Puisque M.Leclerc rejette l’avis de Demian West en lui reprochant de
n’avoir rien publié d’officiel qui donne du poids à ses analyses, on
pourrait en faire autant avec les noms qu’il cite, et alors il faudrait
accorder certainement davantage de crédit à A.Vezzosi et C. Pedretti - qui justement n’attribuent pas le tableau à Léonard - qu’aux rares personnes ayant pris le risque de prétendre clairement que l’oeuvre était autographe de Léonard. En dehors de Mlle Vogt-Lüerssen (à qui cette position très risquée a permis de sortir de l’anonymat) et des vendeurs potentiels du tableau, qui d’ailleurs a osé le dire ? Soyons sérieux, et sortons donc du débat reposant sur les seuls arguments d’autorité.
On sait déjà que le tableau est du XVIe et de l’entourage du Vinci. Je comprends que les découvreurs du tableau souhaitent ardemment qu’il soit du Vinci en personne, mais malheureusement Demian West a raison.
Effectivement, l’exécution de cette Madone est tellement malhabile qu’il n’est nul besoin d’être un expert pour voir que la main de Léonard ne l’a pas commise. Comparez les drapés (gros plis mous et faiblement construits, à comparer avec les études de draperies du maître), la main de la madone, les visages (en particulier celui du petit St Jean à droite) avec des éléments équivalents chez Léonard. La différence saute aux yeux de n’importe quel connaisseur au regard un peu éduqué ! On est même encore loin en-dessous du niveau de de la Madone au fuseau de la collection Buccleuch, pourtant déjà considérée comme une copie. En revanche, il faut reconnaître que la composition et l’iconographie sont tout ce qu’il y a de plus typiques du maître.
On peut encore se réfugier derrière l’argument selon lequel « Léonard y aurait mis la main ». Ce qui ne veut rien dire : il a fait une retouche ? Elle est bien cachée et n’a pas sauvé le tableau d’une faiblesse générale peu digne du nom de Vinci. N’empêche : s’il a seulement donné un coup de pinceau dans le fond, cela suffit en théorie à affirmer qu’il y a « mis la main ». Et c’est aussi impossible à prouver qu’à infirmer.
La seule chose sûre, c’est que le peintre de ce tableau a bien employé ses propres mains comme outil de déposition (pratique courante à l’époque, en particulier pour glacer), et que les traces ne correspondent pas aux empreintes de Léonard (dont on a recueilli des échantillons sur ses tableaux authentiques).
La conclusion logique (vers laquelle les investigations techniques semblent d’ailleurs s’orienter nettement, non ?) est donc que ce tableau serait une copie d’atelier d’un Léonard perdu.
Même si cette copie est de faible qualité, cela lui assure déjà un prix de vente de plusieurs dizaines de milliers d’euros minimum, peut-être même plus de 100.000, sans commune mesure avec les 230 ou 250 euros payés par les heureux dénicheurs. Qu’ils restent dignes et sachent s’en contenter : certes, continuer à noyer le poisson permet de prolonger le battage médiatique et pendant ce temps la valeur du tableau monte toujours, mais il ne faut pas pousser le buzz jusqu’à la perte de crédibilité totale, sinon, gare à l’atterrissage...
26/07 11:59 - mafournier
Il faut pondérer un peu, c’est le Japon qui est venu à eux. Un heureux concours de (...)
26/07 11:28 - french.painter
Et puis l’idée d’aller au Japon pour continuer le buzz est aussi bien vue sur un (...)
25/07 23:27 - mafournier
@french.Painter. Que ce tableau soit ou non de la main de Léonard n’a plus bcp (...)
25/07 19:53 - french.painter
Puisque M.Leclerc rejette l’avis de Demian West en lui reprochant de n’avoir rien (...)
13/12 12:27 - Leclerc f
Moi je veux bien que l’on se dise spécialiste de Léonard de Vinci, mais voyez-vous depuis (...)
12/12 09:04 - mafournier
Bonsoir Je comprends votre scepticisme. Je ne suis pas un attributionniste, je laisse cette (...)
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