Les fauves sont lâchés depuis bien trop longtemps.
Les jeunes fuient devant eux et parfois en meurent les anciens n’ont pas conscience du péril et croient encore à l’Etat de Droit face à la police.
Malgré les rapports,statistiques et études diverses qui dressent un état précis des difficultés que rencontre le péquin moyen à faire reconnaitre par la justice les dommages subi rien ne semble pouvoir contenir ce corps d’ état.
J’ai adopté depuis un certain soir de 1986 où nous criions « CRS avec nous tes enfants sont dans le rue », soir où les voltigeurs ont démontrés le niveau de violence dont étaient capable les « forces de l’ordre », la stratégie de la soumission souriante.
:
- Oui Monsieur l’agent
- Bien sûr Monsieur l’agent
Cette stratégie m’a permis de ne passer aucune nuit en garde à vue, ni d’écoper d’aucune contravention (bien que dans certains cas j’étais en contravention avec la loi).
La peur ,elle, est toujours présente chaque fois que j’entre en relation avec les représentants de la police.
J’ai habité le centre ville d’Argenteuil à deux pas du commissariat central et la BAC m’a bien souvent aveuglé de ses lampes torches surpuissantes, parfois sans même prononcer un mot, juste un long moment à m’observer , « il est bien tard pour rentrer dans un si puissante voiture » (j’aime les jolies voitures puissantes) devaient-ils penser.
Les fauves sont bien là et depuis longtemps déjà ; il est curieux que la société française pense qu’il puisse en être autrement.
Comme toujours les mots et les discours ne sont pas anodins.
Quand le ministre de tutelle dit « résultats, chiffres, tolérance zéro » ( la seule association de ces deux mots devraient faire retentir un signal d’alarme dans l’esprit de chacun), les fonctionnaires comprennent « Allez-y, tirez dans le tas ».
Ce pauvre homme n’a pas eu peur, il n’a pas reconnu les fauves, il s’est fait mangé.