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Accueil du site > Tribune Libre > Une si jolie publicité du Club Méd : même pour la Guadeloupe (...)

Une si jolie publicité du Club Méd : même pour la Guadeloupe ?

La nouvelle campagne publicitaire du Club Méd rompt spectaculairement sinon avec les stéréotypes du moins avec les chromos usuels des voyagistes. Du coup, elle capte l’attention. Nul lagon bleu, cette fois, à sable blanc ou blond vers lequel, du tronc et des palmes, s’inclinent les cocotiers ! Nulle fille cuivrée non plus à demi-nue découvrant un maximum de formes voluptueuses sous un minimum de tissu !

Un paradoxe

Le leurre d’appel sexuel est ici au contraire très discret : des quatre photos, deux offrent seulement un gracieux visage féminin, de trois quarts, l’un de face, l’autre de dos. Les deux autres en plan moyen ou américain exhibent une jeune femme sans doute en maillot de bain. Mais qu’y a-t-il de plus sage que le maillot une-pièce de l’une et le bikini de l’autre avec un slip genre short et un soutien-gorge bandeau en écharpe flottante ?

Le décor où s’inscrivent ces jeunes femmes, est même paradoxal. Dans cette mise hors-contexte, on reconnaît tout juste la métonymie symbolique d’un cadre de vacances : un simple fond de ciel ou de mer, avec ou non l’ ombre d’une palme jetée sur les visages. Surtout, les couleurs sont étonnamment surexposées, comme blanchies par trop de lumière et de chaleur : ciel et mer en perdent leur couleur originelle jusqu’à n’être plus que beige rosé ou argentés. C’est tout de même contradictoire pour promouvoir un paysage tropical aux couleurs d’ordinaire si flamboyantes.

Une métaphore inédite : le leurre de l’exotisme comme vêtement

La solution du paradoxe tient évidemment dans la métaphore inédite choisie pour signer l’originalité du Club Méd. Ce sont les vêtements des jeunes femmes qui, en fait, par contraste sur l’arrière-plan volontairement éclairci, resplendissent du leurre de l’exotisme  : chapeau à larges bords, maillots, foulard fourmillent en imprimé de paysages qu’offre le club : mer, bungalows en extérieur et intérieur, jour et nuit, couples et enfants main dans la main courant pieds dans l’eau.

La vie au Club baigne uniformément dans un bleu d’azur lumineux plus ou moins clair ou foncé. Le ciel et la mer en ont nourri la charge culturelle : à chaque scène est ainsi associée à la fois la fraîcheur sous la chaleur et la pureté, auxquels s’identifient les paradis tropicaux et les rêves d’ Éden qu’ils éveillent. Pour le vacancier qui y fait irruption quelques jours, le leurre de l’exotisme n’est donc plus simple objet de contemplation à distance. Le Club Méd  promet de l’en revêtir, de l’en envelopper littéralement dans ses villages pour le transfigurer. Peut-on s’incorporer davantage à un paysage ?

La métonymie de la sérénité

Car, de cette symbiose entre l’homme et la nature exotique, promet encore le Club Méd, naissent sérénité et bien-être. La sensation en est donnée par une métonymie. Elle montre les quatre jeunes femmes saisies à un moment où le temps paraît suspendu : elles sont en contemplation. Trois feignent d’ignorer l’objectif et regardent le paysage, pour donner plus de fiabilité à l’ extase où les plonge ce qu’elles regardent, selon le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée ; une jeune femme, au contraire, adossée nonchalamment à un mur écrasé de lumière, à l’ombre d’une palme, fixe tranquillement des yeux le lecteur dans une relation interpersonnelle simulée par l’image mise en abyme, mais c’est seulement pour juger de l’effet que sa vue produit sur lui, le malheureux, resté sous un ciel d’hiver.

Pas de rire exubérant ! Non, un sourire discret, juste esquissé, éclaire doucement le visage de chacune : il respire la sérénité intérieure qui ne peut s’éprouver qu’en parfaite harmonie avec le monde. Pourquoi donc devant pareille merveille créée par ses soins le Club Méd devrait-il s’interdire l’outrance de l’hyperbole ? Qu’a-t-on à faire de prudences de langage devant un pur miracle ? À entendre son slogan, le Club Méd n’offrirait rien d’autre que « tous les bonheurs du monde » !


On est bien près de le croire, tant cette campagne publicitaire est un ravissement pour les yeux. Il faut même se secouer pour ne pas se laisser emporter tout éveillé par l’enchantement du rêve. À défaut, l’actualité cruelle peut y pouvoir. Avec son hôtel « La Caravelle », à Sainte-Anne, le Club Méd est implanté en Guadeloupe. Or l’île est en révolte depuis un mois. Serait-ce qu’il ne fasse pas si bon y vivre ? Le leurre de l’exotisme tomberait-il aujourd’hui le masque ? Sa particularité est justement d’être un leurre par omission : il exhibe les charmes d’une île tropicale dans le même temps où il en masque les graves inconvénients qui peuvent être aussi bien géologiques, climatiques, zoologiques, que socio-économiques. Un ancien livre de C. Lévy-Strauss a pour titre « Tristes tropiques  ». L’adjectif est - hélas ! – encore d’actualité. Aujourd’hui, le mouvement social guadeloupéen contre la vie chère et l’exploitation en est à demander… 200 Euros d’augmentation de salaire. Pas de quoi, on en conviendra, séjourner à « La Caravelle » du Club Méd sauf à la plonge ou au ménage ! « Tous les bonheurs du monde » ne sont pas pour tout le monde, en Guadeloupe comme ailleurs. Paul Villach

 

 

Documents joints à cet article

Une si jolie publicité du Club Méd : même pour la Guadeloupe ? Une si jolie publicité du Club Méd : même pour la Guadeloupe ? Une si jolie publicité du Club Méd : même pour la Guadeloupe ?

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39 réactions à cet article    


  • Plus robert que Redford 26 février 2009 13:01

    Bon, mon vieux Paulo, d’habitude je clique préférentiellement sur tes articles, mais là... j’accroche pas !
    J’sais pas si c’est la fatigue ou quoi, y’a même fallu que j’allasse quérir mon Robert (ze big ouane) pour vérifier la signification du mot "métonymie" qui t’a apparemment beaucoup plu...

    J’voudrais pas t’offenser, mais j’ai eu comme une mage subliminale d’onanisme intellectuel...
    Ressaisis-toi
    Amicalement JL


    • maxim maxim 26 février 2009 13:36

      il y a un progrès quand même ..il n’y a pas d’intériconicité ...ouf  !!!! on aura au moins échappé à ça !


      • Alexeï 26 février 2009 14:53

        Jusqu’à demain !!! Que voulez-vous, à vouloir détenir le plus grand nombre d’articles publiés sur AV, on en arrive à cela. Il y a pourtant tant de choses à écrire sur la Guadeloupe.


      • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 18:29

        @ Alexeï

        Si cette publicité ravissante, mais illusoire comme je le montre, vous met en transe, voyez donc mon précédent article sur la Guadeloupe. Il est encore en marge ci-dessus. Son titre : "La Guadeloupe aujourd’hui... comme il y a trente ans ! « L’ire de l’édile » et l’île de délire".
        Bonne lecture, Paul Villach


      • Alexeï 26 février 2009 18:54

        @ Paul Villach

        Non, franchement, le présent article ne me met pas en transe, pas plus que cette publicité. Par contre, le précéden que vous citiez était remarquable et analysait à travers l’ire de cet édile la situation de clientélisme qui gangrène cette île (et notre pays) ainsi que les errements(sic) de la justice.

        Vous oubliez de citer un de vos précédents articles qui se rapportait égalemet à la Guadeloupe : « La tragédie du poète-roi Césaire ».


      • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 19:52

        @ Alexeï

        J’observe, qu’au-delà de vos lazzi, vous êtes attentif à ce que j’écris et je m’en réjouis. Paul Villach


      • Alexeï 26 février 2009 20:15

        @ Paul Villach

        Rassurez-vous, je m’efforce toujours de séparer le bon grain de l’ivraie. Pour demain, cococtez-nous un article sans métonymie ni interconicité (concernant le fonctionnement de l’Éducation Nationale ou la loterie judiciaire). Je m’étonne que vous n’ayiez rien écrit sur la comparution du juge Burgaud devant le conseil de discipline du CSM.


      • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 20:33

        @ Alexeï

        Non, demain, je soumets un article sur les propos tenus par Laurent Joffrin dans une interview sur Radio Suisse Romande, auxquels j’ai été invité à réagir par les responsables de l’émission "Médialogues", Alain Maillard et Martine Galland, hier, mercredi 25 février. Vous verrez, si l’article est agréé, que L. Joffrin parle même... de "métonymie", malheureusement pas à bon escient.

        Quant au juge Burgaud, je ne sache pas que le verdict du CSM soit rendu. 

        En attendant, la publicité du Club Méd est remarquable de grâce. Le problème est qu’elle tombe en pleine crise antillaise et que se révèle la réalité du leurre de l’exotisme. Paul Villach


      • Alexeï 26 février 2009 20:57

        @ Paul Villach

        Je prends acte que nous aurons droit à un article sur le verdict rendu par le CSM concernant le juge Burgaud.

        Mes lazzi, comme vous les appelez, concernent le jargon (ce terme n’aura pas votre agrément) qui crée une sorte de nouveau formalisme dans l’anlyse très souvent pertinente de la publicité ou du discours médiatique alors que vous avez passé votre carrière à combattre le formalisme qui a détruit (espérons que cela ne soit pas irrémédiable) l’enseignement du français dans notre belle Éducation Nationale.

        Un formalisme qui a rendu parfois difficile la lecture (stimulante) des « Médias, la manipulation des esprits, leurres et illusions ». Oui à l’nanlyse, non à un nouveau formalisme. Un formalisme qui agace nombre de vos lecteurs : vos articles de fond recueillent une large majorité d’opinions favorables, vos articles à réptition sur l’interconicité et la métonymie recueillent des suffrages inverses (ce qui ne vous arrivat pas ces dernières années).

        Vous me répondrez encore une fois que mon savoir universitaire ne vaut pas tripette : je ne vous ai pas attendu pour en prendre conscience et, tout comme vous l’avez fait, je tente d’y remédier. Le plus passionnant est qu’il faut toujours se remettre à l’ouvrage.

        N’étant ni musicien ni mélomane, je ne m’interdis pas de comprendre les oeuvres que j’écoute mais suis toujours déconcerté par le jargon auquel je dois faire face (rubato, legato, vibrato). J’ose espérer que la musique classique n’est pas réservée aux seuls initiés (sic). Je termine en écoutant le sublime opéra de Puccini « La Rondine » pour une fois magnifiquement interprété par Roberto Alagna et Angela Gheorghiu. Il faut dire qu’il chante un opéra au lieu de faire du Alagna.


      • Castor 26 février 2009 13:47

        C’est décidé, je pars en vacances, c’est leurre.


        • sissy972 26 février 2009 14:27

          bien bien, c’est ok pour les mecs.
          Mais pour nous les femmes, ya quoi ? voir une belle femme sur une affiche de vacances ne me donnera pas envie d’aller dans une île exotique (je triche car j’y suis déja enfin faut le dire vite).
          Aucun publicitaire ne pensera à nos envies d’évasion ? vous croyez sans doute que nos maris ou autres au choix, un peu passés de mode nous font plus rêver qu’une affiche exotique ? Réveillez vous les mecs, mais faut dire aussi
          que les femmes ne baveraient pas devant une affiche montrant un string léopard dans lequel se coince la beauté de l’homme erectus, elles éclateraient de rire, car des hommes exotiques il y en a à tous les coins de rues ;


          • Vincent 26 février 2009 15:04

            Ha ben moi, j’aurai bien vu le volcan de la soufrière sur un string, histoire de bien coller avec la réputation du Club Med, parce que tant qu’à faire du photoshop autant que l’on se marre un peut, je suis presque certain que dans l’agence qui a monté cette campagne quelques graphiste on du penser à la même chose que moi ; gros dégueulasse allez vous probablement penser ; non non, c’est juste le Club Med !!!!

            Pour info Paul, celui de la Guadeloupe fonctionne à plein tube en ce moment, pas un seul gréviste au sein de l’hôtel, pas de problème d’appro, tout va bien.

            Alors récupérer un fait d’actualité pour attirer le chalant et étaler votre science revlève un peu de la publicité mensongère non ?

            Je dois dire tout de même qui votre article est bien écrit, mais on a du mal à voir ou vous voulez en venir.

            Enfin vous auriez pu critiquer un peu la travail graphique des pièces de tissus sensées voler au vent, je parle du sous-tif et du bandeau sur la tête, c’est est complètement raté, c’est dommage.

            Enfin j’irai bien plonger dans le lagon est sans accessoires…


            • le-Joker le-joker 26 février 2009 15:10

               Paul Villach c’est notre critique publicitaire, il n’en n’aime aucune mais il passe sa vie à les regarder et à les commenter.
              Triste sort.


              • Castor 26 février 2009 15:24

                Non-non,

                Paulo s’étonne juste que l’on puisse user d’artifices aussi grossiers pour nous faire acheter des vacances, des magazines, des histoires politiques...

                Faudrait qu’il change un peu de produit parce que le sien ne fait pas vendre malgré un titre désespérément accroché à l’actualité...chaude !


              • jmarc 26 février 2009 15:36

                Y a pas le volcan de la soufrière sur un string, mais quand même, il me semble voir une image de plongée sous-marine dans les fesses d’une des femmes.

                Est-ce, ce qu’on appelle (par métaphore ou métonymie) un "leurre d’appel sexuel" ?



                • Vincent 26 février 2009 16:13

                  c’était justement le propos de ma dernière phrase, je vois que je ne suis pas le seul à y penser.


                • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 17:41

                  @ Vincent

                  Je vous en prie, donnez libre cours à votre inspiration. Paul Villach


                • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 18:32

                  @ JMarc
                  C’est bien, vous êtes sur la bonne voie ! Il vous reste à passer vous même aux travaux pratiques ! Je veux dire : trouvez une publicité, une image et montrez ce que vous en faites si vous pouvez ! Paul Villach


                • the southern fry the southern fry 26 février 2009 17:14
                  Cher Paul Villach,
                   
                  Pardonnez-moi pour le hors-sujet dans le cadre de cet article, mais je souhaiterais, selon l’expression consacrée, « m’entretenir avec vous d’un sujet vous concernant », et m’aperçois que, sauf erreur de ma part, les fonctionnalités d’AgoraVox ne permettent pas la mise en relation à titre privé des rédacteurs. Si l’envie vous prend de savoir ce que je veux vous communiquer, comme on dit, pourriez-vous m’écrire à l’adresse suivante : thesouthernfry( at )gmail.com, afin que je dispose d’une adresse me permettant de vous contacter ?
                   
                  A bientôt donc,si vous le voulez bien.

                  • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 17:39

                    @ The southern Fry

                    L’expression consacrée "un sujet vous concernant" étant celle d’un commissariat de police, de quoi s’agit-il ? Paul Villach


                  • the southern fry the southern fry 26 février 2009 18:02

                    Oh rassurez-vous, rien de tel ! Disons une affaire "nous concernant", et il ne s’en trouve pas des dizaines, rien que de très anodin - mais qui serait un peu trop hors de propos en commentaire de cet article.


                  • bertrand 26 février 2009 17:50

                    Cherbourg 12 novembre 1915

                    Bonjour Monsieur ,

                    Qu’est ce que vous écrivez bien, c’est magnifique , et tellement original.

                    On voit que vous êtes quelqu’un de très très intelligent, et qu’en plus vous avez fait des études...

                    Encore bravo .... Continuez.... Vous irez loin ...









                    • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 18:21

                      @ Bertrand

                      Intelligent commentaire ! Je puis vous assurer, quant à moi, que vous n’irez pas loin ! Vous êtes déjà arrivé ! Vous pouvez descendre de votre cheval ! Paul Villach


                    • mansan mansan 26 février 2009 18:14

                      La Guadeloupe vient de connaître une nuit d’intenses violences et d’agitations.
                      Oui, la jeunesse de notre pays s’est défoulée.
                      Oui, la jeunesse de notre pays a cassé, brûlé, pillé.
                      Mais pourquoi ?
                      Qui est le véritable agresseur ?
                      Ce n’est pas « NOUS ».
                      S’il est vrai que de rares violences urbaines se sont produites au début de la grève, elles se sont rapidement essoufflées car NOUS avions TOUS compris que le calme, la dignité et le civisme étaient nos principaux alliés.
                      Toutefois quand M. Yves JEGO affirme qu’il saura comment faire pour de nouveau appliquer le droit dans notre pays, n’est-ce pas là de la provocation ?
                      N’est-ce pas là un processus d’infantilisation ?
                      N’est-ce pas là une menace d’un parent mécontent vis-à-vis de son enfant qui aurait mal agi ?
                      Ce discours de M Jégo a été minimisé, presque tu, il a peu ou pas été relayé dans les médias nationaux contrairement à celui de M. DOMOTA qui selon ces mêmes médias nationaux aurait appelé à la violence, à la révolte, à la rébellion, nous demandant ainsi de laisser s’exprimer notre nature première de « sauvages ».


                      Car le problème il est là, on veut que NOUS apparaissions encore une fois au lendemain de ces échauffourées comme ceux qui resteront ad vitam aeternam aux portes du savoir-être, aux portes du savoir-vivre, aux portes de la CIVILISATION.
                      Mais quand vous entendez ces hommes, ces femmes qui relatent les coups, les humiliations, les vexations, les flagellations racistes infligées par des forces de l’ordre armées jusqu’aux dents et c’est un euphémisme : qui est demeuré aux portes de la Civilisation ?
                      Quand vous entendez et voyez un chef de la police qui justifie, excuse, minimise le déploiement et la violence militaires réponse selon lui à des jets de pierres, de cailloux, à des ATTAQUES, n’est-ce pas normal que l’HOMME antillais s’insurge, se sente touché dans sa chair et réagisse ?
                      Nous sommes et nous resterons comme le dit Fanswa Ladrézeau, grand artiste guadeloupéen, « on lawmé san fizi » (= une armée sans armes).
                      Nos seules armes sont notre foi, notre détermination et notre dignité et elles le resteront.
                      La violence dont nous avons été témoins n’est que le cri de souffrance d’une jeunesse qui peut-être n’a pas la sagesse d’ainés qui ont connu Février 1952 (des travailleurs grévistes ont été sauvagement tués), Mai 1967 (répression où des étudiants et travailleurs ont été sauvagement tués), Octobre 1984- Juillet 1985 : affaire Faisan ( un jeune noir reçu un coup de pied de la part d’un professeur blanc et qui déclencha une vive réaction populaire) et qui ont appris a relativisé ?
                      La violence dont nous avons été témoins n’est que la réaction peut-être disproportionnée d’une jeunesse qui en a marre et qui use du seul moyen d’expression héritée de la société moderne : la violence.
                      En effet, pouvons-nous nier que moult et moult injustices n’ont eu cesse d’ébranler notre fragile équilibre ?
                      Pouvons-nous occulter qu’une pléthore d’injustices au soubassement racial est demeurée impunie par « le Pays des droits de l’homme et du citoyen » qui soit dit en passant a toujours usé de la répression que ce soit en Afrique, que ce soit dans « les Iles » pour rétablir l’ordre.
                      Ainsi paradoxalement alors qu’on nous reproche de « racialiser » le conflit, on oppose symboliquement des guadeloupéens majoritairement Noirs à des militaires majoritairement blancs.
                      Il y a en effet des symboles qui ravivent des souffrances, qui raniment de vieilles querelles, d’anciennes tensions que notre inébranlable HUMANISME antillais n’a cessé de refouler.
                      Oui, plus que quiconque nous avons toujours su inlassablement tendre une joue éraflée, blessée, tuméfiée mais n’est-ce pas NORMAL qu’un jour notre exaspération soit telle que nous réagissions ?
                      Au-delà des revendications du LKP, au-delà de la crise sociétale et mondiale, l’expression (aussi violente soit-elle) de la frustration d’un Peuple dont on a nié l’histoire, dont on a occulté les souffrances et qui n’a jamais connu que la Répression comme seule et unique mode de dialogue, n’est-elle pas légitime ?
                      Non, la jeunesse de notre pays ne s’est pas seulement défoulée.
                      Non, la jeunesse de notre pays n’a pas seulement cassé, brûlé, pillé.
                      Oui, tout le Pays a mal.

                      http://sites.google.com/site/continuitelkp/Home/Liyannajkontpwofitasyon.mp3 ?attredirects=0


                      • maxim maxim 26 février 2009 18:35

                        et les coups de feux de la part des manifestants ,c’est quoi si ce n’est pas de la violence ?

                        et des jeunes armés de fusils à pompe ,c’est quoi ,c’est de la revendication juste et citoyenne ?

                        c’est quoi l’excuse ,ce qui s’est passé il y a 50 ans ,et dont les principaux acteurs ne sont plus là aujourd’hui ?

                        donc on casse ,on pille ,et pire si ça continue ,et il faut encore vous trouver des excuses ?

                        qu’est ce qui vous empêche de demander vote indépendance ,parce c’est bien de ça qu’il s’agit ,mais avec les avantages sociaux de la métropole ,on a bien compris ,le beurre et l’argent du beurre en fait ....

                        alors là une fois libérés des" méchants Blancs" vous pourrez vous fabriquer un pays comme vous l’entendez ,mais il vous faudra rapidement remettre en place toutes les structures que vous êtes en train de détruire ,’et créer de l’industrie ,du commerce ,pour que tout le monde puisse vivre ,parce que les aides ,ce sera fini !

                        la situation dans laquelle vous êtes il aurait fallu y penser quand l’état était socialo censé défendre votre cause et leur demander des industries et des structures commerciales en phase avec les Dom Tom ,vous avez attendu ,les gouvernements qui se sont succédés n’ont pas fait grand chose certes ,mais là vous vous défoulez parce que l’on vous manipule ,ne me faites pas croire le contraire ...

                        avec un Besancenot ou une Royal ,venus foutre de l’huile sur le feu avec sans doute de belles promesses qu’ils ne tiendront pas plus que les autres si ils venaient au pouvoir !


                      • maxim maxim 26 février 2009 18:14

                        et encore ,vous n’avez rien vu ,......en vocabulaire alors là ! on en reste tous babas !


                        • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 18:26

                          @ Maxim

                          Ravi de contribuer à votre instruction. N’hésitez pas à passer aux travaux pratiques à votre tour ! C’est en forgeant qu’on devient forgeron ! Paul Villach


                        • maxim maxim 26 février 2009 18:39

                          ah ,mais Villach ...

                          avec vous ,c’est vrai que j’aurais au moins appris des mots que j’ignorais !..

                          et j’attends avec délectation tous ceux que vous nous ferez encore découvrir .....


                        • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 18:51

                          @ Maxim

                          Volontiers ! Mais montrez-moi d’abord que vous êtes capable de vous en servir en analysant une image ou une publicité dont vous jugerez qu’elles en valent la peine. Donnant, donnant ! Que j’apprenne un peu à vos côtés à mon tour ! Paul Villach


                        • le-Joker le-joker 26 février 2009 20:09

                           Mais Paul qu’espérez-vous de la publicité ? J’avoue que je ne comprends pas cet acharnement à dépeindre le monde de le communication publicitaire comme si chaque publicité méritait une telle attention alors qu’elles sont le fruit d’une seule et même stratégie pour la plupart, faire rêver, donner envie, dire que le produit est merveilleux.

                          Vous pensez éduquer le consommateur ? Vous pensez qu’en décorticant chaque publicité vous inverserez la tendance des consommateurs ?

                          J’ai surtout l’impression que vous perdez votre temps, vous tomberez inévitablement sur deux ou trois types de consommateurs :


                          - Celui qui gobe tout ce qui est écrit, dit ou vu.

                          - Celui qui la regarde parce qu’elle fait partie de son quotidien.

                          - Celui qui s’en fout.

                          Au final vous participez au buzz de ce que vous dénoncez. C’est triste.


                        • Paul Villach Paul Villach 26 février 2009 20:43

                          @ Le-joker

                          Ce qui est triste, en vérité, c’est que vous contribuez à faire de la publicité un sanctuaire qui ne doit surtout pas rencontrer d’objection. Or, elle formate les esprits à leur insu. La meilleure manière de lui résister, c’est de repérer les procédés qu’elle emploie.

                          La publicité n’est qu’une des variantes de "la relation d’information" : les leurres qu’on y trouve, s’ils ont le mérite d’être plus visibles, à condition qu’on sache les reconnaître, sont employés en fait dans toutes les relations humaines.

                          Ainsi, utilisez-vous vous-même un leurre pour que la publicité ne rencontre pas d’objection. Je vous laisse le soin de le découvrir. Paul Villach


                        • maxim maxim 26 février 2009 21:50

                          et bien je parlerai de métoposcopie pour décrire l’expression qui se dégage du visage de la ravissante personne ...

                          et presque de labdacisme au sujet de cette langue typique qu’est le Créole ......


                        • maxim maxim 27 février 2009 00:21

                          une critique ou un commentaire sur cette pub ...

                          tout d’abord je dirais que l’on a voulù sortir des clichés habituels en nous montrant cette charmante personne de dos ,que vu son accoutrement ,on ne doit pas être sur une une plage populaire pleine de congés payés ,pleine de bonnes femmes et leurs gniares ,et de bonshommes bedonnants ,venant uniquement à la plage non pour profiter des bienfaits du Soleil mais pour mater tranquillement les créatures dont ils rêvent à longueur d’année ,avec ce prétexte facile d’emmener les enfants au bord de la mer ,parce que c’est bon pour la santé !
                          il y aura certainement un petit en route pour le retour ,le soleil ,la plage ,et tous ces corps dénudés invitant à la galipette !

                          la dame qui pose pour la pub ,ne fréquente pas elle ,ces plages surpeuplées de pue la sueur ,elle ne fréquente que les endroits où les gens de la même classe se rencontrent ,ou du moins dotés d’un pouvoir d’achat permettant de fréquenter les plages privées ,les cocktails ,les pratiques sportives nobles ,bref ,ces sphères où les congés payés n’envisageraient même pas de se rendre ...

                          d’ailleurs la photo sous entend que nous sommes hors saison ....

                          la photo est d’ailleurs explicite à se sujet ,nous sommes dans un endroit vierge de populace ,là ou le soleil est si brillant que l’on devine que nous ne sommes plus sous nos latitudes ,mais certainement dans un site paradisiaque.....
                          là ou les gens ne s’étonnent pas d’un tel couvre chef porté par la jolie dame ,en supposant que l’on soit au Touquet ou au Lavandou en plein mois d’Aout ,les gens diraient immanquablement : "elle en a une touche celle là avec son chapeau ! "

                          enfin la jolie dame de la pub ,n’a pas besoin de s’exhiber en string ,comme une caissière en goguette ,sa silhouette parfaite suffisant à elle même ,mêlée à cette distiction et cette grâce pour attirer le regard lubrique des mâles ,et de déclencher un émoi à peine dissimulé ,même auprès d’un rédacteur d’Agoravox ,dont le CV ,laisserait à penser que cette lecture et cette presse de salon d’attente laisserait totalement indifférent et tout juste bonne pour la populace qui fréquente les plages populaires !

                          eh bien il n’en est rien !


                        • Paul Villach Paul Villach 27 février 2009 10:56

                          @ Maxim

                          Tout cela est fort bon. Je vous suis volontiers. Il n’y a que l’appareillage critique qui manque. Rien de tel que "les mots pour le dire" !

                          Car ce que vous sentez et décrivez empiriquement, vous est dicté par les procédés employés dans ces images. Vous les retrouvez ailleurs avec des variantes. Les identifier clarifie l’ interprétation en la justifiant : des fonctions précises sont affectées à chaque procédé.

                          Il importe de ne pas rester au seul niveau de l’image comme si les procédés qui la structurent, lui appartenaient en propre. C’est l’avantage de l’abstraction théorique, pour une plus large compréhension, que de ne pas être prisonnière d’un cas concret. Paul Villach


                        • maxim maxim 27 février 2009 11:31

                          eh bien Villach ..

                          je suis agréablement surpris que vous me trouviez fréquentable ....

                          alors ,revenons sur cette critique que j’aurais omis d’emettre ....vous voulez sans doute que je fasse le lien entre l’attitude béate de cette charmante personne ,baignée dans le bien être supposé de ce paradis terrestre que sont les Antilles ,alors que la situation écomomico politique de ce Nirvana est depuis longtemps catastrophique ,et que le message même délivré par cette pub inviterait plutôt à penser " pendant que les nantis insouciants se gobergent ,le peuple Antillais souffre "

                          d’où la presque incongruité de cette publicité ?

                          ben ouais ,mais ,je ne crois éprouver de sensibilité particulière à ce sujet ....tout le monde a ses problèmes et la vie continue !

                          bien à vous .

                          Maxim .


                        • le-Joker le-joker 27 février 2009 12:15

                           @Paul

                          Vous oubliez un certain nombre de choses dans votre analyse. La première c’est qu’elle n’est pas perçue pas tous de la même façon et que le message qui s’en dégage n’est que le fruit de l’interprétation de chacun.
                          Franchement, je ne dois pas être assez tordu mais quand j’ai vu cette affiche sur votre article, l’idée de l’associer avec les évènements des Guadeloupéens ne m’est même pas venu à l’esprit, tout ne tourne pas chez moi vous me direz autour de l’actualité qui s’assimile d’ailleurs aussi à l’instanté de la publicité.
                          Il me semble d’ailleurs que l’associer avec l’actualité fait de vous une victime de l’actualité qui fuierait le statut de victime de la pub, c’est un peu le serpent qui se mord la queue votre histoire.
                          Demain si un cyclone ou un tsunami s’abat quelque part, cela veut donc dire que vous la verrez encore différemment ?
                          Pour quelqu’un qui ne serait pas sous l’emprise de la publicité cela me semble extrèmement curieux.
                          Si l’on devait éduquer les personnes contre la publicité je crois qu’il n’y a qu’une seule voie : apprendre l’ignorance des sujets futiles.



                        • Paul Villach Paul Villach 27 février 2009 12:27

                          @ Le-Joker

                          Vous découvrez "l’eau chaude" ! Oui, chacun voit le monde au travers de médias. Et un de ces médias dont on parle rarement est le cadre de référence de chacun qui s’est constitué au cours de l’histoire de chacun.

                          J’ai donc présenté une analyse de cette campagne publicitaire selon mon propre cadre de référence, c’est évident ! J’ai vécu en Guadeloupe. J’ai donc une sensibilité particulière au leurre de l’exotisme vendu en "métropole".

                          Il est à mes yeux impossible de regarder ces ravissantes images sans faire un rapprochement avec la situation guadeloupéenne : la coïncidence temporelle y invite. Paul Villach


                        • frédéric lyon 26 février 2009 18:29

                          Avec la contre-publicité que les Guadeloupéens et les Martiniquais, eux-mêmes, sont en train de faire pour leurs îles, le Club Med n’a plus qu’à envisager de fermer ses établissements !

                          Les réservations ne doivent pas marcher fort en ce moment !

                          Il est temps de se débarrasser de ces territoires qui ne sont que des pompes à fric et des sources d’emmerdements.

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