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Accueil du site > Tribune Libre > Les excès du capitalisme reposent sur une escroquerie idéologique

Les excès du capitalisme reposent sur une escroquerie idéologique

Les années 1960 ont montré qu’un capitalisme équilibré permet d’élever le niveau matériel de toutes les catégories de population. Ce constat est avéré mais il doit être amendé dans la mesure où il concernait une minorité de l’humanité, plus précisément les pays avancés. Après la chute du mur, les pays émergents sont passés au stade industriel. Si on voit le verre à moitié plein, on parlera de Vingt Glorieuses pour traduire le développement des pays comme la Chine, le Brésil, l’Inde etc. Ce qui n’empêche pas la pauvreté de rester largement présente dans ces pays figurant parmi les plus peuplés. Enfin, beaucoup de pays ne parviennent pas à décoller, notamment en Afrique. Et dans les pays les plus avancés, on voit se dessiner un décrochage des classes moyennes, une paupérisation des classes inférieures, le tout, accentué actuellement par une récession. On aurait envie de poser une question. La faute à quoi, à qui ?

Le capitalisme est-il vraiment en cause ? Un analyste strictement marxiste répondrait affirmativement. Pourtant, revenir sur le principe du capitalisme et de la production de masse, c’est refuser l’élévation matérielle des populations. Refuser le capitalisme, c’est refuser le progrès. Car le capitalisme est efficace. Tandis que l’économie planifiée est largement inefficace, comme cela fut montré par la fin de l’expérience soviétique. Sans doute faudrait-il différencier le capitalisme, comme superstructure productive, permettant d’investir, de produire, de payer ses travailleurs, de rémunérer le profit, de son usage. Ce sont en effet les excès des dirigeants qui semble-t-il, ont conduit le système vers son évolution actuelle. Il existe plusieurs manières de pratiquer le capitalisme qui, comme tout réseau neuronal, est d’une grande plasticité. Le capitalisme s’adapte selon les règles et les pressions appliquées par les gouvernants et les groupes d’intérêts. Un peu à l’image d’un véhicule dont on peut adapter les suspensions, la motorisation et les pneumatiques en fonction du terrain où il se déplace. En raisonnant de cette manière, on commence à dévoiler ce qui a infléchi le capitalisme dans le sens qu’on lui connaît.

Dans les années 1990, des mouvances anti-mondialistes ont vu le jour, avec des tas d’associations, la plus connue étant Attac. Ensuite, des mouvances se sont désignées comme altermondialistes. Ce qui fut une décision sage. Se réclamer anti-mondialiste, n’est-ce pas refuser aux pays pauvres la capacité de se développer en faisant du commerce avec leurs partenaires ? La gauche en général n’a cessé, au sein de ces mouvances mais aussi à l’intérieur des partis, de dénoncer le néo-libéralisme, l’ultralibéralisme, croyant à tort ou à raison que l’étatisation de l’économie permettrait de résoudre les inégalités. En fait, le mot ultralibéralisme ne signifie rien de plus, par rapport à la conception classique d’une économie concurrentielle de marché dont les prix sont fixés par l’offre et la demande, alors que les capacités productives sont aux mains d’agents privés.

Ce qui s’est passé après la chute du mur, c’est le développement de pratiques particulières avec une idéologie spéciale qui s’est insidieusement infiltrée dans nos sociétés en se servant de la chute du mur comme cheval de Troie. Il n’y avait plus d’ennemi idéologique ont déclamé les penseurs libéraux. Le système du profit est le seul possible. Alors, allons-y pour le plus de profit possible. Et c’est à ce niveau que tout c’est joué. Au lieu de faire tourner le profit autour de l’économie réelle, peu à peu, le système du profit a opéré une révolution copernicienne en faisant tourner l’économie autour du profit, autrement dit, en organisant, voire en déformant l’économie pour qu’elle obéisse au désir de siphonnage des agents les mieux placés.

C’est à ce niveau qu’une double escroquerie idéologique s’est dessinée. En premier lieu celle qui consiste à affirmer que le profit le plus élevé est corrélé au dynamisme économique et finit par développer l’industrie tout en servant les populations. Dans la réalité des faits, c’est l’inverse, car le siphonnage excessif, la défiscalisation, les hauts revenus, les paradis fiscaux, ont asséché l’économie réelle depuis vingt ans. Il a fallu le naufrage bancaire et la récession pour voir les effets et commencer à comprendre comment ce capitalisme de siphonnage est responsable des inégalités et ce, depuis deux décennies. Les médias dominants et les gouvernants se sont bien gardés de mettre en question ce système qui a fonctionné en trompe-l’œil, avec le voile du crédit laissant croire que tous seraient propriétaires, le crédit à la consommation pour pallier le dumping salarial, et le travail précaire pour compenser les déficiences du système. Tout ce système vient d’imploser. Et c’est sans doute la moitié de l’idéologie dite néo-libérale qui vient de s’effriter. A noter, la différence entre l’idéologie et le système capitaliste, précision renouvelée ici pour éviter les contresens.

Et pour finir, le second volet de l’idéologie des années 1990 et 2000, le culte de la réussite, du mérite, des meilleurs. Cette idéologie a été poussée à un tel niveau que la pratique des stocks options, des parachutes dorés, des salaires mirobolants, des retraites toutes aussi mirobolantes, est devenue habituelle. Toute une construction morale et idéologique sur le mérite, sur la création de richesse, sur les résultats, a été élaborée comme un mythe rationnel. Le mythe de ceux qui créent des richesses, alors que d’un point de vue rationnel, un haut revenu ne fait que tirer des richesses. Et les gouvernants de se coucher face au chantage de l’argent et de promettre force avantages fiscaux à ceux qui ont l’argent. Du coup, la concurrence fiscale marche et les fortunes se déplacent là où la fiscalité est la plus intéressante. De ce mécanisme, l’économie sombre et se délite lentement. Ceux qui ont des hauts revenus n’ont jamais créé de richesses, ils les ont prises. Pourtant, c’est la doctrine idéologique inverse que propagent les promoteurs du système, sans que les médias n’offrent quelque grande résistance, puisque ceux qui officient ont une part convenable dans le profit. Et c’est ainsi qu’une société se délite lentement.

Une idéologie du mérite et de la création de richesse et de la noblesse de l’argent a été subrepticement plaquée sur le système capitaliste et la société. Cette idéologie comme toute idéologie recèle sa part de morale. Ici c’est la morale du fric. Un type qui fait du fric est honorable. Il est dans l’axe du bien. Il dynamise l’économie. Il crée des richesses. Il est bénéfique à un pays. Cette idéologie est une perversion de l’ancienne idéologie, plus rigoureuse et vertueuse, des capitaines d’industrie dans l’ancien 20ème siècle. Maintenant, le système est happé par les Meissier et les Pérol. Des aventuriers devenus parvenus qui n’ont rien créé mais se sont positionnés, par on ne sait quel miracle, sur des dispositifs industriels et financiers. A vrai dire, ce sont des opportunistes que l’idéologie a tenté de faire passer pour des créateurs, des innovateurs. Bien qu’ils ne l’avouent pas, leur modèle c’est Bernard Tapie. Celui qui a fait croire à la vertu de l’entrepreneur alors qu’il n’a fait que dealer des industries mais avec un talent tel qu’il a ébloui tonton Mitterrand.

Ce culte de l’individu créateur de richesse fonctionne avec l’idéologie de l’employabilité. Quoi qu’on en dise, Jacques Chirac a préparé la voie à la doctrine Sarkozy. Mais est-il le seul responsable ? Il n’a fait que suivre la machine idéologique en marche, médiatique, avec ses spin doctors. Les élites ont pour vocation à élever le monde ou à le dominer et en profiter. C’est la seconde option qui a été choisie depuis deux décennies. Les mauvais esprits diront que cette idéologie ressemble un peu au nazisme. A la différence près que la race n’est plus l’objet de la sollicitude mais que l’individu employable et performant fait l’objet de la sollicitude du pouvoir tandis que les autres fragiles ou indociles deviennent des parias. Avec la conformité de l’égalité des chances et de la diversité. C’est une belle ruse. Laisser croire aux parias des banlieues que quelques-uns seront sauvés en entrant à Science Po.

Science Po, parlons en justement. Il y a peu de temps, les étudiants de cette vénérable institution, dont les anciens ont suivi mai 68, sont devenu les chiens du système, bien dressés, aboyant contre ceux qui contestent leur légitimité. Le mythe des races est en œuvre. Décliné en mythe du mérite. Ces jeunes ont la fibre dominatrice, que le système leur a inculquée. Ils sont les managers de demains, les créateurs de richesse. C’est ce que le bourrage de crâne leur a décliné, c’est le mythe qu’ils ont intégré avec un lavage de cerveau digne des sectes. Du coup, quand la société civile vient à leur rencontre, la réalité les surprend et nos futures élites même pas républicaines, nos apprentis parvenus et profiteurs, se rebellent, telles ces élites en révolte, à l’âme décomposée, déculturée, vénales, arrivistes, décrites par Lasch il y a 20 ans aux States.

Finalement, ça ressemble à du nazisme financier (et gestionniste), ce culte des gens qui dominent le monde tout en régentant l’ordre économique et industriel et qui passent pour des gens méritant. Le mot est un peu rude. Mais s’il est avéré que les gens dorment, alors ce mot est légitime. Il faut bien réveiller le citoyen qui dort. Sinon, la démocratie risque de virer au cauchemar.


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50 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 25 mars 2009 11:51

    ""Refuser le capitalisme, c’est refuser le progrès. Car le capitalisme est efficace.""

    Vous en êtes sûr ?
    Ces propositions sont valables un temps, pour une minorité, et à condition que l’on réduise le progrès à l’augmentation de l’avoir au détriment du faire et de l’être ; à condition que l’on privilégie le bon au détriment du bien et du vrai.

    Je crains que vous ne confondiez marché et capitalisme. Le marché est un bon serviteur, mais un très mauvais maître. Le capitalisme est en crise parce que le capitalisme est une vacherie qui ne sait pas fonctionner autrement.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 25 mars 2009 16:06

      "Refuser le capitalisme, c’est refuser le progrès. Car le capitalisme est efficace".

      Malgré la crise actuelle, je crois que le capitalisme recèle encore des capacités insoupçonnées d’amélioration de la condition humaine.

      Le Parti Capitaliste Français (PCF) et l’Allocation Universelle ! http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51707




    • Marsupilami Marsupilami 25 mars 2009 16:24

       @ JL

      Je dis pas mieux. Ecrire que "Refuser le capitalisme, c’est refuser le progrès. Car le capitalisme est efficace", c’est pousser le bouchon idéologique un peu loin. Et puis pendant des millénaires, l’humanité a progressé en se passant du capitalisme, qui n’existe pas depuis très longtemps à cette échelle et qui est probablement voué à disparaître. Et puis de quels progrès aurait accouché le capitalisme s’il n’avait pas été, au XXe siècle, auto-contrôlé par la peur du communisme qui a permis à la social-démocratie d’en corriger quelques méfaits ? Depuis que l’URSS a disparu et que la Chine est devenue une dictature capitaliste, et qu’il n’y a plus rien pour lui faire peur et le contraindre à ne pas être une machine inhumaine, il ne produit plus que des gadgets polluants et des inégalités sociales monstrueuses dans une course productiviste démente vers l’abîme.

      @ Bernard

      Article intéressant quand même.


    • Francis, agnotologue JL 25 mars 2009 18:13

      Tout à fait juste, le capitalisme n’a plus d’autres ennemis que lui-même, pour le plus grand malheur des peuples et de la planète. Parce que, personne ne le niera, c’est devenu un avion sans pilote. Ce n’est pas faute de candidats, c’est parce sa complexité met en défaut les possibilités opérationnelles des plus sages autant que les capacités intellectuelles des plus fous.


    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 26 mars 2009 00:34

      @ Bernard et JL,

      " Refuser le capitalisme, c’est refuser le progrès. Car le capitalisme est efficace. Tandis que l’économie planifiée est largement inefficace ".

      Si je puis me permettre, le développement industriel occidental a survécu juste vingt ans de plus au système communiste. et l’apparition chez nous du Vélib, né à Lyon est l’avènement d’un système à mi chemin entre les deux. Notre modèle économique français, à son apogée, disposait d’un réseau ferré totalitaire, enfin je veux dire qui couvrait l’ensemble du territoire, et qui est un organe que l’on peut assimiler communiste. Il a subi une forte pression de type Mac Carthiste, surtout depuis la Libération, trente ans avant la chute du Mur.



    • Francis, agnotologue JL 26 mars 2009 09:45

      Bonjour Lisa Sion. Je ne dis rien d’autre en écrivant que le capitalisme n’a hélas plus d’autre ennemi que lui-même : parce que c’est un système qui ne peut s’autoréguler, ne connait que la force et qui par conséquent, a besoin d’ennemis.

      Cela vient de ce que, d’une part, comme a dit Rafael Correa à qui j’ai emprunté la citation : " le marché est un bon serviteur mais un très mauvais maître ", et que d’autre part, le capitalisme par définition se plie à la loi du marché et reconnaît de fait celui-ci comme son maître, et nous l’impose, au nom d’un libéralisme dénaturé.

      Puisque j’aime les citations, je citerai ici Marx : "Sur un terrain plat, de simples buttes font l’effet de collines ; aussi peut-on mesurer la platitude de la bourgeoisie contemporaine d’après le calibre de ses esprits forts". Nous lesz connaissons bien, hélas trop bien, les esprits forts de la bourgeoisie.

      C’est cette platitude de la bourgeoisie, cette ignorance décomplexée des classes pôssédantes, qui fait que l’argent dans leurs mains corrompt tout ce et tous ceux qu’il touche.


    • geo63 25 mars 2009 11:57

      Merci pour cet article extrêmement lucide. Il y a bien "escroquerie idéologique", absolument d’accord sur ce point et sur votre démonstration argumentée.
      J’ai vu, comme vous, les étudiants de Science Po "aboyer contre ceux qui contestaient leur légitimité", quel spectacle !


      • Kalki Kalki 25 mars 2009 12:38

        Merci pour l’article.

        Le cauchemar est bien lancé pendant ces 20 années.


        J’ai retrouvé une petite vidéo qui fera plaisir à plus d’un, il correspond à la teneur analyse historique de l’article.

        Un candidat aux élections de 1995.(comme si c’était hier)

        http://www.dailymotion.com/video/x9yxj_election-presidentielle-95_politics

        Une vidéo qui fera sourire ceux qui comprennent l’ironie.


        • faxtronic faxtronic 25 mars 2009 16:37

          il a avait tout vu ce cheminade.


        • Kalki Kalki 25 mars 2009 12:52

          Tradition, Idéologie : Reportage sur le mariage forcé

          Un reportage d’arte sur les Petites Mariées du Yémen, ou quand la tradition et l’idéologie se donnent le droit de museler la moitié de la population. Où est alors la place de la femme ?

          Face à des crises profondes pouvant être aussi des idéologies :
          Crise financière, économique globale et local, Crise du néoliberalisme et du capitalisme, Crise de l’image et de la position des états unis au niveau politique, économique, idéologique et militaire (gendarme du monde), Crise écologique qui s’aggrave avec le temps ( et on l’oublie trop), Crise du chômage, Crise politique, dérive antidémocratique (pour ne pas utiliser d’autre mot), Crise citoyenne, nihiliste, Crise totalitaire, Crise conservatrice, traditionaliste, Crise religieuse, moutonnière, idéologique.
          Devrait-on craindre un retour des idéologies dans nos pays ?
          Ou devrais je dire pour être exact, Devrait-on craindre un durcissement des idéologies qui ont toujours étaient présente ?
          La place du citoyen (je veux dire de la classe moyenne et la classe inférieure) est déjà remise en question constamment. Le fait est que le système peut se passer de vous, de nous, et ça serait plus rentable économiquement. Dans ces cas-là, des dérives peuvent arriver dans ce sens. Le contrôle de la population est justifié, le chômage est un faux combat des politiques, la paupérisation une nécessité pour l’économie. La division de tous pour mieux régner, créant des oppositions, des guerres partout dans nos vies. La création de conflit entre les pays pour des broutilles ou des ressources ... La guerre en dernier recourt où comme solution ? Une guerre des idéologies ? Quelques morts pour baisser la démographie dans ceux dont on a plus besoin(les citoyens), est ce que ça pourrait être une option tentante pour certain ?
          La place de la femme, pourrait être remise en question dans nos sociétés (à venir), dans quelques années (décennies) après un retour à une société pauvre ( ou on ne redistribue pas les richesses) une société traditionaliste, muselée et patriarcale.


          • plancherDesVaches 25 mars 2009 12:59

            Vous venez de découvrir que l’argent, dans son utilisation poussée à l’extrème, c’est à dire une accumulation qui ne sert plus à rien dans l’absolu, ne peut se faire qu’en exploitant l’autre au maximum.
            Vous progressez.


            • hand87 25 mars 2009 13:07

              c’est je crois une assez bonne synthèse de cette perversion.
              Le liberalisme n’est pas un pire ni meileur système que le communisme ou d’autres. Sa grande faille repose sur le fait qu’il doit être mis en place par les hommes. Toute perversion rend le système caduque.

              Et la très vite le "tout pour ma gueule" prend vite le dessus.

              Le libéralisme en vogue ces 2 dernières décennies a pour fondement : "Si les sociètés privées font un max de profit , tout le monde va en profiter , du haut en bas de l’échelle sociale."

              Cela marche en théorie, si ceux du haut n’oublient pas ceux du bas. c’est excatement ce qui s’est produit.
              L’argent accumulé par les mieux servis, n’a pas été réinjecté dans le système mais a servi a alimenter une spirale spéculative avec les résultats que l’on connait....


              • Le péripate Le péripate 25 mars 2009 13:30

                 Idéologie : pour Marx, c’est un système de valeurs qui a pour but de dissimuler les forces historiques en action. Si on retient cette définition (ce que je ne ferais pas), il n’y a pas de bonnes idéologies, et, par conséquent il est vain de parler d’escroquerie, elles le sont toutes, des escroqueries.

                Si c’est un système d’explication du réel, ce n’est alors qu’une hypothèse scientifique. Alors, pour qu’elle soit valide (et non pas vraie), il faut premièrement qu’elle soit cohérente (qu’une logique interne l’anime), et, deuxièmement, que les faits observés ne la contredisent pas. Ce sont les critères classiques popperiens. Dans ce cas, l’escroquerie éventuelle porte sur les faits, et leur présentation, et non sur l’hypothèse elle-même qui satisfait généralement assez facilement au critère de cohérence interne.

                C’est d’ailleurs sur nombre de "faits" présentés dans l’article qu’il y a escroquerie, mais devant l’abondance de faits erronés, tronqués ou même mensongers qu’il y aurait à redresser, je me contenterai de cette brève remarque.


                • Le péripate Le péripate 25 mars 2009 14:46

                   Bien sûr, je n’utilise le terme "escroquerie" que parce qu’il est dans le titre, et pour marquer mon désaccord. Ces "faits" sont tellement des clichés qu’il est devenu possible de les utiliser comme des arguments sans avoir à faire l’effort minimum de les appuyer, alors que l’éventuel contradicteur devra écrire des lignes et des lignes pour en réfuter un seul, ce qui décourage d’avance toute opposition.


                • Kalki Kalki 25 mars 2009 15:06

                  C’est d’ailleurs sur nombre de "faits" présentés dans l’article qu’il y a escroquerie, mais devant l’abondance de faits erronés, tronqués ou même mensongers qu’il y aurait à redresser, je me contenterai de cette brève remarque.

                  Faites-nous plaisir et faites-vous plaisir : Faites votre liste, et vos arguments.

                  Pour l’instant c’est que parole en l’air .


                • William7 25 mars 2009 15:23

                  Pour ceux qui aiment décrypter la vulgarité (je ne vois pas d’autres termes) doctrinaire des théoriciens du libéralisme , un ouvrage complet à lire ici !!

                  http://classiques.uqac.ca/contemporains/laurin_frenette_nicole/classes_et_p ouvoir/classes_et_pouvoir.pdf


                • foufouille foufouille 25 mars 2009 16:15

                  @ peripate
                  d’accord mais ajoute, toutes les doctrines uniques sont une escroquerie. et ton liberalisme en fait partie car la plupart des hommes veulent des choses differentes


                • Le péripate Le péripate 25 mars 2009 17:12

                   Merci Foufouille, grâce à toi, me voici intronisé "auteur" libéral ! smiley


                • Le péripate Le péripate 25 mars 2009 17:19

                   William, c’est quoi ce truc ? Ca m’a foutu mal à la tête en dix secondes, c’est écrit comme du Bourdieu, et ça fait la critique d’un truc dont je n’ai jamais entendu parler. Querelle de sociologues ?

                  Si vous êtes capable de lire et de comprendre ce machin, vous êtes fortiche.


                • Le péripate Le péripate 25 mars 2009 17:26

                   Kalki, concentrez vous sur ce que j’ai écrit, ça devrait suffire à votre bonheur et votre édification.

                  Léon, juste pour rire : savez vous combien d’occurrence de la "main invisible" il y a en tout dans toute la littérature libérale ? Une seule. Pas deux, pas trois, une. Et d’un auteur déjà ancien. Alors, calmez vous, c’est très, très mineur. Lisez plutôt Hayek ou Popper sur la question de l’émergence d’ordre à partir du désordre. C’est bien mieux expliqué. Ca vous évitera de répéter sans cesse les mêmes ânérismes.


                • Kalki Kalki 25 mars 2009 18:36

                  c’est vrai que j’ai peut être trop vite lu votre commentaire cette fois ci.


                • Le péripate Le péripate 25 mars 2009 18:44

                   Merci. Vous venez d’agir de manière hélas trop rare par ici, et ça vous honore.


                • Kalki Kalki 25 mars 2009 22:52

                  Oui ce qui veut dire la maximisation de la force productive ( les travailleurs , augmentation , adaptabilité,flexibilité, charge de travail, objectif a toujours toujours optimiser, culture du résultat) et la maximisation des capitaux financiers ( crise financière).

                  C’est la culture du risque.

                  Tout est optimum, mais tout est tendu, inhumain, invivable.

                  Risque de crise financière (surement pas grave pensait il, cela va se résorber comme la dernière fois dans les années 80).

                  Risque humain, de craquage, burnout, problème psychologique, problème sociétal.

                  Pas grave il suffit d’ajouter un peu de contrôle, à divers points de la chaine de production humaine, de vérifier la qualité des cerveaux vidés et productifs, et de rejeter les rebus !


                  Tout se passera pour le mieux. Il n’y a pas de crise humaine, citoyen. ...

                  J’espère qu’elle aura lieu, cette crise de la machine humaine au travail, la révolution, la contre-réaction déchainée, lâchons les amarres.


                • paul muadhib 25 mars 2009 15:20

                  le capitalisme est efficace.., les ouvriers sont efficaces....pas d ,ouvriers , pas de production..
                  votre phrase est de l abus de language et vous le savez, c est comme de dire que tel architecte a construit telle maison, c est faux il A FAIT construire selon ses plans...
                  sinon parler des annees 60 sans mentionner la guerre de 39-45 et la reconstruction , c est pas top.
                  Ne pas mentionner que l evolution des techniques a servi de support a cette societe que nous connaissons c est pas top non plus.
                  Ne pas mentionner que toute production est necessairement collective n est pas juste...
                  en gros vous tentez de nous faire croire , comme sarkozy , que le dit capitalisme peut etre moralise.
                  vous refutez le droit d exister a ce que vous nommez des anti mondialistes...creation de vous meme...qui peut dire qu il est anti mondialiste ?, personne, sauf de dire que nous n habitons pas la meme planete.
                  Vous restez volontairement dans un clivage gauche droite totalement depasse.
                  Vous semblez dire qu un certain capitalisme a ete vertueux, plus maintenant et vous citez messiers et perol.
                  Vous etes soit naif, soit naif.
                  vous prenez comme base la competition et apres vous venez nous faire croire que vous etes bien triste de l evolution actuelle. La competition impliquera toujours un vainqueur, des perdants, c est si evident que personne ne le mentionne et c est oublie, ne pas oublier que competition = guerre, la competition ultime.
                  Je pense que ce qu on appelle la gauche n existe pas et qu il y a une seule motivation chez l humain, pas tous mais peu sont en dehors , une seule motivation , le profit personnel ,generalement pour des raisons de peur du futur, le cote fourmie quoi, et la gloire personnelle de la reussite sociale, avec ce qui va avec le mepris des autres et l arrogance..
                  en conclusion , vous dites que " la democratie rissque de virer au cauchemard" il me semble que c est deja en cours.
                  voila , pour aujourd hui , mais argumenter sans arret avec le progres comme seul argument..ca m enerve,
                  donc je reponds d une maniere que je sais partiale mais j assume.
                  Salutations.


                  • plancherDesVaches 25 mars 2009 15:21

                    De l’information, cette fois-ci, intéressante :
                    http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/03/25/chasse-au-gros-jeu-dangereux_1172399_1101386.html

                    "Paradoxe délicieux, on semble désormais en vouloir aux banques d’avoir accepté l’argent public qu’on les a forcées à accepter en 2008..."
                    Excellent smiley


                    • Krokodilo Krokodilo 25 mars 2009 15:29

                       Excellent, et qui incite à la réflexion, "écrit vain" est trop modeste !


                      • zelectron zelectron 25 mars 2009 15:55

                        Le constat est amère : excès de communisme, excès de capitalisme, excès de libéralisme
                        Je ne cite que ces 3 "systèmes" parce que ce sont ceux là qui sont principalement en cause. Jetons pudiquement un voile sur les dérives catastrophiques engendrées par les uns et les autres et soyons un temps capable de synthèse.
                        C’est un chemin difficile, dont l’évidence est loin d’être à chacun aveuglante. Pour ma part et sans démagogie, je crois que l’aiguillon financier est un des ressort du succès, la limitation (à 10, 100, 1000 fois le revenu annuel minimum ?) de la récompense du vainqueur et cela va faire l’objet du prochain débat de nos assemblées démocratiques (ne tombons pas dans la caritature "stalinienne" avec un coefficient de 5, tout de même)
                        C’est peut-être un peu l’amalgame des trois systèmes qui va finalement aboutir dans un ... certain temps


                        • xbrossard 25 mars 2009 18:23

                          @zelectron

                          le point commun de ces 3 systèmes : ils ne sont pas démocratique...le capitalisme ne marche pas parce que le pouvoir n’est pas démocratiquement réparti entre les différents agents participants. Notre système s’écroule parce que les entreprises qui dirigent notre vie à travers l’économie ne sont pas démocratiques, c’est à dire que tout les agents qui agissent pour chacune d’elles, à savoir tout leur employés, n’ont pas de pouvoir démocratique.

                          Le système communiste s’est écroulé pour la même raison : tout le monde ayant une "responsabilité" pour toutes les entreprises (tout appartient à tout le monde), et donc pour celles qui ne concernait pas chaque individu, ces derniers ne se sont pas sentis concernés par l’interêt générale et ont donc voulu profiter de l’irresponsabilité général pour ne rien faire...donc plus de motivation, plus de production, passe-droits et écroulement du système

                          Mettre de la démocratie dans chaque entreprise, c’est apporter les réponses à toutes les questions qui posent actuellement problème : plafonnement des salaires ? ces derniers seront déterminés de manière collégiale par l’ensemble des employés/responsables. OPA hostile ? si l’ensemble le refuse, personne ne pourra racheter l’entreprise, quelque soit la somme...Licenciements abusifs ? il faudra que la direction soit transparente sur la situation de l’entreprise pour que la majorité accepte, sinon ils seront refusés...

                          Vous me direz, quel interêt pour les actionnaires d’avoir ce système ? très simple, c’est un contrat moral entre les salariés et les actionnaires : "vous injectez de l’argent, nous faisons au mieux pour que vous soyez remboursé au maximum, mais avec les limites que nous fixerons tous ensemble". Tout ce qu’ils pourront y gagner sera de l’argent, mais pas plus de pouvoir de décision que les autres.

                          Et si toutes les entreprises utilisent ce principe démocratique, seules les plus adaptés, c’est à dire celle qui ont le partage le plus "optimal" pourront avancer, les autres seront toujours dans le conflit permanent et ne pourront décider.


                        • zelectron zelectron 26 mars 2009 01:11

                          @xbrossard
                          Vous êtes à quel degré hierarchique de l’entreprise où vous travaillez ?


                        • xbrossard 30 mars 2009 11:56

                          @zelectron

                          je suis cadre informaticien, en gros, je suis chef de moi-même ! smiley


                        • Bulgroz 25 mars 2009 16:14

                           "Finalement, ça ressemble à du nazisme financier (et gestionniste)" dites vous. 

                          La formule est bien mièvre, n’aurait il pas été possible de trouver quelque chose de plus fort, de plus imagé, de plus percutant.... et de plus crédible.

                          Nazisme financier, vous pouvez développer ? SVP merci.

                          Autre question : que pensez vous des dérives du net ?


                          • foufouille foufouille 25 mars 2009 16:18

                            @ bulgroz
                            fachisme financier ou racisme des pauvres ou obermenschen ou darwinisme social ...............


                          • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 25 mars 2009 16:24


                            à l’auteur

                            "Refuser le capitalisme, c’est refuser le progrès. Car le capitalisme est efficace".

                            Malgré la crise actuelle, je crois que le capitalisme recèle encore des capacités insoupçonnées d’amélioration de la condition humaine.

                            Le Parti Capitaliste Français (PCF) et l’Allocation Universelle !

                            http://www.agoravox.fr/article...



                            • Christian 25 mars 2009 17:28

                              Et si la solution était ce que l’on dénonce ? Une société à deux vitesses. Après tout l’objectivité force à reconnaître que certaines personnes se sentaient bien dans quelques régimes communistes, j’ai un témoignage polonais. Il s’agit au fond de personnes modestes qui ne demandent rien d’autre qu’à pouvoir travailler, disposer d’un confort minimum et de la sécurité, pourquoi pas ? Evidemment dès que que vous vous sentez l’âme d’un entrepreneur ou pire d’un intellectuel alors le communisme ne sera pas votre copain. Dès lors le libéralisme contrôlé (excès) conviendra fort bien. Donc une base communiste et le reste libéral, cohabitation des deux. Ce serait possible mais ça demanderait une sérieuse organisation et législation.

                              J’ajoute que savoir que la dette publique des EU est de plus de 52’000 milliard de $ et que des gens parfaitement intégrés installent leur tente dans des terrains vagues, montre que comme le communisme, le capitalisme a échoué. On ne rembourse plus 52000 milliard de $. Et une des causes c’est que les politiciens au pouvoir, donc l’Etat, peuvent continuellement emprunter sans qu’ils aient de comptes à rendre, contrairement aux privés. Faillitte privée, faillitte d’Etat....


                              • Marc P 25 mars 2009 18:16

                                Bonjour,

                                Beaucoup de vrai dans l’article à ceci près que les dirigeants considèrent de bonne foi qu’ils sont les "moteurs" de la production... Je les renvoie évidement à la définition d’un moteur pour qu’ils s’aperçoivent qu’il y a plus moteur qu’eux... bien moins bien rémunéré... et beaucoup plus fatigué (7 ans d’espérance de vie en moins, est ce pris en compte dans le calcul des cotisation et/ou des retraites ?)

                                J’en profite pour placer ma sempiternelle ritournelle....

                                "Prolétaire" signifie étymologiquement :

                                "qui ne laisse au pays ou à la nation comme richesse que ses enfants (prol-ifique etc...), donc qui consomme tout ce qu’il prosuit de son vivant, sauf ses enfants, main d’oeuvre amener à le relayer....

                                Tout fonctionne scomme si on avait incorporé, assimilé inconsciemment cette définition :

                                les employés accomplissant les tâches dites les moins qualifiées ne peuvent accumuler aucun patrimoine ou capital, et consomment tout ce qu’ils gagnent... Un ouvrier qui a construit une route ou un édifice qui tiendra debout et en bon état 300 ans ne laisserait il comme richesse que ses enfants... ?comme le dit la définition... ? Les faits le confirment par la petitesse de son salaire.... S’agirait il d’une étymologie performative, comment s’en libérer... permettre de requalifier les employés archi sous payés et méprisés sous prétexte qu’ils seraient interchangeables ce qui les rendraient pléthoriques... et inutiles...

                                Résultat :

                                Une pensée économique vénérée alors que basée sur un concept profondément mensongé...

                                Cordialement...

                                Marc P



                                • sirius sirius 25 mars 2009 18:36

                                  JE DIRAI MEME PLUS LES EXCES DU CAPITALISME REPOSE SUR UNE L ESCROQUERIE D UNE IDEOLOGIE BASE SUR UNE EQUATION ANTIBIOTIQUE QUI DEBOUCHE REGULIEREMENT SUR DES CONFLITS MONDIAUX RECURANTS DEPUIS + 1 SIECLE , CES CHANTRES ULTRALIRAUX GENERENT CES CONFLITS MONDIAUX POUR MASQUER LEUR IDEOLOGIE PERFIDE QU ILS APPELENT AVEC UN SYNISME EFFARANT « RESPIRATION ECOMOMIQUE » . BREF LE MALHEUR LA DESTRUCTION ET LA BARBARIE NE SERAI QUE RESPIRATION ?


                                  • molloy molloy 25 mars 2009 21:19

                                    Truisme  : Le capitalisme, c’est essentiellement la captation par une minorité de l’essentiel des richesses produites ; un mouvement qui s’est accentué depuis les trente dernières années. Une seule condition suffisait au bonheur des spoliateurs : garder une croissance positive.

                                     La fête est finie. Reposant sur la croissance, le capitalisme néo-libéral décédera lorsque la croissance disparaîtra. Nous y sommes. Après cette récession (dépression ?), il y aura toujours la récession (au mieux une croissance presque nulle) tant que les dirigeants n’auront pas compris que dans un monde fini, doté de ressources non renouvelables, le système actuel est devenu obsolète. Il semblerait qu’ils refusent de comprendre.

                                    J’ai une mauvaise nouvelle : les évènements actuels ne constituent que les prodromes d’une catastrophe à venir.


                                    • Frep Frep 25 mars 2009 22:21

                                      Le capitalisme est-il réformable ? Ne conduit -il pas consubstantiellement au pillage des richesses et à l’épuisement des ressources mondiales, à la destruction de l’environnement vers toujours plus de profit, à
                                      l’abaissement des salariés ?


                                      • Kalki Kalki 26 mars 2009 12:37

                                        Le Postulat de base :
                                        							

                                        															
                                        							
                                        								Les gouvernements, lorsqu’ils durent, tendent toujours vers des formes aristocratiques. Aucun gouvernement de l’histoire n’a échappé à ce processus. Et, au fur et à mesure du développement de l’aristocratie, le gouvernement a de plus en plus tendance à n’agir exclusivement que dans l’intérêt de la classe dirigeante, que celle-ci soit une royauté héréditaire, ou une oligarchie fondée sur des empires financiers ou une bureaucratie installée. 							
                                        							 							
                                        La question n’est pas de savoir ce que veut la majorité des gens à un moment.

                                        La question est de savoir à qui on donne le pouvoir.
                                        (c’est la forme de gouvernement)

                                        Pour certains qui sont pour la république, le totalitarisme ou autre pensent pour simplifier :
                                        Le bon gouvernement ne dépend jamais des lois, mais des qualités personnelles de ceux qui gouvernent. La machine gouvernementale est toujours subordonnée à la volonté de ceux qui l’administrent. Il s’ensuit donc que l’élément le plus important de l’art de gouvernement est la méthode selon laquelle les chefs sont choisis.

                                        Mais ce postulat de base qui est beau, idyllique , parfois juste je vous l’accorde, mais pas forcément juste et contrôlable par la démocratie, s’il faut attendre par ’chance’ de bons élus après avoir eux 3 ou 4 mauvais élus,
                                        cela s’oppose avec le postulat de mon postulat de base.


                                        Et c’est pourquoi la légitimité de la démocratie est la seule possible
                                        dans une forme de gouvernement.
                                        La question est alors sans hypocrisie veut on la démocratie ou non ?

                                        La république n’est pas une démocratie. Certain veulent l’améliore j’attends leur proposition pour arriver a un simili de démocratie directe semi-participative ( et que ca réponde a tout les postulat de la démocratie directe dans la forme de gouvernement qu’il pronnet la république, et prouvant aussi la non corruptabilité du système, et l’impossibilité d’user de propagande pour tromper et utiliser le peuple comme il le font aujourdhui, sans oublier la révocation des élue, et de n’importe quel personne médiatique).

                                        Je pense qu’il faut proner la démocratie véritable, directe, quitte a faire une révolution.
                                        Je ne pense pas qu’on puisse rafistoler un système tel que notre en voulant l’améliorer, et en croyant/esperant par magie que tout va partir de zero dans le bon sens.

                                        La révolution gronde, il vaut mieu lui donner de bonne revendication, que la laisser entre les mains de personne corrompue et corruptible.


                                      • Lulu de Pantin 25 mars 2009 22:39

                                        Ok, les capitalistes ont caché leurs voyous derrière le mythe du ’Créateur de Richesse".
                                        Et les communistes ont caché les leurs dans la bureaucratie de l’Etat.
                                        Mais on fait comment avec ces voyaus dont la tête repousse quand on la coupe ?


                                        • loco 26 mars 2009 00:05

                                           @ Marc P : accumuler....

                                          euh, j’avoue ne pas voir très bien pourquoi je devrais pouvoir "accumuler" si je peux par mon travail vivre normalement pendant toute ma vie ? Je ressens bien la nécessité actuelle de se prémunir contre les aléas de fin de parcours, par exemple, mais pourquoi par le patrimoine plutôt que l’assurance ou la solidarité nationale, là il faut qu’on m’explique.....


                                          • foufouille foufouille 26 mars 2009 10:42

                                            @ loco
                                            un smicard ne peut economiser sufisement


                                          • delamothe delamothe 26 mars 2009 02:20

                                            quelques affirmations qui seront jamais rééllement prouvé ;
                                            Le capitalisme est efficace : vous etes sur ? Pourtant on parle actuellement de crise de civilisation (démographique, écologique, energétique , sociétale , économique, politique )et ce n’est pas les Chinois qui sont les plus à plaindre malgré leur passé soviétique.
                                            Le système capitaliste est différent de l’ideologie. ? Le capitalisme est également une idéologie qui a été enseigné dans toutes les fac d’économies des pays occidentaux pour défendre le modèle libéral le meilleur des modèles...qui s’écroule aujourd’hui. Par manque de libéralisme dirons certain !!!
                                            Le capitaliste s’est surtout imposé car il donnait une impréssion aux personnes d’avoir une liberté de choix , l’individualisme étant le moteur essentiel du capitalisme. Mais les loups finissent toujours par se manger entre eux , l’homme en est bien capable. Le capitalisme c’est la crise et la guerre Pas glorieux comme bilan non ?
                                             finalement je ne pense meme pas que les jeunes de science po paris soient des nazis plutot des fils à papa un peu fascos et réac comme leur parents surement , les nazis avaient comme seul but de détruire ou en tout cas ils ont été des agents destructeurs par défaut , les jeunes de science po Paris essaieront d’avoir une vie de notable parisien technocratique sans intéret .... L’ordre mondial est un ordre dictatorial ,mais c’est une autre histoire


                                            • ffi ffi 26 mars 2009 06:37

                                              Mr Dugué, vous dite : Se réclamer anti-mondialiste, n’est-ce pas refuser aux pays pauvres la capacité de se développer en faisant du commerce avec leurs partenaires ?
                                              Il y a là une fausse évidence.
                                              Que David réussisse à ce développer, s’il est mis en concurrence avec Goliath, relèvera toujours du miracle

                                              Sinon, quelques éléments intéressants, mais trop d’approximation à mon goût, du, à mon avis, à l’évacuation de la nature politique de l’économie et aussi à l’énonciation de quelques évidences indémontrées et fausses. Néanmoins, traquer, dans la culture, les causes de la crise me semble une piste intéressante. Je me concentrerais sur les critiques (désolé).
                                              D’abord, le capitalisme, c’est l’accumulation de capital.
                                              Dans le système, disons, classique, bourgeois, ce capital, développé par les ouvriers, reste propriété du propriétaire, du fait du contrat : Je rémunère ton travail, tu m’en laisses le fruit. J’ordonne, tu exécutes. A charge pour le propriétaire d’investir pour bonifier son bien
                                              Le système d’URSS, est aussi un capitalisme : Il ambitionne également une accumulation du capital, fondé sur le travail d’ouvriers, mais celui-ci appartient ou bien à l’état (Sovkhoze), ou bien aux coopérateurs (Kolkozes).
                                              Staline ayant absolument privilégié les Sovkhozes, sous sa coupe, le système économique de l’URSS est devenu de fait un capitalisme d’état.
                                              Dans un cadre libéral, les acteurs prennent leur actions de manières totalement indépendantes.
                                              Dans le capitalisme libéral-démocratique et social, les propriétaires du capital décident, les ouvriers exécutent. Au final, une oligarchie bourgeoise décide, l’état-nation démocratique faisant contre-poids.
                                              La forme extrème du capitalisme libéral est la forme du corporatisme Mussolinien. L’Etat et la bourgeoisie capitaliste fusionne. Dans un tel cas le gouvernment est l’assistant zélé des grands propriétaires, en faisant marcher les gens au pas . Les grandes corporations y reste indépendantes, et l’organisation économique est chaotique, sans cohérence, au gré des descisions des propriétaires du capital.
                                              Dans le capitalisme d’état d’URSS, c’est la bureaucratie de l’état, donc du parti, qui décide de tout, les ouvriers exécutent. Au final, c’est une oligarchie d’apparatchik qui décide de tout.
                                              Ces deux formes de gouvernements sont intrinsèquement totalitaires.
                                              Dans le cas de la forme extrême du capitaliste d’état Stalinien, l’Etat gère toute les structures économiques, celles-ci n’ont aucune indépendance. L’organisation économique est planifiée.

                                              L’Allemagne Nazie étant un mélange de ces deux totalitarismes, mains libres pour les bourgeois et planification étatique pour la guerre

                                              Je ne pense pas que l’on puisse vraiment voir en la planification l’échec de l’URSS. Pourquoi ?

                                              - L’URSS a connu a énorme développement industriel, dans un premier temps, ce qui lui a permi de remporter la guerre.

                                              - Roosevelt aux USA, a conçu également, par son new-deal, une politique de planification du développement du pays. Cela a permi aux USA de remporter la guerre.

                                              - La France s’est reconstruite, pendant les trentes glorieuses, par la planification, qui fut une période de plein-emploi.

                                              Si la Allemagne et l’Italie ont perdue la guerre, c’est du fait de deux faiblesses :

                                              - Développement trop chaotique et désordonné (corporatisme, acteurs totalement indépendants)

                                              - Structure oligarchique du pouvoir : Une personne est moins créative que deux. Plus il y a de gens créatifs, plus les idées originales émergent, plus cela engendre des découvertes et de développement.

                                              Si la Russie a perdu la guerre froide, cela est du essentiellement à son caractère purement oligarchique, déresponsibilisant totalement les producteurs.

                                              Si ces structures d’états totalitaires ont échoué, c’est, dans les deux cas par une méconception de la richesse. Dans le corporatisme Mussolinien, la richesse, c’est l’argent. Dans le capitalisme d’Etat Stalinien, la richesse, c’est le travail.
                                              Or travailler pour travailler, n’assure pas forcément la prospérité, si celui-ci n’est pas dans la bonne direction. L’assèchement de la Mer d’Aral en est un exemple.
                                              Faire de l’argent pour de l’argent, non plus.
                                              C’est deux sytèmes partagent la même faiblesse créative, du fait de leur fonctionnement oligarchique.

                                              La richesse de l’économie c’est la créativité des populations, leur inventivité, et les capacités mises à leur disposition pour les accomplir.

                                              En ce qui concerne, l’idéologie.
                                              Faire de l’argent pour de l’argent, sans souci de l’utilité finale pour les populations, nous rattache évidemment à l’idéologie économique libérale. Les mains libres laissées aux entreprises, montre une dérive coorporatiste.
                                              Pour ce qui est du mérite : Je citerais

                                              Les lecteurs de journaux disent : un parti se ruine avec telle ou telle faute. Ma politique supérieure répond : un parti qui fait telle ou telle faute est à bout — il ne possède plus sa sûreté d’instinct. Toute faute, d’une façon ou d’une autre, est la conséquence d’une dégénérescence de l’instinct, d’une désagrégation de la volonté : par là on définit presque ce qui est mauvais.
                                              (Nietszche, crépuscule des idoles, les quatres grandes erreurs)

                                              Par symétrie de cette pensée de Nietzsche, il y a le sous-entendu suivant : Tel parti qui s’enrichit possède sa sureté d’instinct. Toute réussite est signe de vitalité d’instinct.... Les riches sont riches parce que ... ils le valent bien. C’est cela l’arrière-plan. Une espèce de pensée qu’une loi naturelle dirige l’économie, que quelques soient les décisions des acteurs autonomes, et puisqu’ils sont riches, ils possèdent une sureté d’instinct, celle-ci s’autorégulerait de la manière la plus efficace dans un progrès vertueux.

                                              Enfin, bon, personne ne croyait plus à ces sornettes depuis longtemps, hormi, éventuellement par déni de réalité.
                                              Venons-en à l’étude de ce déni de réalité (partie culturelle et politique) :
                                              L’application de la société de consommation a créé un immense parc d’attraction. Voyez l’analyse de Michel Clouscard.
                                              Les jeunes générations y ont été happées, n’étant pas confronté avant un age tardif au travail. Elle ont grandit dans l’illusion d’un monde facile. Il suffisait d’aller au supermarché. Leurs désirs ont été sollicité abondamment pour des raisons de commerce. Les télévisions débordaient de divertissement. La jeunesse a été saoulée avec une animation sociale frivole. Ce faisant, elle fut maintenue dans l’ignorance de la nécessité du travail, et sous-éduquée en matière des connaissances créatives, productives et inventives, développant essentiellement une culture axée sur la consommation au gré de ses désirs, modes, marques, gadgets. L’art et la culture se sont réduit au spectacle et à l’étalage d’urinoire.
                                              D’une part les acteurs économique producteur de créatifs se sont concentrés en d’immenses structures, ce qui en a réduit le nombre et la variété et d’autre part les goûts de consommation se sont uniformisés et porté autour de produit de fin de chaines exclusivement destinés à des fins de loisir, jetables.
                                              Nous sommes donc face à l’effondrement de la créativité sociale, d’un coté par la captation oligarchique de celle-ci, de l’autre par son abandon par les masses poussées uniquement, dès leur plus jeune age, à consommer sans produire.
                                              La niaiserie, dans tous les domaines - y compris politique, l’a emporté.
                                              ............. ___________________________________
                                              ............\/ ------------------------------------------------------/ \
                                              Déclin de la créativité sociale ----> inadaptations des productions = enrayement du progrès.

                                              C’est une situation similaire à celle de l’ascension de la féodalité, des régimes fascistes ou de l’URSS (du point de vue économique)

                                              Ce qu’il faut c’est une renaissance. Une explosion des curiosités. Et mettre à disposition des gens les moyens d’accomplir leurs inventions.

                                              Donc le capitalisme est un fait historique : c’est l’accumulation de capital. De fait, les objets s’accumulent. Une voiture produite en quelques jours durera 10 années Des monuments sont même millénaires.
                                              Mais cette accumulation n’est pas inéluctable. En général, le capital s’use, s’oxyde, il est sujet à maintenance. Il peut même se détruire, se déliter.
                                              Le capital n’est pas que matériel, il est culturel, intellectuel, artistique... Ils se tiennent mutuellement. Par exemple, un déficit de savoir-faire technique entraine l’impossibilité de maintenir le capital matériel.

                                              En sapant les bases élémentaires de ce qui soutient son capital, de par son absence total de moral et de prudence, l’élite propriétaire privée a mené toute l’économie au bord du précipice. Le capitalisme sans morale s’auto-détruit.

                                              Le coté politique de l’histoire :
                                              Cela fut-il permis par la malignité ambiante ou par l’idiotie ?
                                              Un mélange des deux peut-être, le malin profitant de la naïveté du pekin.
                                              A noter qu’il serait logique d’être plus indulgent avec l’idiot.


                                              • erdar 26 mars 2009 10:27

                                                Excellent billet Mr Dugué.... Heuu pardon, Professeur Dugué...

                                                Au plaisir de vous relire

                                                Erdal


                                                • Sambaud 26 mars 2009 11:03

                                                  Les socialistes et la plupart des journalistes en France courent, pour quelle raison ? après l’extrême gauche française et critiquent constamment les entreprises, les patrons, le profit, le rendement, l’efficacité, le resserrage de boulons, le dégraissage de mammouth, la compétitivité, la concurrence et toutes ces idées égoistes de droite.
                                                  Bien sûr qu’il y a une droite arrogante, stupide, inconsciente, égoïste. Mais les failles et les faiblesses humaines ne sont malheureusement pas que de droite, ou alors il suffirait d’éliminer le peuple de droite (50% de la population).
                                                  Quand les journalistes et la gauche vont-ils comprendre que l’avenir, la santé et la compétitivité des entreprises françaises détermine l’avenir de la France. La France n’est pas l’Urss ou le Vénézuela, ni même le Royaume Uni qui a dû faire appel au FMI avant Thatcher. La France n’a pas, comme ces pays, de ressources naturelles confortables pour payer la dépense sociale qui dérape, la dette et les échecs économiques que nous promettent les vendeurs d’illusions. Le prestige et le pouvoir de l’extrême gauche en France depuis des dizaines d’années font croire à ces illusions dangereuses. Une autre politique serait donc possible selon eux, l’état pourrait tout faire et éradiquer l’injustice, d’un coup de baguette magique, à l’abri du reste du monde.
                                                  Ce discours apparement généreux de lutte des classes cache en fait de l’obscurantisme, des préjugés, de l’intolérance, et de la haine vis à vis de la droite. Pratiquement tous les journalistes, ainsi que les socialistes courent après cette extrême gauche et récupèrent ce discours un peu facile au risque de provoquer des dérapages, et même plus.
                                                  C’est ce que dénonce le livre "un monde rouge ou bleu" de manière surprenante et visionnaire lorsqu’il prédit l’avènement imminent et mondial du communisme.


                                                  • edouard 26 mars 2009 14:19

                                                    Le capitalisme est un système, créé par des humains, donc imparfait et mortel...
                                                    Ce système est mort, et nous assistons à sa décomposition... comme toujours
                                                    les héritiers se disputent les restes, un peu comme des charognards, c’est
                                                    le spectacle actuel : chacun veut la plus grosse part et se dit le plus méritant, rien de
                                                    plus...
                                                    En 68 les étudiants de Sciences-po contestaient le système en le sachant fort et utile
                                                    ceux d’aujourd’hui luttent pour garder un avantage, en vain...
                                                    Tout disparait laissant à nu la réalité : les monnaies, les pouvoirs, les idéologies...
                                                    Le tsunami historique qui nous submerge est impitoyable, et seuls ceux qui sont
                                                    réveillés pourront s’ en sortir...


                                                    • Louis Peretz 26 mars 2009 17:22

                                                      Il y a pas mal de poncifs. Concernanr le communisme, s’il n’a pas marché c’est parce qu’il est venu trop tôt dans un pays trop vaste. La planification économique d’un pays comme l’URSS serait pensable maintenant de façon cohérente avec les outils informatiques de puissance extraordinaire que l’on connait. L’offre et la demande pourrait se concilier pour le bonheur de tous.


                                                      • olivierchen 27 mars 2009 22:45

                                                        A Bernard Dugué :
                                                        Vous pensez que c’est la contrainte de deux systemes qui font avancer l’humanité ?
                                                         


                                                        • Louis Peretz 29 mars 2009 20:11

                                                          @olivierchen. Puisque tu parles de systèmes, il faut aller jusqu’au bout, voir la crise actuelle comme tout naturellement l’explosion d’un système quand il n’y a pas de soupapes de sureté. Ce n’est pas tellement la contradiction de deux systèmes, mais l’autodestruction d’un système qui génère ses propres contradictions, comme dirait Marx, qui rigolerait bien s’il était là.

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