@ Patrick Gaudray Il faut rappeler qu’il y a environ trente cinq mille ans , le genre homo comportait au moins trois espèces : homo sapiens sapiens , homo sapiens Néanderthal , et enfin l’homme de Flores , de découverte récente et qui aurait disparu il y a 13000 ans , et qui semble t-il faisait du feu et des outils malgré une capacité crânienne des plus réduites . La disparition des hommes de Néanderthal et de Florès fait qu’actuellement le genre homo se réduit à une seule espèce : homo sapiens sapiens . La question de l’évolution de l’homme est donc double : 1°) Celle de l’évolution intra-spécifique de l’espèce humaine . Toute espèce étant soumises aux contraintes de l’environnement , elle est obligée d’évoluer avec cet environnement . L’homo sapiens sapiens ne déroge pas à la règle , même s’il contrôle son environnement . Un guerrier masaï aurait du mal à survivre chez les inuits , et un inuit aurait du mal à survivre dans la savane africaine . Les capacités crâniennes de l’homme de Cro Magnon , qui était un homo sapiens sapiens , étaient souvent supérieures aux nôtres . La pression de sélection étant moins forte dans des sociétés évoluées , de nombreuses personnes y survivent alors qu’elles ne survivraient pas dans une société de chasseurs cueilleurs ( exemple : les obèses massifs , les porteurs de certains handicaps génétiques etc ...) . Par ailleurs , le progrès des biotechnologies laisse supposer qu’à moyen terme, l’évolution intra-spécifique sera éventuellement modifiée par des manipulations génétiques . 2°) Une deuxième question est celle de l’apparition éventuelle d’une nouvelle espèce humaine , par un processus similaire à celui qui a fait que certains homo erectus ont évolué en homo sapiens primitifs . Cela supposerait qu’un groupe humain reste isolé un certain temps et soit soumis à des conditions environnementales telles que cette transformation constitue un avantage décisif . On ne voit guère ce genre de circonstances survenir dans le monde actuel , sauf en cas d’installation définitive d’une colonie humaine sur Mars , par exemple . Au bout de quelques dizaines de générations surviendrait probablement dans ce cas une adaptation biologique aux conditions de gravitation martiennes qui exclurait ou rendrait très difficile le retour des descendants des premiers colons vers la Terre .