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Commentaire de Dudule

sur Que je suis con‭… je ne comprends rien au budget


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Dudule 16 juillet 2009 18:50

Je n’aime pas du tout cet argument de la « dette payé par nos enfants ». C’est un discourt de culpabilisation des citoyens, une manière de leur reprocher leur train de vie, alors que celui-ci est de plus en plus modeste... et d’ancrer en douce dans les esprits la pensée de coupes claires dans les budgets sociaux et publics

L’argument et non seulement orienté, il est aussi complètement faux.

Une bonne part de la dette sert à assurer le bien être de nos enfants, il ne faudrait pas l’oublier. Écoles, crèches, sécurité sociale... En poussant à l’extrême, qu’est-ce que préfère un membre des « génération futures », puisque l’argument de la dette qu’on lui laisserait prétend parler à sa place : être un analphabète en mauvaise santé, cherchant sa subsistance dans une décharge publique, mais sans aucune dette à payer par l’impôt, ou être éduqué, avoir un bon salaire dans un société prospère, mais payant par l’impôt une dette qu’il a parfaitement les moyens de payer.

En fait, cet argument « émotionnel » permet d’évacuer les questions que posent la répartition des richesses et le débat portant sur les projets de société à long terme et leur financement. La question n’est pas la dette en elle même. Il peut arriver qu’un état ait besoin de s’endetter fortement, et ça peut-être nécessaire et bénéfique.

Les questions sont de savoir comment cette dette sera financer et qu’elle sera son utilité, c’est tout. S’apitoyer sur les malheureux bambins qui auront des impôts à payer plus tard n’a aucun sens, et permet d’évacuer les questions politiques, questions que les libéraux fuient toujours comme la peste. « Il faut réduire les déficits, vendre ou assècher les entreprises et les services publics, sinon c’est vos enfants qui payeront, bande d’égoïstes, c’est tout et c’est comme ça », voilà le grossier piège réthorique.

J’avoue que je n’ai jamais compris cette argument, cette formule empruntée par les libéraux aux écolos qui s’inquiètent, à raison, de l’état de l’environnement que nous léguerons aux génération futures. Le tour de passe passe est osé, mais le libéraux osent tout, c’est à ça qu’on les reconnait.

On en arrive bien sûr à la question de la dette elle même : qu’est-ce qui génère des déficits publics ?

Pour faire court :

Le chomage est un immense manque à gagné est une cause de dépense énorme pour le budget de l’état. Une baisse rapide du chomage entrainerait des recettes et une baisse des dépenses importante. Lors du passage de Jospin aux « affaires », c’est ce qui s’est produit : une baisse massive du chomage entrainant des recettes (et des non-dépenses) proprement stupéfiantes ! Ce que la droite a immédiatement condamné en accusant l’état de constituer une « cagnote » ! Un comble !

La dette en elle même est en fait assez faible. Un retournement de conjoncture et une gestion moins libérale (le contrôle des mouvement de capitaux, l’abrogation de la loi TEPA et la fin des niches fiscales) permettrait de la contrôler aisément.

Sans parler du débat sur la dette elle même, payé à des institutions privés en pleine déconfiture.

Il faut savoir que l’état français c’est souvent très fortement endetté, et que les soubressauts de l’histoire ont fait qu’il n’a rien remboursé du tout. Au lendemain de la première guerre mondiale, jusqu’en 1925, les recettes de l’état représentaient en moyenne 20% de ses dépenses ! La génération suivante, celle des trente glorieuses, qui a le plus profité de tout, n’a rien remboursé du tout !

il y aurait beaucoup à dire sur la dette, sa gestion et sa formation, et je suis déjà assez long...

Mais je trouve ce slogant sur « les générations futures » simpliste et démagogique (pardon à l’auteur manifestement de bonne foi). Et pour contester des idées simplistes rabachées à longueur de temps, il faut malheureusement y passer du temps.


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