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Commentaire de ffi

sur Les excès du capitalisme reposent sur une escroquerie idéologique


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ffi ffi 26 mars 2009 06:37

Mr Dugué, vous dite : Se réclamer anti-mondialiste, n’est-ce pas refuser aux pays pauvres la capacité de se développer en faisant du commerce avec leurs partenaires ?
Il y a là une fausse évidence.
Que David réussisse à ce développer, s’il est mis en concurrence avec Goliath, relèvera toujours du miracle

Sinon, quelques éléments intéressants, mais trop d’approximation à mon goût, du, à mon avis, à l’évacuation de la nature politique de l’économie et aussi à l’énonciation de quelques évidences indémontrées et fausses. Néanmoins, traquer, dans la culture, les causes de la crise me semble une piste intéressante. Je me concentrerais sur les critiques (désolé).
D’abord, le capitalisme, c’est l’accumulation de capital.
Dans le système, disons, classique, bourgeois, ce capital, développé par les ouvriers, reste propriété du propriétaire, du fait du contrat : Je rémunère ton travail, tu m’en laisses le fruit. J’ordonne, tu exécutes. A charge pour le propriétaire d’investir pour bonifier son bien
Le système d’URSS, est aussi un capitalisme : Il ambitionne également une accumulation du capital, fondé sur le travail d’ouvriers, mais celui-ci appartient ou bien à l’état (Sovkhoze), ou bien aux coopérateurs (Kolkozes).
Staline ayant absolument privilégié les Sovkhozes, sous sa coupe, le système économique de l’URSS est devenu de fait un capitalisme d’état.
Dans un cadre libéral, les acteurs prennent leur actions de manières totalement indépendantes.
Dans le capitalisme libéral-démocratique et social, les propriétaires du capital décident, les ouvriers exécutent. Au final, une oligarchie bourgeoise décide, l’état-nation démocratique faisant contre-poids.
La forme extrème du capitalisme libéral est la forme du corporatisme Mussolinien. L’Etat et la bourgeoisie capitaliste fusionne. Dans un tel cas le gouvernment est l’assistant zélé des grands propriétaires, en faisant marcher les gens au pas . Les grandes corporations y reste indépendantes, et l’organisation économique est chaotique, sans cohérence, au gré des descisions des propriétaires du capital.
Dans le capitalisme d’état d’URSS, c’est la bureaucratie de l’état, donc du parti, qui décide de tout, les ouvriers exécutent. Au final, c’est une oligarchie d’apparatchik qui décide de tout.
Ces deux formes de gouvernements sont intrinsèquement totalitaires.
Dans le cas de la forme extrême du capitaliste d’état Stalinien, l’Etat gère toute les structures économiques, celles-ci n’ont aucune indépendance. L’organisation économique est planifiée.

L’Allemagne Nazie étant un mélange de ces deux totalitarismes, mains libres pour les bourgeois et planification étatique pour la guerre

Je ne pense pas que l’on puisse vraiment voir en la planification l’échec de l’URSS. Pourquoi ?

- L’URSS a connu a énorme développement industriel, dans un premier temps, ce qui lui a permi de remporter la guerre.

- Roosevelt aux USA, a conçu également, par son new-deal, une politique de planification du développement du pays. Cela a permi aux USA de remporter la guerre.

- La France s’est reconstruite, pendant les trentes glorieuses, par la planification, qui fut une période de plein-emploi.

Si la Allemagne et l’Italie ont perdue la guerre, c’est du fait de deux faiblesses :

- Développement trop chaotique et désordonné (corporatisme, acteurs totalement indépendants)

- Structure oligarchique du pouvoir : Une personne est moins créative que deux. Plus il y a de gens créatifs, plus les idées originales émergent, plus cela engendre des découvertes et de développement.

Si la Russie a perdu la guerre froide, cela est du essentiellement à son caractère purement oligarchique, déresponsibilisant totalement les producteurs.

Si ces structures d’états totalitaires ont échoué, c’est, dans les deux cas par une méconception de la richesse. Dans le corporatisme Mussolinien, la richesse, c’est l’argent. Dans le capitalisme d’Etat Stalinien, la richesse, c’est le travail.
Or travailler pour travailler, n’assure pas forcément la prospérité, si celui-ci n’est pas dans la bonne direction. L’assèchement de la Mer d’Aral en est un exemple.
Faire de l’argent pour de l’argent, non plus.
C’est deux sytèmes partagent la même faiblesse créative, du fait de leur fonctionnement oligarchique.

La richesse de l’économie c’est la créativité des populations, leur inventivité, et les capacités mises à leur disposition pour les accomplir.

En ce qui concerne, l’idéologie.
Faire de l’argent pour de l’argent, sans souci de l’utilité finale pour les populations, nous rattache évidemment à l’idéologie économique libérale. Les mains libres laissées aux entreprises, montre une dérive coorporatiste.
Pour ce qui est du mérite : Je citerais

Les lecteurs de journaux disent : un parti se ruine avec telle ou telle faute. Ma politique supérieure répond : un parti qui fait telle ou telle faute est à bout — il ne possède plus sa sûreté d’instinct. Toute faute, d’une façon ou d’une autre, est la conséquence d’une dégénérescence de l’instinct, d’une désagrégation de la volonté : par là on définit presque ce qui est mauvais.
(Nietszche, crépuscule des idoles, les quatres grandes erreurs)

Par symétrie de cette pensée de Nietzsche, il y a le sous-entendu suivant : Tel parti qui s’enrichit possède sa sureté d’instinct. Toute réussite est signe de vitalité d’instinct.... Les riches sont riches parce que ... ils le valent bien. C’est cela l’arrière-plan. Une espèce de pensée qu’une loi naturelle dirige l’économie, que quelques soient les décisions des acteurs autonomes, et puisqu’ils sont riches, ils possèdent une sureté d’instinct, celle-ci s’autorégulerait de la manière la plus efficace dans un progrès vertueux.

Enfin, bon, personne ne croyait plus à ces sornettes depuis longtemps, hormi, éventuellement par déni de réalité.
Venons-en à l’étude de ce déni de réalité (partie culturelle et politique) :
L’application de la société de consommation a créé un immense parc d’attraction. Voyez l’analyse de Michel Clouscard.
Les jeunes générations y ont été happées, n’étant pas confronté avant un age tardif au travail. Elle ont grandit dans l’illusion d’un monde facile. Il suffisait d’aller au supermarché. Leurs désirs ont été sollicité abondamment pour des raisons de commerce. Les télévisions débordaient de divertissement. La jeunesse a été saoulée avec une animation sociale frivole. Ce faisant, elle fut maintenue dans l’ignorance de la nécessité du travail, et sous-éduquée en matière des connaissances créatives, productives et inventives, développant essentiellement une culture axée sur la consommation au gré de ses désirs, modes, marques, gadgets. L’art et la culture se sont réduit au spectacle et à l’étalage d’urinoire.
D’une part les acteurs économique producteur de créatifs se sont concentrés en d’immenses structures, ce qui en a réduit le nombre et la variété et d’autre part les goûts de consommation se sont uniformisés et porté autour de produit de fin de chaines exclusivement destinés à des fins de loisir, jetables.
Nous sommes donc face à l’effondrement de la créativité sociale, d’un coté par la captation oligarchique de celle-ci, de l’autre par son abandon par les masses poussées uniquement, dès leur plus jeune age, à consommer sans produire.
La niaiserie, dans tous les domaines - y compris politique, l’a emporté.
............. ___________________________________
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Déclin de la créativité sociale ----> inadaptations des productions = enrayement du progrès.

C’est une situation similaire à celle de l’ascension de la féodalité, des régimes fascistes ou de l’URSS (du point de vue économique)

Ce qu’il faut c’est une renaissance. Une explosion des curiosités. Et mettre à disposition des gens les moyens d’accomplir leurs inventions.

Donc le capitalisme est un fait historique : c’est l’accumulation de capital. De fait, les objets s’accumulent. Une voiture produite en quelques jours durera 10 années Des monuments sont même millénaires.
Mais cette accumulation n’est pas inéluctable. En général, le capital s’use, s’oxyde, il est sujet à maintenance. Il peut même se détruire, se déliter.
Le capital n’est pas que matériel, il est culturel, intellectuel, artistique... Ils se tiennent mutuellement. Par exemple, un déficit de savoir-faire technique entraine l’impossibilité de maintenir le capital matériel.

En sapant les bases élémentaires de ce qui soutient son capital, de par son absence total de moral et de prudence, l’élite propriétaire privée a mené toute l’économie au bord du précipice. Le capitalisme sans morale s’auto-détruit.

Le coté politique de l’histoire :
Cela fut-il permis par la malignité ambiante ou par l’idiotie ?
Un mélange des deux peut-être, le malin profitant de la naïveté du pekin.
A noter qu’il serait logique d’être plus indulgent avec l’idiot.


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