Merci John pour cette réflexion.
"Une composante affective ou un préjugé hâtif n’a-t-il pas influencé votre décision finale ? Il serait dommage d’avoir tout bon et de se gourrer sur le dernier maillon de la chaîne« .
Voilà assurément la question qu’il convient de se poser. Elle nous concerne tous, vous comme moi.
Elle crée l’espace d’une discussion assurément passionante.
Comme je l’ai déjà dit plus haut, je n’ai guère investigué ce qui n’est resté qu’une intuition basée sur une information parcellaire.
Votre question m’a obligé à aller creuser et en suivant la piste offerte, dont d’emblée j’ai cherché à voir ce que valait la simulation.
Celle, initiale, de 1983, a été jugée comme un affreux produit de la science tant elle était sommaire (hypothèse d’une atmosphère uniforme).
Très vite, j’ai trouvé pas mal de chose plus actuelles autour de chercheurs comme Robock qui avec, entre autres, Carl Sagan, ont contribué à lancer la notion (toujours controversée) d’hiver nucléaire.
Je n’ai pas eu le temps, bien sûr de lire en long et en large les nombreux articles disponibles en fulltext (depuis wikipedia) mais le site de Robock a une page dédiée à l’hiver nucléaire et donne des animations gif saisissantes sur la répartition des suies nucléaires. Ce qui transparaît des brefs commentaires associés, c’est que les suies ne sont que dans un second temps soufflées vers l’hémisphère sud, via la stratosphère qui, si j’ai bien compris, ne connaît pas cette division inter-hémisphérique de la troposphère (atmosphère basse).
Quoi qu’il en soit, l’animation avec l’hypothèse la plus extrême (usage de tout l’arsenal) donne une image limpide de la raison pour laquelle il est sans doute préférable de se trouver dans l’hémisphère sud.

Mon hypothèse d’un cloisonnement troposphérique n’est pas pour le moment infirmée. Même si un lecteur plus haut donnait des indications qui tendent à l’affaiblir, je continue de lui trouver un intérêt : celui d’affaiblir l’exposition aux radio-éléments.

Quoi qu’il en soit, il y a d’autres bonnes raisons pour être à la Réunion qui rendent la centration sur le paramètre densité de population quelque peu problématique.

D’abord, le plus important à mes yeux, l’interculturalité pacifique qui a, semble-t-il, toujours prévalu dans cette île. Quelle plus belle image de ce que l’on voudrait construire pour la suite ?
Ensuite, du point de vue géographique :

• le fait de se trouver au milieu de l’océan, qui est le plus puissant facteur de »températion« de la température. Si le feu doit tomber du ciel, être au milieu des océans, c’est encore ce qui protègera le mieux.
• Ensuite, facteur associé au précédent, la pluviométrie de la réunion est importante. Elle peut atteindre ses 6 mètres en certains points. Donc pour la soif, il y a rien de mieux.
• Enfin, la situation en zone tropicale est probablement la meilleure en cas d’hiver nucléaire car c’est encore là que la végétation poussera le mieux. Aller en Suède, c’est cela qui serait suicidaire.
• Décidément, la densité de population me parait un paramètre à mettre en contexte. Mad Max, ça pourrait bien se passer en Australie, alors que la densité y est faible. Et je ne parle pas de l’hémisphère nord !

Bien sûr, tout cela n’est que conjectures et vient sans aucune garantie. L’idée communautaire me paraît excellente. C’est probablement la piste à suivre (ou à tailler).

Dernier point, déjà évoqué plus haut. Si j’ai été »réveillé", ce n’était certainement pas pour rester dans mon statu quo ante. Le réveil est intervenu alors que j’avais en moi une réflexion et un plan d’action déjà en place. Je ne fais que m’y conformer en faisant confiance au fait que si j’ai été réveillé, ce n’est pas pour aller droit dans la gueule du loup. Je sais que cela arrive, qu’en logique c’est possible, mais mon expérience passée de présciences protectrices m’amène à penser que ce n’est pas le cas.