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Commentaire de Botsu

sur Citizen Keynes ou le mythe de l'auto-régulation des marchés


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Botsu 13 novembre 2008 16:59

Il n’y a aucun modèle économique ’parfait’, seulement des modèles qui expliquent la réalité avec plus ou moins de crédibilité. Le problème d’ailleurs aujourd’hui c’est que cette approche dogmatique de l’économie (libéralisme, keynésianisme...) est devenue dominante. Mais aussi loin que je puisse me souvenir les économistes des écoles dites "orthodoxes" n’ont jamais été réputés pour leur capacité à prévoir les changements majeurs et les grandes crises. Pas plus qu’ils n’ont été capables de nous pondre un modèle de développement et de société durable qui tienne compte des ressources limitées et de la réalité. Malgré cet état de fait troublant, on reste sur les mêmes bases rigides complètement caduques qui avaient peut être un sens il y a un siècle mais plus guère aujourd’hui. 

D’habitude quand on dépense toute son énergie à prévoir l’issue d’une expérience et qu’on en est manifestement incapable, il convient de remettre en question un certain nombre d’hypothèses, voir toutes quand on est très éloigné du résultat attendu. C’est vrai dans la plupart des sciences mais pas en économie (science sociale). On avait au départ une boîte et son contenu qui a pris une forme complètement différente, mais on garde toujours la même. Pourtant il semble de plus en plus clair que cette volonté d’expliquer à tout prix des comportements humains d’une infinie complexité par des lois empiriques est aberrante. De plus on ne tient pas compte du fait que ceux-ci dépendent énormément de nombreux facteurs tels le cadre juridique / législatif par exemple.

Justement Keynes n’a pas produit de modèle économique au sens strict. Les modèles dits Keynésien ont été élaboré en tenant plus ou moins compte de ses conclusions par d’autres économistes (classiques ou autres). Keynes a simplement formulé un certain nombre d’hypothèses à contre-courant de la pensée dominante de son époque, en s’appuyant bien sûr sur des outils mathématiques mais pas uniquement. D’ailleurs il reprochait entre autre à ses contemporrains le côté "formel" des sciences économiques. 


Bref. Je m’adresse maintenant à l’auteur.

On croirait entendre des critiques de mode en lisant ce genre d’articles. Je ne vois pas le sens de ces écrits qu’on a en 50 exemplaires par jour, qui s’emballent devant ce qu’il me semble juste d’appeler du socialisme financier. Mais ça tombe bien car vous avez un terme sous la main qui parle au plus grand nombre et ça suffit à justifier l’action en faveur d’un système qui s’écroule et de ceux à qui il profite. Mais pour moi c’est de la poésie et une débauche de formules toutes faites.

"Remballez la collection libéralisme, sortez le keynésianisme automne/hiver 2008."

"On avait oublié les idées de Keynes dans un vieux coffre poussiéreux, mais finalement avec la merde dans laquelle on est, il y a de quoi y trouver notre compte". Corrigez moi mais c’est en gros la thèse qui se dégage de votre article : "on pensait que le libéralisme économique c’était la panacée jusqu’à ce que nos potes banquiers perdent des billes, voyez. Mais maintenant c’est fini, redistribuer, intervenir oui mais en faveur de ceux qui se sont déjà bien enrichi sur votre dos bande de c..."

Curieuse interprétation de la pensée de Keynes et de l’intervention étatique. Si vous voulez mon avis celui-ci doit être en train de se retourner dans sa tombe.



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