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Commentaire de Henry Quinson

sur Pour l'ex trader devenu moine cistercien, la crise financière n'est qu'un "gros rhume du marché” !


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Henry Quinson 11 février 2009 18:06
Cher Monsieur,
Vous venez de publier un article à prétention biographique sans vérifier auprès du premier intéressé l’exactitude des faits et des citations. Veuillez trouvez ci-dessous la liste non exhaustive des erreurs factuelles qui émaillent votre article.
1°) Charles de Foucauld s’écrit avec un « d » à la fin.
2°) Par l’expression « grosse bourgeoisie » vous entendez sans doute « grande bourgeoisie ». Je ne définis jamais ma famille ainsi.
3°) C’est la première fois qu’on affuble mes parents du qualificatif de « bigots ». Cet adjectif dénature la réalité de leur pratique religieuse, tournée vers le service des autres : famille, amis, orphelins, veuves, étrangers, étudiants, enfants de familles modeste, etc.
4°) Que veut dire l’expression « études brillantes » ? J’ai obtenu mon diplôme de l’IEP de Paris en session de rattrapage en septembre ! C’est un cliché journalistique.
5°) L’expression « perdre sa foi religieuse » ne s’applique pas à mon itinéraire (avez-vous seulement lu mon livre ?) : ma foi est en constante évolution et a traversé plusieurs crises très profondes.
6°) Je n’ai pas été un « enfant modèle et discipliné » puisque j’ai refusé de passer un bac scientifique à St-Jean de Passy en dépit d’une convocation de mon directeur de lycée de l’époque. Je consacrais surtout du temps à mes passions sportive (handball) et artistique (BD).
7°) Je n’ai jamais « amassé une énorme fortune en m’adonnant à la frénésie spéculative » puisque j’ai surtout travaillé dans la couverture du risque de change des entreprises commerciales (ce qui est précisément l’inverse de la spéculation).
8°) Je n’ai jamais été « le coordinateur » du réseau des jeunes barristes. C’est François Ivernel qui l’était.
9°) Je n’ai jamais « possédé un vaste appartement près de la tour Eiffel », car j’ai toujours été locataire et cet appartement ne comportait que trois pièces.
10°) Je n’ai jamais « boursicoté » car je travaillais sur le marché des changes et je me suis au contraire illustré par le refus d’acheter des actions Suez au moment de la privatisation de la compagnie (une catastrophe boursière dont mes anciens collègues se souviennent encore !).
11°) Vous me prêtez une dévotion à la « vierge Marie » que personne n’avait encore détectée !
12°) La prétendue « interview » de Lyon Mag qui me fait dire que « rien » ne me « choquait » dans le métier de « trader » ne m’a jamais été soumise avant publication. J’ai signalé à Lyon Mag que ces propos ne peuvent en aucun cas m’être attribués (ils sont tout simplement risibles). Lyon Mag n’a jamais publié ma mise au point. Pourquoi colporter des citations sans les vérifier ? Vous qui voulez moraliser la vie financière, pourquoi ne commencez-vous pas par respecter l’éthique professionnelle du journalisme ? La vérification des faits et des citations est la base de tout jugement moral.
13°) Je n’ai jamais été ordonné prêtre (autre erreur risible dans les propos qui me sont prêtés par Lyon Mag).
14°) La petite pique contre « le Vatican et les beaux monastères » est encore une enjolivure de Lyon Mag. Mais c’est sûrement très vendeur.
15°) A ce jour (11 février), mon livre ‘Moine des cités’ ne s’est pas vendu « à plus de 40 000 exemplaires » mais à 29 800 (source : Nouvelle Cité).
16°) Contrairement à ce que vous affirmez, Charles de Foucauld est toujours resté en contact avec les autorités militaires françaises, même s’il était très critique sur les modalités de la colonisation et d’une lucidité extraordinaires sur ses conséquences. 
17°) Qu’entendez-vous par « foi dans l’économie financiarisée » ? Je ne me suis jamais exprimé en ce sens. Pour moi, un certain nombre d’activités financières sont nécessaires mais doivent servir l’économie et l’économie doit servir l’homme.
18°) « Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à l’époque aucun financier ne pouvait prévoir que le système des subprimes allait s’effondrer… » A nouveau, vous citez Lyon Mag. Mais j’ai toujours dit exactement le contraire de ce que vous avez recopié. Dans les rares interviews où je réponds à cette question j’explique que la crise des subprimes était prévisible et est à l’origine de la crise de liquidité bancaire. Cette analyse n’a rien d’original. Avez-vous pris la plume il y a deux ans pour annoncer la crise du marché hypothécaire américain ?
19°) Vous me reprochez à la fois de lire le Wall Street Journal (en fait, c’est le New York Times, mais passons !) et de ne pas avoir le temps de me renseigner car je suis « trop pris par mes prières et le soutien scolaire ». Il faudrait choisir !
J’arrête là, car j’ai à faire. Je pense que le lecteur a suffisamment d’éléments pour comprendre que cet article n’est pas très sérieux et ne reflète pas le fond de ma pensée sur la crise financière actuelle.
 
 
 

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