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Commentaire de poetiste

sur La sécurité routière et la poule aux oeufs d'or


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poetiste poetiste 8 février 2009 13:55

Mauvaise route

Le Français moyen peut être pris pour une pomme ; il est par excellence le « cochon de payant ». Il râle mais il finit toujours par payer. Ah ! Très bien ! Il vient de s’apercevoir que la gestion de la sécurité de la route était devenue le prétexte à une parafiscalité. Réveil tardif avec encore beaucoup de somnolence. On a l’obsession de la vitesse que l’on accuse de tous les maux : de cette idée simpliste il y a quelque chose de juteux à entreprendre : construire des radars. Ainsi on fabrique ces machines strictement improductives pour la question de ramener des devises mais intéressantes pour quelques privés qui fabriqueront et entretiendront ces matériels, très intéressantes également pour créer un impôt déguisé : parafiscalité. Il ne reste plus qu’à demander à la police de faire du chiffre et le tour est joué. La vitesse n’est qu’une réalité physique qui mesure le temps par rapport à l’espace parcouru mis par un véhicule pour se rendre d’un point A à un point B. Quand j’entends vitupérer la vitesse pour lui faire jouer le rôle de bouc-émissaire, je me dis que les cochons de payants en redemandent, qu’il y a du masochisme dans l’air. Une mienne amie approuvait ces dispositions ambigües de la sécurité routières, me sermonnant de les contrer. Puis elle passe quelques jours plus tard devant la machine à effet Doppler-Fizeau et crac ! 90 euros d’amende ! Je me suis bien foutu d’elle. Un autre ami, de Bourgogne, réputé pour être escargot sur la route, s’est payé le luxe de deux PV. Jamais il n’avait connu ça dans sa vie. Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de la sécurité parce qu’il y a quelque chose de pourri dans le raisonnement et que c’est bien entretenu pour faire cracher au bassinet fiscal. Une éventuelle diminution des accidents ne peut être reliée à de tels dispositifs mais à une prise de conscience de l’automobiliste. On nous donne mille raisons d’accidents autres que la vitesse : l’endormissement au volant, le téléphone portable, l’alcool, le cannabis et j’en passe ; j’ai fait le compte des pourcentages ; ça dépasse les deux cents pour cent ; la raison n’est plus ce qu’elle était. Et les médias marchent à fond dans cette histoire de dupes collective. Comme si le malaise social n’était pas responsable de tous les accidents, de tous les dysfonctionnements et de tous ceux qui en profitent pour s’enrichir. On ne remonte jamais à la source véritable des maux et on fonce, tête baissée vers la répression, la solution facile qui n’est pas la solution mais nous le fait croire. Le destin d’une démocratie est-il de se laisser enfermer dans des lois coercitives et restrictives de liberté ? Là est le vrai problème. La culture de la peur et de la répression infantilise ; la culture de la responsabilité, c’est le contraire. Suivant le cas, nous sommes pris pour des pommes ou respectés. Pour l’instant, on est des pommes, c’est évident.
A.C


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