Le Modem a été enterré après les législatives de 2007, de nouveau après
les municipales de 2008, et il l’est encore une fois aujourd’hui. Mais
il continuera à ressortir de la tombe...
Car, malgré les
cafouillages multiples et quasi-permanents depuis sa naissance en 2007,
il existe un espace politique que le Modem est le seul à pouvoir
occuper : celui d’un électorat soucieux de liberté et de démocratie,
méfiant envers les idéologies, qui ne se reconnaît pas dans le projet
élitiste et sécuritaire de l’UMP, ni dans les rhétoriques datées et
hypocrites du PS (sans parler de ses querelles internes).
Certes,
Europe Ecologie a su s’approprier cet espace lors des européennes, mais
la politique nationale est une autre histoire. Les Verts français
restent un parti ancré à gauche qui n’acceptera pas facilement de se
dissoudre dans un mouvement « centriste », et les altermondialistes de
José Bové encore moins.
Le potentiel du Modem reste donc intact, à
contition qu’il traverse les turbulences actuelles sans trop de casse,
et que le parti puisse être moins identifié à son leader, qui constitue
une cible trop facile pour ses adversaires. Et aussi d’arrêter la
victimisation : si le biais médiatique est bien réel, le dénoncer comme
le fait Bayrou ne sert à rien, à part à monter encore plus les
journalistes contre lui, et à s’attirer des soutiens « embarrassants »
(comme celui de Marine le Pen sur le plateau de Chabot).
Bref, ceux qui annoncent la mort du Modem vont sans doute un peu vite.