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Accueil du site > Actualités > Technologies > La fin de l’évolution de l’espèce humaine ?

La fin de l’évolution de l’espèce humaine ?

Se battre contre ceux qui profèrent des âneries sur l’évolution peut être ludique, voire éducatif, dans la mesure où cela permet de présenter des thèses vraiment scientifiques. Mais, lorsqu’il s’agit de l’évolution de l’Homme, on touche aux grandes peurs de l’avenir, du futur. On est tenté de remettre en cause notre manière de vivre. On se réfugie derrière un ethnocentrisme qui nous ferait oublier que la dynamique de l’évolution humaine ne se réduit pas à la société occidentale dans laquelle nous avons construit notre cocon protecteur, mais prend en compte la formidable dynamique qui existe dans les pays émergents.

Dans un article récent, l’hebdomadaire Courrier International (N° 943) nous annonce qu’ "un généticien britannique annonce la fin de l’évolution de l’espèce humaine". Dans deux interviews à la radio (BBC Radio 4 et BBC Five Live le 7 Octobre 2008), le professeur Steve Jones, de l’University College de Londres, a défendu la thèse que la race humaine avait cessé d’évoluer. Son point de vue est fondé essentiellement sur l’allégation selon laquelle la réduction de mortalité juvénile, la diminution de l’âge des pères et une plus grande interdépendance des populations dans les sociétés occidentales contribuent à réduire l’apparition de mutations et le maintien d’un réservoir de mutations indispensables à une évolution de l’espèce. À la fois les données à l’appui de ces affirmations et ses vues de la façon dont ces facteurs influent sur l’évolution des populations ont été largement critiquées par d’autres universitaires.
Dès 1995, dans le New York Times, Steve Jones était présenté comme défendant la thèse suivant laquelle la sélection naturelle a dans une certaine mesure, été "abrogée" dans le cas de l’homme, la plupart des changements sociaux semblant conspirer pour "ralentir l’évolution humaine". A défaut d’être rigoureuses sur le plan scientifique, ces affirmations ont eu l’intérêt premier de lui permettre de vendre des livres. Elles reposent sur quatre arguments/affirmations principaux.

Faisant reposer l’évolution uniquement sur la sélection naturelle, l’apparition de mutations, et des changements aléatoires, Jones exclut les flux de gènes, l’un des quatre mécanismes usuels de l’évolution. Ainsi, il interprète que le brassage croissant des populations humaines est le gage d’un arrêt de l’évolution alors qu’il y contribue probablement fortement.

Le deuxième argument "massue" de Jones est que les pères plus âgés transmettent un taux de mutation plus élevé que les plus jeunes, et que la proportion de pères âgés est aujourd’hui moindre que dans le passé. Là encore, on assiste à un raccourci scientifique dans la mesure où l’histoire de l’âge paternel à la naissance n’est pas aussi simple que Jones voudrait nous le faire croire. De plus, l’argument peut être retourné (contre son auteur) puisqu’il ne considère que la proportion des père âgés alors que c’est leur nombre qui importerait : l’augmentation du nombre d’humains sur terre aurait donc le double effet d’accroître un des facteurs essentiels de l’apparition de mutations nouvelles qui est la taille de la population, et d’augmenter le nombre de pères âgés.

Un troisième élément de sa démonstration est que la réduction de la mortalité infantile et juvénile supprime un facteur de sélection naturelle. Là, Steve Jones ne voit le monde que du bout confortable et occidental de sa lorgnette, négligeant que la mortalité est encore élevée chez les jeunes dans un contexte mondial. De plus, même dans les pays favorisés, les progrès de la médecine qui permettent une diminution de la mortalité précoce, ont permis de transformer de potentielles mutations délétères en mutations neutres, qui, ainsi, sont conservées dans la population au lieu d’être perdues à cause, justement, de ces décès précoces. Enfin, il ne s’agit certainement pas du seul facteur de sélection.

Un dernier argument serait, selon le Times, "la disparition du hasard" dans l’évolution humaine. Le hasard serait lié à la confrontation de mutations apparaissant dans notre génome et les force "naturelles" de sélection. Puisque la manière dont l’homme façonne son environnement (biologiquement, socialement, économiquement, …) est considérée "artificielle", l’homme naturel n’étant que le bon sauvage, ces forces naturelles de sélection diminuent.
Il s’agit-là d’une vision extrêmement réductrice de l’écologie humaine. A la lueur de l’évolution, cela correspond probablement plus à un débat sémantique que scientifique.

Chris Stringer, du Muséum d’Histoire Naturelle de Londres, pense qu’on n’aurait pas pu prédire l’évolution récente du genre Homo et place au rang de conjectures la question de savoir vers où son évolution à venir l’entraîne. Ce qu’il affirme pourtant, c’est que l’évolution ne s’est pas arrêtée un jour, et qu’elle n’a pas besoin d’une intervention humaine pour la stimuler, ainsi que le proposent certains, à grands coups de clonage ou de thérapie génique : "nous serons en mesure de choisir nous-mêmes le cours de notre évolution" a déclaré Edward Wilson de l’Université de Harvard.

Mais il est une question que beaucoup d’entre nous veulent éluder : l’Homme n’est-il pas un cul-de-sac évolutif ? Est-ce de nous qu’il faut attendre l’évolution animale sur terre ?
Alors, rangeons nos prétentieuses affirmations sur notre futur, et, ainsi que l’écrivait M. Tattersall "apprenons à vivre avec nous-mêmes tels que nous sommes … Vite."


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31 réactions à cet article    


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 4 décembre 2008 11:18

    Bonjour Patrick Je vois que vous avez comme moi de bonnes lectures, courrier international La question que vous soulevez s’inscrit parfaitement dans un contexte où une science, la génétique, intervient comme prétexte à rendre compte de tas de problèmes anthropologiques. Gènes de l’agressivité, l’homosexualité, la paresse pourquoi pas... et maintenant, zut, ya plus d’évolution, la faute au gènes paternel pas assez rodés aux mutations. En fait, ce schéma semble être d’un autre siècle, le 20ème, le fameux siècle du gène dont E Fox Keller a fait un ouvrage (que du reste, je cite dans un billet à paraître s’il est accepté)


    • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 4 décembre 2008 11:43

      Bonjour Bernard,

      Merci de ce commentaire sur lequel nous pouvons nous retrouver.
      Pour le reste, je n’ai pas encore rangé la génétique au vestiaire (ou aux poubelles de l’histoire), et j’attends avec impatience votre prochain billet pour lequel j’ai déjà préparé un post.


    • cogno1 4 décembre 2008 11:56

      La fin de l’évolution, ça parait osé, surtout que ce genre de chose ne se fait pas en quelques années.

      Par contre, je pense que les progrès de la médecine ont une contre partie, surtout en occident, celui de permettre la transmission "d’anomalies" qui auraient été éliminées dans un milieu naturel.
      Exemple simple pour illustrer : les défauts de la vue.


      • cogno1 4 décembre 2008 11:57

        En ce sens, on peut peut être plus parler d’un certaine dégénérescence d’une partie de l’espèce, que d’une fin de l’évolution.


        • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 4 décembre 2008 12:02

          D’accord avec le premier commentaire, mais parler de "dégénérescence d’une partie de l’espèce", c’est porter un jugement de valeur auquel je me refuse !


        • Gilles Gilles 4 décembre 2008 15:45

          Le terme de dégénérescence est pourtant approprié, si on lui ôte le sens péjoratif et eugéniste

          Il est vrai que le fait de sauver des vies qui naturellement se seraient éteintes du fait de leur "malformation" peut contribuer à les répandre (ex : l’hémophilie). Comment cela influerait-il sur l’espèce humaine sur le long et le trés long terme ?

          J’avais d’ailleurs lu dans Courrier international un long article pationnant à cet égard...même si un peu douteux.

          Et plus, nombre d’oeuvres de SF racontent de telles histoires de groupes d’humains totalement dégénérés physiquement, souvent trés intelligents d’ailleurs. Ce qui montre que l’évolution vers une "race" hyper technologique mais faiblarde et qui court à sa perte du fait de cette évolution est une des préocupations majeure des hommes

          Le sujet d’étude me semble pertinent. il faut toutefois éviter de tomber dans la stigmatisation , le retour au Dieu nature et à toute idée de pureté de la race humaine.



        • yoda yoda 4 décembre 2008 12:15

          Le seul argument qui tient la route est le quatrieme. Il est clair qu’avant l’homme, l’evolution du vivant suivait les changements tres lents de l’ecosysteme et influait en retour de maniere relativement restreinte sur cette ecosysteme. Dans le cas present, la survie de l’homme ne depend plus de ses evolutions adaptatives a son ecosysteme puisqu’il est capable de faconner son ecosysteme a son profit. Ainsi son corps lui-meme evolue pour s’adapter a ce "cocon" (pas forcement douillet) qu’il amenage. Donc l’argument 4 est pertinent, mais sa conclusion est fausse, l’evolution (genetique et epigenetique) continuera mais sur d’autre criteres... Par exemple, nous continuerons a perdre notre machoire inferieur, dentition, pilosite, doigts de pied, pigmentation etc... Cette evolution consistera davantage a perdre des choses devenues inutiles grace a nos "outils" qu’a en gagner (bien qu’un troisieme bras pourrait avoir plein d’avantages...  smiley)


          • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 4 décembre 2008 12:20

            "bien qu’un troisieme bras pourrait avoir plein d’avantages..." : pour quoi faire ? :->


          • thirqual 4 décembre 2008 13:19

            Se gratter la tête en tapant au clavier comme on peut le faire quand on écrit au stylo, bien évidemment smiley



          • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 4 décembre 2008 13:54

            Désolé pour la réponse "vide".
            Ce que je voulais exprimer était un éclat de rire !
            Merci


          • Gilles Gilles 4 décembre 2008 15:49

            (bien qu’un troisieme bras pourrait avoir plein d’avantages

            Et des burnes grosses comme des ballons de foot pour compenser la perte de fertilité des spermatozoïdes ?

            Ou alors, une bite de mamouth chez les mâles les plus vigoureux, histoire qu’ils séduisent en priorité les femelles ?


          • Mathieu 4 décembre 2008 13:31

            L’homme modifie son environnement et n’est donc pas sujet à celui-ci puisqu’il peut le modifier à sa convenance.

            Il n’y a pas vraiment de pression évolutive à se niveau, puisque maintenant, c’est l’environnement qui s’adapte (est adapté) à l’homme et non l’inverse.

            Cependant, les études sur la perte de fertilité des mâles tendent à donner une autres lectures, car l’adaption de l’environnement n’est pas totale.

            En revanche une espèce peut toujours évoluer par choix sexuel : si les femmes ne désirent plus que tels caractéristiques et que des malheureux ne se reproduisent plus à cause de cela, il y aura toujours une évolution smiley

            De toutes façons, nous sommes toujours les mêmes qu’il y a 100 000 ans, donc prévoir une évolution sur la base des 200 dernières années est un exercice, disons, difficile.

            (« finaliste » est une insulte en biologie, je vous laisse deviner pourquoi)


            • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 4 décembre 2008 14:11

              Ce n’est pas parce que l’homme modifie son environnement qu’il n’est pas sujet à celui-ci. Qu’il le modifie ne signifie pas qu’il en a le contrôle. C’est d’ailleurs bien cela le problème.
              Donc, il y a toujours bien une pression évolutive à ce niveau, qu’on le veuille ou non. Et la perte de fertilité des mâles n’en est qu’une petite illustration.

              "De toutes façons, nous sommes toujours les mêmes qu’il y a 100 000 ans, donc prévoir une évolution sur la base des 200 dernières années est un exercice, disons, difficile." : si je suis d’accord avec la seconde partie de la phrase, je ne peux pas l’être sur le fait que nous n’avons pas "évolué" depuis 100 000 ans

              Là où je vous rejoins totalement, c’est sur le fait que "finaliste est une insulte en biologie", alors, que faire du soi-disant "intelligent design" ?


            • MKT 4 décembre 2008 13:55

              Je reviens vers le titre ; La fin de l’évolution de l’espèce humaine ? Les espèces peuvent disparaitre, je ne sais combien d’espèces du secondaire ou du tertiaire restent encore actuelles.

              Dans le même ordre d’idée, les oiseaux auraient comme "ancètres" les dinosaures. L’évolution d’une espèce ne conduit-elle pas d’une certaine manière à la disparition progressive des constituants primitifs ?

              Quant au pilotage de notre évolution par nous-même, pourquoi pas mais sommes nous suffisament sages pour projeter sur le long terme les effets de cette ingénierie génétique ?


              • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 4 décembre 2008 14:33

                Des espèces peuvent disparaitre, et elles ne s’en privent pas. La nôtre disparaitra également, mais je ne sais pas quand. Et, dans le fond, je ne suis pas pressé !
                Je reviens sur votre idée de "disparition progressive des constituants primitifs" de l’évolution. En fait, les raccourcis usuels du lagage nous font souvent dire, par exemple que l’homme descend du singe. En fait, les grand singes et l’homme ont eu un ancêtre commun.

                "Quant au pilotage de notre évolution par nous-même" : en fait, nous ne pilotons rien car, justement, nous ne sommes pas suffisament sages pour nous projeter sur le long terme. Certains parlent d’apprentis sorciers, j’ai tendance à préfrer imbécile prétention ! smiley


              • LE CHAT LE CHAT 4 décembre 2008 14:40

                j’ai lu aussi courrier international , et quoi qu’il en soit les évolutions et mutations se font sur une telle durée que c’est pas demain la veille que les néolibéraux pourront avoir des ouvriers à 6 bras comme vishnou pour augmenter les cadences ! smiley ce qui est certains dans le cas de l’homme , c’est que la selection naturelle joue moins dans les pays de l’OCDE que dans d’autres pays où la mortalité infantile est bien plus importante .



                • foufouille foufouille 4 décembre 2008 15:27

                  un "petit" truc a ete oublie..........
                  les fuites de radiations


                  • LE CHAT LE CHAT 4 décembre 2008 15:40

                    @foufouille

                    t’oublies les labos souterains de Umbrella Corporation ! smiley

                    http://wiimedia.ign.com/wii/image/article/797/797837/resident-evil-4-wii-edition-20070619050802132.jpg


                  • Gilles Gilles 4 décembre 2008 16:02

                    Notons aussi que l’environnement articiciel auquel nous sommes soumis va inévitablement induire des mutations de masse

                    Que pensez des milliers, pardon dizaines de milliers, de produits chimiques qui baignent nos corps et auxquels aucun être humain sur Terre n’échappe ? Il y en a forcément des mutagènes et dont la durée de vie dans l’environnement se compte en siècles, voir millénaires

                    Il est aussi possible que dans quelques décénnies on effectuent des modifications génétiques directement sur les foetus pour créer un caractère choisis, ce qui aura comme conséquence de créer des mutants, donc des êtres qui auront évolué. peut être mêm aura t-on recours à ce sthérapie génique simplement dans un but louable pour contrecarrer une évolution nocive produite par ec que je dis ci-dessus.
                    Si dans 25 ans, 90% des spermatozoïdes sont des branques (actuellement 40-50%) ou que le cancer du sein touche 9 femmes sur 10 (actuellement c’est du fois 3 par rapport a il y a 50 ans) et que des chercheurs trouvent la parade on tripatouillant le génome ? Que fera t-on pour éviter la fin de l’espèce humaine ? On le fera....

                    On en reparlera dans quelques générations...mais l’espèce humaine continuera à évoluer, naturellement ou patchés à coup de pipettes


                    • Prosper Youplaboum 4 décembre 2008 17:15

                      Je ne suis pas fan de science fiction et je vais dire plein de conneries dans ce post mais je trouve que l’evolution de l’intelligence humaine n’est pas beaucoup abordee. Je suis en effet d’accord pour dire que du point de vue physique, l’evolution s’essoufle : a part la pilosite et la taille de notre espece, y a pas grand-chose qui changera selon moi…en tout cas si on laisse faire le temps.
                      Qu’en est t il en revanche de nos capacites cognitives et cerebrales ?
                      C’est d’une banalite a pleurer mais les societes (occidentales surtout… je sais) tendent a reduire les activites physiques humaines par le « progres » et en meme temps soumettent l’humain a une quantite d’information (sous toutes ses formes) de plus en plus importante, ce qui pourait etre un facteur de developpement cognitif….
                      Les surdoues, jeunes maestros, maitres d’echec,... ont existes de tout temps mais notre monde leur permet aujourd’hui de s’epanouir un peu mieux qu’avant. Peu etre que leur nombre augmente dans le temps et serait un indicateur interessant ?


                      • Gilles Gilles 4 décembre 2008 18:19

                        Tu as raison, le développement des capacités cérébrales ont toujours été liées à l’évolution du comportement

                        Mais, à force de regarder des divertissements made in TF1, peut être qu’au contraire apparaitra une masse de sous hommes au cerveau atrophié n’ayant gardé qu’un receptacle à pub au coté du cerveau reptilien... -)


                      • Butters Butters 4 décembre 2008 18:18

                        Ah bin je viens de comprendre pourquoi le chien est le meilleur ami de l’homme, c’est qu’ils adorent apprendre... Vivement des stages de controleur de bus pour les pitbull.


                        • Antenor Antenor 4 décembre 2008 18:25

                          Avec la quasi-fin de la sélection naturelle, on peut faire l’hypothèse que les humains vont avoir des caractéristiques génétiques de plus en plus variées étant donnée que "Mère-nature" n’éliminera plus systèmatiquement les individus inadaptés à l’environnement où ils sont nés. On peut par exemple envisager qu’au fil des générations et indépendamment des phénomènes migratoires, chez les "blancs" on trouvera de plus en plus d’individus à la peau plus foncée que celle de leurs ancêtre et chez les "noirs" de plus en plus d’individus à la peau plus claire que celle de leurs ancêtres. Réaliste ?


                          • Jason Jason 4 décembre 2008 19:19

                            Vous dites : "La dynamique de l’évolution... prend en compte la formidable dynamique qui existe dans les pays émergents". Ben, il faudra que vous m’expliquiez en quoi consiste ce dynamisme si différent de ce qu’on a connu à certaines époques dans les pays occidentaux. Ca, c’est une chose à laquelle je ne crois pas. Regardez, même de loin comment les pays émergents évoluent, en reproduisant des modèles économiques occidentaux. En fait, le concept d’émergence est lui-même aligné sur des critères occidentaux, et je n’ai aucun jugement de valeur sur ce phénomène... Ils émergent vers quoi ? Maintenant, comme on arrive à bien tripatouiller l’hélice DNA, on n’aura plus besoin d’évolution naturelle, on créera l’évolution artificielle. Je suis sûr que quelques-uns y travaillent déjà. Le futur n’est rien d’autre que radieux, où la sélection artificielle jouera à plein. Perspective bien funeste !


                            • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 4 décembre 2008 22:42

                              Lorsque j’évoque "La dynamique de l’évolution... prend en compte la formidable dynamique qui existe dans les pays émergents", je l’oppose à la vision très occidentale de ceux qui croient que l’évolution de l’homme s’est ralentie, notamment à cause de facteurs sociaux qui sont très typés "pays riche occidental".
                              Et puis, je vous rassure, quoi qu’on fasse avec notre ADN, nous ne sommes pas près de pouvoir nous passer d’évolution naturelle.
                              On peut jouer à se faire peur en imaginant la "sélection artificielle", mais c’est un jeu qui ne m’enthousiasme guère !


                            • docdory docdory 5 décembre 2008 13:31

                              @ Patrick Gaudray Il faut rappeler qu’il y a environ trente cinq mille ans , le genre homo comportait au moins trois espèces : homo sapiens sapiens , homo sapiens Néanderthal , et enfin l’homme de Flores , de découverte récente et qui aurait disparu il y a 13000 ans , et qui semble t-il faisait du feu et des outils malgré une capacité crânienne des plus réduites . La disparition des hommes de Néanderthal et de Florès fait qu’actuellement le genre homo se réduit à une seule espèce : homo sapiens sapiens . La question de l’évolution de l’homme est donc double : 1°) Celle de l’évolution intra-spécifique de l’espèce humaine . Toute espèce étant soumises aux contraintes de l’environnement , elle est obligée d’évoluer avec cet environnement . L’homo sapiens sapiens ne déroge pas à la règle , même s’il contrôle son environnement . Un guerrier masaï aurait du mal à survivre chez les inuits , et un inuit aurait du mal à survivre dans la savane africaine . Les capacités crâniennes de l’homme de Cro Magnon , qui était un homo sapiens sapiens , étaient souvent supérieures aux nôtres . La pression de sélection étant moins forte dans des sociétés évoluées , de nombreuses personnes y survivent alors qu’elles ne survivraient pas dans une société de chasseurs cueilleurs ( exemple : les obèses massifs , les porteurs de certains handicaps génétiques etc ...) . Par ailleurs , le progrès des biotechnologies laisse supposer qu’à moyen terme, l’évolution intra-spécifique sera éventuellement modifiée par des manipulations génétiques . 2°) Une deuxième question est celle de l’apparition éventuelle d’une nouvelle espèce humaine , par un processus similaire à celui qui a fait que certains homo erectus ont évolué en homo sapiens primitifs . Cela supposerait qu’un groupe humain reste isolé un certain temps et soit soumis à des conditions environnementales telles que cette transformation constitue un avantage décisif . On ne voit guère ce genre de circonstances survenir dans le monde actuel , sauf en cas d’installation définitive d’une colonie humaine sur Mars , par exemple . Au bout de quelques dizaines de générations surviendrait probablement dans ce cas une adaptation biologique aux conditions de gravitation martiennes qui exclurait ou rendrait très difficile le retour des descendants des premiers colons vers la Terre .


                              • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 5 décembre 2008 14:34

                                @ Docdory
                                Merci pour ce commentaire érudit.
                                Je ne sais pas si l’on peut toujours faire de l’homme de Neanderthal un Homo sapiens, ni ce que l’onpeut faire de l’homme de Flores qui ouvre plus de questions qu’il n’en ferme, mais il est certain que, forts de notre certitude de tout connaîtrede notre planète, nous n’imaginons pas très bien d’où pourrait venir une évolution du genre Homo.
                                Peu amateur de science-fiction, je préfère rester ouvert aux découvertes que nous pourrions faire demain dans notre monde réel.
                                Et, je le répète, à l’échelle des temps géologiques, quelle certitude pouvons nous avoir que l’évolution de la vie sur terre se fera dans la lignée humaine ?


                              • Gilles Gilles 5 décembre 2008 15:19

                                Doctory

                                Quelques précisions

                                 le genre homo comportait au moins trois espèces : homo sapiens sapiens , homo sapiens Néanderthal , et enfin l’homme de Flores , de découverte récente et qui aurait disparu il y a 13000 ans ............
                                par un processus similaire à celui qui a fait que certains homo erectus ont évolué en homo sapiens primitifs


                                Il manque l’homme de Solo, ( indonésie). Ensuite je crois que l’origine de l’homme de Flores n’est pas encore établie. Selon certains, indices intirgants à l’appui, il pourrait descendre d’une branche plus ancienne que l’homo erectus ; un vrai enmerdeur pour les théories les plus en vogue cet homme de Flores car il remet en cause la trajectoire de l’homme une fois sorti d’Afrique...ou d’ailleurs

                                Un guerrier masaï aurait du mal à survivre chez les inuits , et un inuit aurait du mal à survivre dans la savane africaine
                                .

                                L’homme, tout homme, peut s’adapter partout sur Terre...même s’il faut plusieurs générations pour qu les caracctères physiques évoluent. Des fils d’inuit nés au Kenya y seraient à l’aise. Regardez, les blancs caucasiens habitent partout, même dans l’Arctique sans problèmes

                                alors qu’elles ne survivraient pas dans une société de chasseurs cueilleurs ( exemple : les obèses massifs , les porteurs de certains handicaps génétiques etc ...) .

                                L’obésité serait une sorte de symptôme de la vie sédentaire moderne. Dans une société plus "primitive", soumise aux aléas de la nature, les individus ayant des propentions à accumuler des graisses seraient les plus résistants, survivant plus facilement à la disette. Ce n’est que récemment que l’accumulation de graisses, jamais consommées pose des problèmes de santé majeure.....parait même que les noirs en Europe sont plus touchés par l’obésité, du fait, selon ces chercheurs, que voici peu leurs parents vivaient dans des régions où la propention à garder les graisses leur donnait un avantage... ;enfin, c’est une théorie
                                 


                              • Æstatis Æstatis 6 janvier 2009 23:17

                                La question que je me pose c’est pourquoi pas un Après l’homme. Car la question de fin l’évolution donne l’impression de fin du monde. Au contraire seule l’espèce humaine est concernée.
                                Mais je m’égare peut-être ?

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