Ma compréhension du sujet est la suivante : les CDS sont des sortes de contrats d’assurance passés entre deux sociétés, disons la société A (Assureur) et la société B (Banque). La société B a prêté de l’argent ou a investi chez une consoeur dans les pays de l’Est, par exemple la banque du Kagloukistan (K).
B dit à A : je suis inquiet pour mes deniers que K doit me rembourser dans les 7 années à venir. Je suis prêt à payer une commission chaque année (une « prime d’assurance » en quelque sorte), pour que tu me couvres en cas de défaut de paiement de K.
A vend la « police d’assurance » (CDS) à B, mais l’histoire ne s’arrête pas là. A met le contrat sur une sorte de marché secondaire où quelqu’un d’autre peut le racheter. Comme le risque augmente ces derniers temps, A est même prêt à payer une somme supérieure à la commission qu’il a touché pour se débarasser de son risque. Le CDS part ainsi ailleurs...Où ? On ne sait pas très bien ? Chez un Hedge Fund ? Dans une autre banque ?
Bien sûr, tout cela n’est pas grave tant qu’il n’y a pas de « sinistre », c’est-à-dire tant qu’aucune société ne fait défaut. Le jour où cela arrive, le prêteur est un peu embêté... Gageons que si le Hedge Fund ultime garant de la transaction n’est pas en mesure de couvrir les pertes, A saura se retourner vers l’Etat bienveillant et solliciter sa mansuétude...
Pour être tout à fait objectif, il faut noter que lors de la faillite des Lehman Brothers, les dénouements de CDS n’ont pas entraîné de catastrophe notable. Mais les montants en jeu sont tels que parler de bombe à retardement financière paraît tout à fait approprié...