Merci monsieur Cabanel
vous nous ramenez sous les yeux des vérités que les dirigeants et leurs entreprises de presses tentent par tous les moyens de balayer sous le tapis. Qui ose parler du chiffre d’affaires de Boloré au Cameroun ? Qui dénonce les magouilles d’Elf au Congo ? Le rouleau-compresseur de la presse des puissants applatit comme des hosties les problèmes de l’Afrique. Les choses n’ont guère changé depuis que René Dumont a relevé ces problèmes dans l’Afrique noire est mal partie, il y a près de 50 ans. René Dumont était-il un utopiste, un rêveur ? Pas du tout. René Dumont était un humaniste. Ce qu’il a dénoncé est plus que jamais d’actualité.
Je suis allé écouter vos chansons sur votre site. Vous vous dites rêveur et utopiste. C’est faux. Les valeurs que vous affichez ouvertement sont loins d’être ringardes, de même qu’il n’y a rien d’utopique à convier les gens à plus de responsabilisation face à leur vie et à la vie qui attend leurs descendants. Ce sont vos valeurs, monsieur Cabanel, qui sauveront le monde. Vous chantez la responsabilisation, le bonheur simple, la fraternité.
Chez-moi, au Québec, pour couvrir l’exploitation de l’homme par l’homme, on dit qu’où est l’homme il y a de l’hommerie. Soit. Mais où est l´homme il y a aussi de l’humanisme. Nous n’avons pas à nous excuser d’être humains dans le beau sens du terme. Vous rêvez d’un monde meilleur, monsieur Cabanel, comme on rêve d’un enfant avant de l’enfanter. Ça, ce n’est pas de l’utopie. Il y a de grosses verrues sur le visage de l’Afrique. Qu’elles s’appellent Elf, Boloré, Pasqua, Bongo, le French Doctor ou Sarko, continuez de les montrer. Les hommes-phares sont ceux qui n’utilisent pas de fard. Merci d’être de ceux là.