Je pense effectivement qu’aujourd’hui le problème du travail du dimanche n’est pas religieux, ou de façon très marginale.
La question est plutôt : quel est le jour de la semaine où je peux me retrouver en famille, avec mon conjoint et mes enfants ? Dimanche ou mardi, peu importe, mais le maintien d’un jour sociétalement "consensuel" est important.
Le sujet m’évoque 2 remarques :
1- J’ai passé le DESCF (diplôme d’études supérieures comptables et financières) il y a 15 ans, et j’ai tiré comme sujet du grand oral (l’épreuve qui peut porter sur à peu près n’importe quoi et fait peur à tout le monde) : "Les avantages acquis". A l’époque, l’ouverture des commerces le dimanche était déjà d’actualité, et bien évidemment on m’a posé la question qui tue : "Pensez-vous que l’ouverture des commerces le dimanche soit de nature à relancer la consommation ?". J’ai répondu en gros et pour résumer que si ceux qui travaillent la semaine trouveraient sans doute un avantage pratique à pouvoir faire leurs courses le dimanche, cela n’aurait guère, voire aucun impact sur le niveau global de la consommation, celui-ci étant limité par d’autres considérations. Je ne pense pas que le jury était particulièrement "de gauche" pour ce type de diplôme, j’ai pourtant obtenu la note de 18/20 à l’épreuve.
2- Je travaille aujourd’hui en milieu hospitalier. Je ne suis en principe pas au bureau le dimanche, puisque je suis cadre administratif, mais j’assure des astreintes, de nuit et du week end. La raison en est simple : un directeur d’hôpital doit être joignable 24/24, pour prendre des décisions liées au fonctionnement de la structure. Il est bien évident que cela ne peut reposer sur les épaules d’une seule personne, et c’est donc l’ensemble des cadres de direction qui s’y "colle" avec un roulement reposant sur délégation. Je ne trouve pas cela scandaleux bien au contraire : nous assurons une continuité de service public.
En bref, je pense qu’il ne faut pas confondre : services nécessaires au fonctionnement de la société, 24/24 et 7/7, et "arrangements" destinés à faire plaisir à des patrons du privé, "arrangements" maquillés par des justifications économiques fort discutables...
Quant à la possibilité de "choix" des salariés, comme beaucoup, cela me fait surtout rire !