Sauf que cette phrase de Voltaire ne correspond pas à la réalité. On a montré depuis belle lurette que l’eau était formée de "regroupements" de molécules reliées par liaison hydrogène - c’est cette liaison qui est responsable, lorsque l’agitation thermique diminue, de la formation de la glace, où plus aucune liaison intermoléculaire n’est alors éphémère, c’est le moins qu’on puisse dire.
Ces regroupements de molécules sont de taille différentes et donc sont formés d’une nombre de molécules d’eau différent, ce qui permet de déterminer, en spectro infrarouge, par déconvolution de la bande d’élongation OH de l’eau (bande assez large vers 3400-3600 cm-1), l’existence de bandes d’absorption à fréquences différentes (toujours dans cet espace de valeurs) correspondant à des polymères de l’eau (3, 5, voire plusieurs molécules assemblées), ces ensembles glissant les uns sur les autres.
Donc il est incorrect de parler d’éphémère en ce qui concerne l’existence de ces agrégats de molécules d’eau.
A noter que l’anomalie de la masse volumique de l’eau (valeur minimale pour 4°C) est due à l’effondrement de quelques liaisons hydrogène qui maintiennent la structure de la glace, puis l’augmentation de la température va dissocir de plus en plus ces agrégats, rendant progressivement leur liberté aux molécules d’eau, dont la vitesse de déplacement dans le liquide va s’accentuer. Il est normal qu’à température élevée, les agrégats se disloquent de plus en plus, jusqu’à donner de la vapeur d’eau au dessus de 100°C sous la pression atmosphérique.