Article un peu trop corporatiste pour être de bonne foi. Il arrive très souvent, et vous le savez, que des professeurs ayant sérieusement déconné soient maintenus en poste au lieu d’être cloués au pilori, comme il se devrait (l’instruction est une mission trop importante pour être confiée à des détraqués avides d’un pouvoir étriqué, qu’elle attire pourtant en masse).
Article opportunément et faussement naïf aussi, car la question qu’il pose, « comment est-ce possible ? », n’est qu’un prétexte au ruminement des lamentations professorales de l’auteur, qui prêche bien sûr pour sa paroisse : salaires trop bas, hiérarchie trop contraignante, ...
Au coeur de la réponse à cette question réside pourtant un paradoxe d’une singulière ironie : ceci est possible parce que les élèves savent qu’ils ne risquent rien, ou pas grand chose, les professeurs étant dépourvus (et je rejoins ici l’auteur) de toute autorité réelle, c’est à dire du pouvoir de sanctionner (qui n’est pas celui de faire n’importe quoi, sans contrôle ni hérarchie, ni droit de contestation !). Mais cette déprivation est la conséquence naturelle des théories mettant l’enfant « au coeur du système éducatif », qu’ils ont eux-mêmes soutenues et imposées dans les années 1970.
Bref, je ne peux m’empêcher de sourire devant la leçon que l’on se croit fondé à nous donner...