« si l’Allemagne consentait enfin à aider inconditionnellement la Grèce »
Je suis certain que les Allemands qui sont, à défaut d’être dans une situation qui pourrait être qualifiée de saine ou bonne, les « moins mauvais » de la zone euro, apprécieront l’idée de payer pour l’irresponsabilité des autres, et ce au moment ou leur propre gouvernement doit mener une politique de rigueur budgétaire inévitable. Relâchez les sphincters, le suppositoire à ailettes arrive.
, mais maintenant il n’y a pas assez de capacité pour qu’elle puisse
financer nos économies modernes ...
Vous dites que l’or ferait défaut, l’utilisation de l’or se heurterait effectivement au fait qu’il est très mal réparti à l’échelle du globe, mais ce n’est que la conséquence de sa démonétisation sous l’impulsion des gouvernements... ce n’est par contre pas un problème de quantité. Le stock d’or est globalement inaltéré d’année en année, et sa production fait croitre la masse totale à un rythme environ équivalent à la production mondiale, bien que là aussi il s’agisse d’un détail sans grande importance pour deux raisons :
Les services rendus par la monnaie sont indépendant de la valeur d’une certaine quantité de monnaie, par conséquent dire qu’il n’y aurait pas assez d’or n’est pas fondé : le prix de la monnaie, c’est à dire sa valeur d’échange en biens et services sert justement de variable d’ajustement.
On met également souvent en avant le fait que le volume de la production croitrait plus vite que l’or disponible ou encore l’augmentation démographique, engendrant ainsi des pressions déflationnistes permanentes. Jusqu’alors la réalité infirme ces craintes (le stock d’or suivait environ la croissance mondiale jusque récemment) et même si cela devait se réaliser, ce qui est probable, les ressources n’étant pas infinies, cela ne porte rien de nocif en soi.
La déflation (l’inflation) en présence d’une monnaie stable en quantité n’est pas « mauvaise » ou « bonne », c’est ce qui l’entraîne qu’il faut examiner : si les prix baissent parce que la productivité s’accroît, ou au contraire montent à cause d’une rareté accrue, tant mieux, tout le monde s’adapte en conséquence. Si les mouvements de prix sont causés par des manipulations monétaires, là ils envoient des signaux faussés à tout le monde, et ils sont fondamentalement nuisibles.
Par contre, oui l’utilisation de l’or ou de tout autre étalon monétaire strict empêche toute politique monétaire et par extension toute politique d’expansion du crédit, qui sont à l’origine de taux d’intérêts artificiellement bas, de bulles d’investissements fourvoyés et de crises, essentiellement comme celle qu’on connaît actuellement. Dans l’optique des néo-keynésiens qui conçoivent l’économie comme une mécanique qu’on peut diriger en tirant les leviers qu’il faut au moment opportun, ce serait dramatique et inconcevable, dans l’optique libérale/autrichienne, c’est hautement souhaitable car c’est là le remède à beaucoup de maux de notre temps.
Je suis d’accord sur le fait que l’accès au crédit dans un système ou ’les crédits font les dépôts’ profite avant tout à celui qui peut s’endetter, et donc surtout à ceux qui possèdent, c’est un point de vue que les libéraux expriment fréquemment.
Je n’ai pas pu visionner la vidéo en lien (supprimée apparemment) ; pour les LBO, si une poignée de gens sans morale peuvent acheter une entreprise et en retirer un profit après paiement des dettes, il faut d’abord que quelqu’un ait la volonté de vendre (pour x raison) une entreprise à un prix sous évalué. Ultimement l’entreprise étant la propriété de ses actionnaires des scénarios de ce genre peuvent arriver ; remarquez que c’est toujours la même histoire, plus le crédit artificiel est abondant, plus la prolifération de ce genre d’activités se trouve facilitée.
Le raisonnement tourne en rond. Fondamentalement le droit d’émettre monnaie n’appartient pas davantage à l’Etat qu’à une autre institution.
D’ailleurs si l’on prend la monnaie en son sens originel (voir les interprétations de l’école autrichienne), l’expression « battre monnaie » est vide de sens, puisqu’on distingue d’une part la vraie monnaie qui est une marchandise comme une autre et ne peut être qu’extraite du sol, et les substituts de monnaie, qui sont à l’origine des créances payables en monnaie (historiquement, le billet de banque) puis des bouts de papier sans valeur attachée une fois que l’Etat en a décidé ainsi et en a imposé l’usage.
Dans le sens ou vous l’utilisez à la limite, il faut comprendre l’expression battre monnaie comme « imposer l’utilisation d’une monnaie contrefaite en faisant passer un substitut pour de la vraie monnaie. » Que l’Etat ait le privilège d’émettre celle-ci ou qu’il l’abandonne à une banque centrale « sensée être indépendante », les conséquences sont tout aussi indésirables.