La légion d’honneur est quand même sensée récompenser les mérites éminents militaires et civils rendus à la nation, ce qui n’est pas rien !
L’article met en lumière 2 messages importants et différents à mon sens :
- Sa distribution n’a plus aucun rapport avec l’objectif annoncé. Cela lui ote pratiquement toute crédibilité, au moins pour les deux premiers niveaux de chevalier et officier, et cela nuit aux autres décorations qui la plupart du temps sembleraient plus appropriées (mérites, arts et lettres, palmes académiques)
- Cette décoration est incompatible avec les métiers qui doivent particulièrement garder un oeil critique et indépendant sur l’environnement politique, économique, social. Pour être journaliste au canard, il faut refuser toutes les décorations de ce type. C’est peut être aussi pour cela qu’à ma connaissance, les représentants élus ne sont pas admissibles lorsqu’ils sont en fonction.
Il est dommage que refuser la légion d’honneur soit aujourd’hui devenu un titre de gloire (et cela ne date pas, comme c’est déjà dit, de l’ère Sarkosy).
J’aime bien les citations (non vérifiées) de Wikipédia :
- Jean D’Ormesson, lucide sur la faiblesse humaine qui l’acceptait : " Les honneurs, je les méprise, mais je ne déteste pas forcément ce que je méprise"
- Et surtout Jacques Prévert (qui l’avait refusé) parlant de Aragon (qui la refusait) : " C’est très bien de la refuser ; mais encore faudrait-il ne pas l’avoir méritée"