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Commentaire de Aquilix

sur Chroniques scolaires 1 : L'agonie du latin et du grec dans l'enseignement public !


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Aquilix 1er mars 2009 00:32

@ l’auteur,

Merci pour ce "coup de gueule" exprimé fraichement et qui vous honore en ce qu’il montre une conscience professionnelle acérée.
Merci également à Mr Villach pour son témoignage.

Je vous rejoins sur plusieurs points :

- oui le latin et le grec peuvent être considérés comme des fondements de notre civilisation "latine" en opposition par exemple à la civilisation "anglo-saxone" ;

- oui le rôle structurant pour la pensée des lettres classiques est évident et important ;

- oui il est inacceptable que l’enseignement des lettres clasiques devienne un enjeu de sélection sociologique à visée élitiste ;

- oui l’EN est une administration qui, comme tant d’autres, a une inclination naturelle à préférer la résolution de ses petits problèmes d’organisation interne à la satisfaction des besoins de ses usagers : dans le ron-ron administratif d’une école, les perturbations viennent, dans l’ordre, des élèves, des parents et des enseignants ; 

Mais j’ai aussi d’autres interrogations :

- les moyens dont dispose l’Etat pour l’Education sont limités (j’entends déjà "y’a qu’à en prendre ailleurs", où ? sur le budget des hopitaux ?, sur le soutien aux entreprises et donc à l’emploi ?) les moyens n’en resteront pas moins toujours limités ;

- dans mon établissement l’un des surveillants a un master 2 en histoire de l’art ; la différence entre son niveau d’instruction et de conscience et les fonctions que l’on attend de lui, le place dans un état d’insatisfaction permanent ; son prédecesseur était un sergent de l’armée à la retraite ! Former des gens auxquels la société ne pourra fournir d’emploi à hauteur de leurs compétences ne constitue-t-il pas un gaspillage de moyens ?

- en clair le but de l’instruction doit-il être l’ouverture d’esprit, l’élévation de la pensée et de la conscience ou la recherche des moyens permettant de satisfaire ses besoins ?

Je crois que Danton (que l’on ne peut soupçonner d’être conservateur) y a répondu : "Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple." => "APRES LE PAIN" !!!

Ce qui fait que je suis beaucoup plus réceptif, vous m’en excuserez, aux difficultés actuelles de l’enseignement professionnel ou à visée utilitariste qu’à celles des matières visant le développement de soi. Passer sa vie à faire des cordons de soudure ne nécessite ni connaissance du latin ni structuration de la pensée, mais la société a besoin de ce genre de métiers et cela permet aux soudeurs de gagner correctement leur vie. Mais la formation de soudeur a un coût elle-aussi.

Pour finir, je dirai que, à ressources constantes, la pression actuelle sur des matières telles que le grec, le latin, la musique et le dessin au collège (voire l’allemand) peuvent être interprétées comme l’une des conséquences de la massification de l’enseignement.
Doit-on le déplorer ? Probablement oui.
Y-a-t-il moyen d’allouer les moyens de manière plus pertinente ? Je ne sais pas.

Bien à vous,



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