• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Joël Elisé

sur Le peuple souverain, l'auto-gouvernance...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Joël Elisé 4 juillet 2009 16:53

Votre analyse de la révocation des élus me semble superficielle.

1. De la protection de l’élu
La seule protection à laquelle un élu peut prétendre c’est une compensation pour perte (ou absence) de revenus. L’indemnité de nos représentants devrait justement être calculée sur cette base avec des maxima et des minima.
L’élu n’est pas un patricien.
Son rôle est de :
- recueillir la parole du peuple pour s’en faire l’écho à l’assemblée des élus,
- transmettre au peuple les décisions de l’assemblée.
Ceux qui veulent décider (seuls) le font nécessairement contre le peuple même s’ils sont persuadés que c’est dans l’intérêt de celui-ci.
Dès lors, comme chaque citoyen, l’élu doit être tenu pour responsable de ses actes (privés) et, par voie de conséquence, à la disposition de la Justice (qui, elle aussi, doit être sous la souveraineté du peuple).
D’ailleurs, l’élu doit être le plus vertueux des citoyens car il est choisi pour exercer une charge importante (sacerdoce ?). Si tel n’est pas le cas, il devrait être démis de ses fonctions de façon automatique.

2. De la « révocabilité » des élus
Le système d’élection et de représentation à pour but (encore fait-il prouver son efficacité en l’espèce) de rendre les décisions plus faciles à prendre. On cherche alors à rendre ces prises de décision simples et efficaces. On perd de vue l’objectif qui est le Bien Commun* et le pouvoir souverain du peuple.
L’élu doit représenter tout le peuple qui vit dans sa circonscription administrative (commune, canton, circonscription,...). Pas seulement ceux qui l’ont élu mais tous ! Pour cela, il doit porter à l’assemblée où sont prises les décisions les voix de tous (proportionnellement aux résultats des élections par exemple).
Mais représenter signifie faire et dire ce que le peuple veut. C’est le sens premier du mot démagogie.
Si donc l’élu ne fait pas ce que le peuple veut, ce dernier doit pouvoir, à tout moment, le déposer.
Est-ce une cause d’instabilité ? Je crois que le problème n’est pas là. Le peuple est souverain. Si on est d’accord sur ce principe inaliénable, on ne peut contester au peuple l’exercice de sa souveraineté lorsque son ou ses représentants n’expriment plus ce qu’il veut.
On ne peut pas opposer ici instabilité et souveraineté. Les régimes les plus stables ne sont-ils pas aussi les plus liberticides (monarchie absolue, dictature,...) ? Or nous vivons dans une relative stabilité qui nous empêche de nous rendre compte que nos libertés et notre souveraineté ont disparu.
Brandir anarchie et conspiration comme des épouvantails n’a rien de sérieux non plus. L’Anarchisme ce n’est ni le chaos, ni le désordre. C’est pourtant souvent ce qui vient à l’esprit quand on y fait référence. mais l’Anarchisme est un véritable courant de philosophie politique sur lequel beaucoup gagneraient à se pencher avec sérieux.

L’idée de loi « fondante » (avec une duré de vie limitée dans le temps) est fort séduisante. Elle s’inscrit dans le droit fil de la déclaration des droits de l’homme de 1793 qui stipule que : ’’Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. art. 28’’.

Il est maintenant plus que nécessaire que le pouvoir revienne aux mains du peuple, seul dépositaire légitime de la souveraineté. La déclaration des droits de l’homme de 1793 en est un appel vibrant.

*Les notions de Bien Commun, ou d’Intérêt Général pourraient susciter un débat à elles seules. Peut-être faudrait-il parler de l’Intérêt de Tous. Car, parfois, vouloir le bien pour tous n’aboutit qu’au mécontentement de chacun... ’’Il est préférable d’adopter un projet « imparfait » mais auquel tout le monde adhère plutôt qu’un projet « parfait » qui suscite des oppositions vives de la part de certains.’’


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès