dire "ça suffit", car je ne suis pas moi-même certain d’en avoir assez pour dire "non !" face à un peloton d’exécution, avec douze fusils pointés sur ma poitrine.

Les fusillés de la "Der des Der " étaient non-violents sans le savoir, et leur sacrifice a été le plus grand de tous, car ils sont morts non pour la France, non pour l’Allemagne, non par patriotisme ou héroïsme, non pour qu’on parle d’eux et de leur sacrifice, pas même pour la paix, mais tout simplement pour la Vérité, qui est que cette guerre, comme toutes les guerres, était moche et inutile. L’affirmer haut et fort, seuls dans une hystérie belliciste, leur a demandé plus de courage que de monter à l’assaut au milieu de la meute hurlante et enivrée.

Une citation, pour finir. Elle est de Fernand Reynaud : "La guerre, ce sont des gens qui ne se connaissent pas et qui se massacrent, au profit de gens qui, eux, se connaissent, mais ne se massacrent pas."


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