Pauvres héritiers.
Tiens-tiens ! Les parents transmettraient donc autre chose que leurs gènes, voilà qu’ils transmettent aussi une gêne à leur progéniture. Tiens-tiens ! Les gens fonctionneraient donc par imitation et mimétisme. Tiens-tiens ! Il en résulterait donc une forme d’oligarchie dans les spectacles et les médias.
On vient de défoncer une porte ouverte : notre démocratie est noyautée par des particularismes et des corporations de toutes sortes.
S’il y a de tels pouvoirs parasitaires c’est qu’il n’existe pas de contre-pouvoirs. Entre deux groupes, l’un uni et l’autre dispersé, c’est le groupe uni qui gagne la guerre. Dans le groupe dispersé, pas de solidarité possible, pas d’association, pas de corporatisme.
Quelle solidarité y a-t-il parmi les talents dispersés ? Et pourquoi ne peut-on changer le système ? Si la démocratie engendre des féodalismes pérennes au cinéma, au théâtre et à la télé, c’est que l’on ne garde pas assez bien les valeurs de cette démocratie, happées par le népotisme qui resurgit, bien que nous ayons fait la révolution.
Il faut moraliser la finance paraît-il. Mais moraliser l’accession aux médias et aux spectacles, c’est aussi urgent. Reste à voir qui a des valeurs morales suffisamment accrochées pour partir en mission. Rares sont les héros dans la jungle du chacun pour soi dieu pour tous.
Voilà ce qui arrive quand l’arrivisme se substitue à la vocation : l’oiseau talentueux est rejeté du nid par le coucou bien né. Ah ! Que les places sont chères quand on n’est pas de la bonne caste. Et nous banalisons des usurpations de talent dont il nous faut admettre qu’elles sont légitimes parce que légales. Démocratisons le talent ! Evacuons les talents autoproclamés. Sus aux suceurs de redevance établis en sociétés de production.
Il n’en reste pas moins que personne n’est obligé d’aller au cinéma ou au théâtre et qu’il existe un bouton « arrêt » sur chaque téléviseur, on peut en user sans modération.
A.C