Ce que vous dites est merveilleux : mettre la qualité des fauteuils d’un employé de bureau au même rang que des ouvriers qui désamiantent sans masque en terme de problème de santé publique, fallait le faire !!!
Idem pour le fauteuil « ergonomique » rangé au même rang d’utilité que la combinaison des travailleurs du nucléaire. Arrêtez bon sang, vous vous enfoncez !
Voilà qui illustre parfaitement pourquoi cette « interview » m’a choquée : les disproportions des exemples donnés avec le sujet abordé.
Quant aux exemples dont vous parlez, ça dénote encore et toujours une certaine mauvaise foi :
- les cimentiers qui lissent le béton à main nues : j’étais conducteur de travaux dans le BTP avant et je peux vous assurer que je n’ai jamais vu une telle chose ! Encore une fois, on prend un exemple extrême qui ne doit se produire qu’extrêmement rarement chez de petits artisans indépendants et on l’établit en tant que vérité générale...
- les ouvriers qui désamiantent sans masque : ici, le patron prendrait de tels risques pour ses fesses que j’ai franchement du mal à y croire. De nos jour, les travailleurs de l’amiante sont encore plus surveillées que les travailleurs du nucléaire ! C’est d’ailleurs pour ça qu’on envoit nos vieux porte-avions plein d’amiante en Inde... (et, je vous vois venir avec vos gros sabots, je ne dit pas que c’est une bonne chose !)
- les ouvriers sans harnais sur les échafaudages : on voit que vous n’allez certainement pas souvent sur le terrain car les échafaudages comportant des lices et sous lices (une rembarde quoi, et il y en a sur tous les échafaudages), ne nécessitent pas de port de harnais (sauf cas d’échafaudage mobile, ce qui est rare). Il n’est donc pas anormal de voir des ouvriers sur les échafaudages sans harnais. D’autant plus qu’un harnais peut s’avérer plus dangereux dans de nombreux cas de figures, car la longe traine très souvent dans les jambes, augmentant le risque de chute en se prenant les pieds dedans. Donc quand on peut se passer du harnais (lorsqu’on est sur un échafaudage sécurisé), mieux vaut le faire !
Et pour terminer : je n’ai jamais prétendu que la souffrance au travail était indispensable. Vous avez vraiment l’art de faire dire aux gens ce qu’ils n’ont pas dit...
Et si vous croyez que les conditions de travail sont si mieux de l’autre côté de la Manche ou de l’Atlantique, et bien, allez-y ! Il y a des pours, mais il y a également des contres : ça dépend franchement de la sensibilité de chacun et je connais nombre de contre exemples.