La Guadeloupe vient de connaître une nuit d’intenses violences et d’agitations.
Oui, la jeunesse de notre pays s’est défoulée.
Oui, la jeunesse de notre pays a cassé, brûlé, pillé.
Mais pourquoi ?
Qui est le véritable agresseur ?
Ce n’est pas « NOUS ».
S’il est vrai que de rares violences urbaines se sont produites au début de la grève, elles se sont rapidement essoufflées car NOUS avions TOUS compris que le calme, la dignité et le civisme étaient nos principaux alliés.
Toutefois quand M. Yves JEGO affirme qu’il saura comment faire pour de nouveau appliquer le droit dans notre pays, n’est-ce pas là de la provocation ?
N’est-ce pas là un processus d’infantilisation ?
N’est-ce pas là une menace d’un parent mécontent vis-à-vis de son enfant qui aurait mal agi ?
Ce discours de M Jégo a été minimisé, presque tu, il a peu ou pas été relayé dans les médias nationaux contrairement à celui de M. DOMOTA qui selon ces mêmes médias nationaux aurait appelé à la violence, à la révolte, à la rébellion, nous demandant ainsi de laisser s’exprimer notre nature première de « sauvages ».
Car le problème il est là, on veut que NOUS apparaissions encore une fois au lendemain de ces échauffourées comme ceux qui resteront ad vitam aeternam aux portes du savoir-être, aux portes du savoir-vivre, aux portes de la CIVILISATION.
Mais quand vous entendez ces hommes, ces femmes qui relatent les coups, les humiliations, les vexations, les flagellations racistes infligées par des forces de l’ordre armées jusqu’aux dents et c’est un euphémisme : qui est demeuré aux portes de la Civilisation ?
Quand vous entendez et voyez un chef de la police qui justifie, excuse, minimise le déploiement et la violence militaires réponse selon lui à des jets de pierres, de cailloux, à des ATTAQUES, n’est-ce pas normal que l’HOMME antillais s’insurge, se sente touché dans sa chair et réagisse ?
Nous sommes et nous resterons comme le dit Fanswa Ladrézeau, grand artiste guadeloupéen, « on lawmé san fizi » (= une armée sans armes).
Nos seules armes sont notre foi, notre détermination et notre dignité et elles le resteront.
La violence dont nous avons été témoins n’est que le cri de souffrance d’une jeunesse qui peut-être n’a pas la sagesse d’ainés qui ont connu Février 1952 (des travailleurs grévistes ont été sauvagement tués), Mai 1967 (répression où des étudiants et travailleurs ont été sauvagement tués), Octobre 1984- Juillet 1985 : affaire Faisan ( un jeune noir reçu un coup de pied de la part d’un professeur blanc et qui déclencha une vive réaction populaire) et qui ont appris a relativisé ?
La violence dont nous avons été témoins n’est que la réaction peut-être disproportionnée d’une jeunesse qui en a marre et qui use du seul moyen d’expression héritée de la société moderne : la violence.
En effet, pouvons-nous nier que moult et moult injustices n’ont eu cesse d’ébranler notre fragile équilibre ?
Pouvons-nous occulter qu’une pléthore d’injustices au soubassement racial est demeurée impunie par « le Pays des droits de l’homme et du citoyen » qui soit dit en passant a toujours usé de la répression que ce soit en Afrique, que ce soit dans « les Iles » pour rétablir l’ordre.
Ainsi paradoxalement alors qu’on nous reproche de « racialiser » le conflit, on oppose symboliquement des guadeloupéens majoritairement Noirs à des militaires majoritairement blancs.
Il y a en effet des symboles qui ravivent des souffrances, qui raniment de vieilles querelles, d’anciennes tensions que notre inébranlable HUMANISME antillais n’a cessé de refouler.
Oui, plus que quiconque nous avons toujours su inlassablement tendre une joue éraflée, blessée, tuméfiée mais n’est-ce pas NORMAL qu’un jour notre exaspération soit telle que nous réagissions ?
Au-delà des revendications du LKP, au-delà de la crise sociétale et mondiale, l’expression (aussi violente soit-elle) de la frustration d’un Peuple dont on a nié l’histoire, dont on a occulté les souffrances et qui n’a jamais connu que la Répression comme seule et unique mode de dialogue, n’est-elle pas légitime ?
Non, la jeunesse de notre pays ne s’est pas seulement défoulée.
Non, la jeunesse de notre pays n’a pas seulement cassé, brûlé, pillé.
Oui, tout le Pays a mal.
http://sites.google.com/site/continuitelkp/Home/Liyannajkontpwofitasyon.mp3 ?attredirects=0
27/02 12:27 - Paul Villach
@ Le-Joker Vous découvrez "l’eau chaude" ! Oui, chacun voit le monde au (...)
27/02 12:15 - le-joker
@Paul Vous oubliez un certain nombre de choses dans votre analyse. La première c’est (...)
27/02 11:31 - maxim
eh bien Villach .. je suis agréablement surpris que vous me trouviez fréquentable .... (...)
27/02 10:56 - Paul Villach
@ Maxim Tout cela est fort bon. Je vous suis volontiers. Il n’y a que (...)
27/02 00:21 - maxim
une critique ou un commentaire sur cette pub ... tout d’abord je dirais que l’on (...)
26/02 21:50 - maxim
et bien je parlerai de métoposcopie pour décrire l’expression qui se dégage du visage de (...)
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