Lorsqu’on lit toutes vos interventions, on constate qu’elles portent plus sur l’épistémologie que sur la connaissance pure. Chacun vient ici avec ses choix profonds et les applique aux diverses théories qui prétendent expliquer la différenciation des espèces.
Même Jacques Monod, dans son essai sur le hasard et la nécessité, est obligé de faire ce type de choix, car il ne s’appuie pas sur les véritables bases de la science actuelle que sont la physique et la chimie.
Les lois de la chimie, en particulier, sont infrangibles et indiscutées. malheureusement, elles ne sont très mal connues des personnes qui utilisent les concepts post-darwiniens comme la notion de mutation.
Un exemple qui m’interpelle est la quasi certitude des biologistes quand au hasard qui préside à la dégradation des codons de l’ADN par la pression environnementale.
Or, cette dégradation est le fait de réactions chimiques qui sont connues depuis des lustres par les chimistes, et en particulier les réactions d’oxydation ou de nitration. Mais cette dégradation ne peut se faire au hasard, car toute réaction chimique présente une régiosélectivité plus ou moins importante. Ces réactions étant la plupart du temps des attaques électrophiles, les bases puriques qui sont plus riches en électrons seront attaquées préférentiellement aux bases pyrimidiques. C’est ainsi qu’on retrouve expérimentalement que la guanosine est bien plus fréquemment oxydée en nitroguanosine ou oxy-guanosine.
De plus, le coeur de l’hélice de l’ADN étant formée des paires de bases superposées, avec des cycles aromatiques bien parallèles les uns par rapport aux autres, et de plus très proches, les interactions entre ces plans vont encore modifier la réactivité d’une même base, car son environnement sera différent.
Il n’y a donc pas de hasard, il n’y a que des structures qui suivent strictement les lois de la chimie, élément par élément. Ce qui serait intéressant à ce moment-là, c’est de déterminer d’où viennent ces lois de la chimie... mais, comme nous ne savons même pa résoudre exactement l’équation de Schrödinger pour la molécule d’hydrogène ou pour l’atome d’hélium, la question demeurera encore très longtemps en suspens.