Tropisme français.
Attention, les élections européennes approchent. On va ressortir les vieilles phobies contre les communautés que l’on désignera sous le nom de sectes. Le chasseur de têtes de service propose d’établir une nouvelle liste de ces communautés qui ne sont pas immergées dans la pensée unique. Il est curieux de constater que dans un pays qui se réclame des droits de l’homme, il y ait une telle hystérie contre les minorités. Cynisme ou étroitesse d’esprit ? Les chasseurs de « sectes » vont faire resurgir l’histoire de la pauvre enfant manipulée par de vilains gourous. On va encore parler sans savoir dans les médias, comme à l’habitude à ce sujet. C’est fou ce qu’il y a de personnes prêtes à défendre la veuve et l’orphelin pour cacher qu’ils défendent d’abord leurs prérogatives, leur métier et donc une information propre à émouvoir et faire peur. C’est une aubaine pour les médias et les psychologues diplômés. Cherchez à qui profite de crier haro sur le bouc émissaire. On joue ainsi sur la crainte et dans le même temps, on détourne les vrais problèmes qui sont de la responsabilité des gourous de notre société bien pensante, politiques prêts à toutes les compromissions pour peaufiner leur image électorale et médiatique histoire de s’incruster au sein du gouvernement. Quand on commence à désigner des minorités de cette manière c’est que l’étau va se resserrer sur ceux qui prétendent à la liberté. Notre démocratie fourmille de petits tyranneaux qui s’en réjouissent. Ces gens sont hors de tout soupçon, en premier lieu à leurs propres yeux. Si l’accusateur recherchait les véritables raisons de ses jugements en ce qui concerne les communautés dites sectaires, il pourrait aussi se poser la question du territoire qu’il a à défendre plus ou moins inconsciemment, instinctivement. L’individualisme forcené incline à bien des aberrations de l’esprit. La chasse aux sorcières est une mise en scène pour faire peur aux braves gens et les conditionner, faire d’eux un corps électoral bien soumis. On ne gagne plus les élections que sur un programme sécuritaire, c’est dire comme nous sommes gouvernés.
A.C