@ Paul Villach
Autant il n’y a pas (à ma connaissance) de mots bien identifiés en psychologie pour désigner un processus perceptif relevant de ce que l’on appelle métonymie, autant la notion psychologique bien connue (bien qu’un peu passée puisque due au grand psychologue suisse Jean Piaget) dite de "l’assimilation" suffit à dire tout ce que vous voulez faire dire à l’intericonicité.
Cette dernière notion est en fait limitée au seul contexte de l’image quand l’assimilation englobe tous les processus perceptifs (vision, audition, etc.).
Je ne cherche pas bien sûr à vous faire renoncer à l’usage de votre vocable préféré. Je tiens juste à vous pointer qu’assimilation permettra de dire tout ce qu’il y a à dire. Je serais ravi si vous essayez de me prouver le contraire par des contre-exemples de votre choix.
Pour commencer, je vais me contenter des 3 fonctions que vous mettez en avant :
1) l’apprivoisement renvoie ici à l’habitude (qui en somme le tout englobant cette partie perceptive qu’est l’étape assimilatrice). Ce qui nous est habituel nous sécurise. L’assimilation est notre stratégie de sécurisation numéro un. Nous apprivoisons le monde en l’assimilant à nos cadres de pensée
2) Quand nous assimilons le monde à nos cadres, nous avons la satisfaction qui vient avec le sentiment de "contrôle". Cela augmente notre confiance et notre estime de soi. Au contraire l’échec à faire sens nous fait douter de nous.
3) La contamination de l’objet vient de tout ce que nous lui ajoutons en l’inscrivant dans nos cadres préexistants, nos "stéréotypes" ou habitudes de pensées. Elle peut être positive, mais aussi négative. Les phobies viennent d’une hyperactivité d’une habitude de pensée qui connote négativement tous les objets qu’elle assimile. La logique sous-jacente est encore et toujours celle de l’assimilation et de l’habitude qui sont indissociables, ce que la jolie phrase de Twain illustre je crois à merveille : "pour l’homme qui tient un marteau, tout ressemble à clou" (tr. auct.)
Si j’ai quelque lumière regardant les processus de l’habitude, je peux vous assurer que vous lasserez vos lecteurs par des références constantes aux mêmes notions. J’ai pu le vérifier avec des collègues psychologues à qui j’ai pointé systématiquement les occurences d’assimilation. J’ai failli me faire lyncher .
Pour finir, je me permets de pointer le fait que la notion de "relation d’information" n’est pas, à mes yeux, éclairante le moins du monde. Probablement parce que la notion d’information est grosso modo une inanité du point de vue d’une psychologie qui se respecte, cad, une psychologie qui ne s’est pas trivialement inféodée aux modèles computo-symboliques ou neurologiques. Car là aussi, malheureusement, une logique de pouvoir et non de savoir est à l’oeuvre.