Cascabel :
Le problème de l’espéranto c’est qu’il s’agit d’une langue artificielle sans aucune histoire.
Ce n’est pas un problème mais un avantage. Nous tous, on a déjà nos langues maternelles, pas évidentes à bien maîtriser et chargées d’histoire (que la plupart de gens connaît de façon superficielle). Il nous faut un moyen de communiquer, tout en gardant nos langues intactes. L’ordinateur n’a pas poussé dans le pré, mais ça ne nous empêche pas de s’en servir... L’espéranto a une histoire de 120 ans déjà, autant que l’hébreu moderne et plus que le pisin (en prenant juste deux exemples).
A ce titre elle manque de contenu et le temps qu’elle en trouve un elle se sera complexifiée et divisée en plusieurs branches.
Oh, le contenu est déjà bien plus garni qu’en latin ;¤) Et sa division, on la prédit depuis bien longtemps déjà, ce qui n’arrive pas. Les dialectes apparaissent, quand une population est relativement isolée, or l’espéranto, c’est un creuset permanent, une interaction des plusieurs ethnies qui le façonnent, et pour cela il reste remarquablement stable, tout en évoluant.
Pour moi l’anglais c’est aussi une musique que j’apprécie et des souvenirs perso d’une expérience américaine.
La musique, chaque langue en possède, l’espéranto y compris. Et si vous n’avez jamais fait d’expérience, disons, tchouktche, vous ne serez pas plus sensible à la musique de cette langue qu’à celle de l’espéranto.
Sinon je trouve dommage d’associer le latin à l’inquisition. Ce serait
comme réduire l’anglais aux néo-cons, le Français à Sarkozy, l’
espagnol aux soudards de la conquête du Nouveau Monde, et ainsi de
suite.
Il ne s’agit pas de « réduire » le latin, mais c’est une partie de son histoire non négligeable.
Le latin en effet c’est aussi la langue de l’église catholique (entre autres) car elle se veut justement universelle.
...et qui s’est imposée à plusieurs populations dans le feu et le sang. Une autre grosse tache sur l’histoire du latin... sans parler du fait que les athées, agnostiques, laïques ont beaucoup de réticences pour envisager le latin comme la langue de communication européenne. L’espéranto, étant neutre, ne suscite pas cette réticence et accueille plusieurs organisations religieuses et non-religieuses (catholique y compris ).
Même le monde orthodoxe attache de l’importance à Rome, du moins symboliquement.
Houlà, n’en parlons pas, parce que c’est très compliqué :¤))))))))))))
En tout cas je rêve plus facilement avec le latin, la langue de Rome, qu’avec l’ espéranto la langue de nulle part.
Pourquoi de nulle part ? C’est une langue basée sur les langues déjà existantes. Autre chose : vous rêvez du latin de façon théorique, sans jamais avoir essayé de l’apprendre. Moi, c’est l’inverse : je me suis mise à l’espéranto un peu par hasard, c’était une période où j’étais très curieuse de plusieurs choses, et après avoir vu des leçons dans une revue, j’ai commencé à l’étudier. Et je peux vous assurer qu’elle peut faire rêver... Non, pas du monde où tous les gens sont frères (la nature humaine n’est pas faite ainsi), mais de celui où on peut discuter sans mettre des années à l’apprentissage d’une langue « utilitaire » (c’est plus sympa de consacrer ce temps à l’apprentissage d’une langue qui nous attire), où les cultures ne dominent pas les autres, où chacun peut utiliser librement sa langue maternelle...
Franchement, il s’agit plus d’une religion qu« autre chose, comme les catholiques.
»Juif« est une notion aussi bien religieuse qu’ethnique. Chuis à moitué juive, donc assez bien renseignée :¤p Et les Juifs laïques, j’en ai connu tout plein. Je ne conteste pas les différences »territoriales", ce qui n’annule en rien ce que j’ai dit plus haut.
Quand aux Européens, ils forment une grande famille.
Qui est loin d’être unie...
Or le latin fait partie de ces référents historiques communs, tout du
moins pour une écrasante majorité des pays européens, y compris
germaniques.
Ce n’est pas suffisant. Le vieux slave fait partie de l’histoire commune des peuples slaves, pourtant personne n’essaie de le ressusciter ni de l’apprendre à grande échelle. Et le latin, malgré sa présence dans collèges et lycées, n’attire pas les foules... Regardez : vous ne l’étudiez pas même en pensant que ce serait utile pour l’Europe. Et l’espéranto... on l’étudiait même dans les régimes pas tendres du tout. À mon époque, ce n’était plus comme sous Staline, quand les espérantistes étaient exterminés par milliers (le dernier chiffre connu s’élève à 35 000 personnes environ), mais il n’était pas bon être espérantiste, on était suspectés du « cosmopolitisme » et cela pouvait nuire aux études et à la carrière... Et pourtant les gens l’étudiaient et le pratiquaient, sans s’attendre aux monts et merveilles - l’idéal humaniste de cette langue est puissant, tandis que sa facilité d’apprentissage et son aspect ludique procuraient du plaisir de le manier.
Je parle bien sûr en utopiste car à l’heure actuelle ni l’espéranto ni le latin ne sont à l’ordre du jour, nulle part.
L’espéranto tout de même plus que le latin, car plus international et qui plus est, c’est ue langue vivante.
http://www.youtube.com/watch?v=20DGGTATbHY