@ Emile & Octavien
A ces époques où sévissaient la famine et les brigands, est-il raisonnable d’imaginer les paysans abandonner leur ferme et leur famille pour aller se battre loin de chez eux au nom d’une cause souvent incertaine ? Nous ne sommes pas en 1914 avec des trains pouvant acheminer des troupes à plusieurs centaines de kilomètres en quelques jours et avec des machines agricoles pouvant compenser le départ des hommes. Nous sommes dans un pays constitué de grosses fermes isolées où jusqu’au 19ème siècle les sergents-recruteurs finissaient souvent cloués sur les portes de grange.
Le maniement de l’arc et de l’épée demande beaucoup plus d’entraînement que celui du fusil. Les premiers fusils n’étaient pas plus performants que les arcs mais ils permettaient aux nouvelles recrues d’être opérationnelles beaucoup plus rapidement. Il est probable que les chevaliers étaient des guerriers de métier, formés à la guerre dès leur plus jeune âge. Les fantassins étaient sûrement des volontaires, fils de paysans en quête d’ascencion sociale qui s’engageaient pour quelques années. Au temps des Gaulois, la guerre n’était pas encore « démocratique ». Cela n’empêchait pas la population de soutenir ou non ses soldats. Mais imaginer des peuples entiers mobilisés, cela paraît irréalisable. Ce serait l’anarchie totale.