Pour localiser Gorgobina, on peut raisonner ainsi :
César donne aux Boïens avec l’accord des Eduens une ville dont le nom renvoie à celui de Gergovie. On peut donc en conclure qu’il s’agit d’une ancienne emprise arverne à proximité ou sur le territoire éduen. Etant donné que César n’a pas combattu les Arvernes, cela indique que Gorgobina était tenue par les mercenaires germains appelés quelques années auparavant par les Arvernes et vaincus par César.
Il faut se demander quel est l’emplacement stratégique dont les Arvernes doivent s’emparer en priorité s’ils veulent conquérir la Cité éduenne. Il me semble que plus important que le Mont-Beuvray, il y a Digoin où débouchent sur la Loire les voies de l’Arroux et de la Bourbince. C’est le verrou d’accès occidental du pays éduen. César avait également tout intérêt à placer les Boïens à Digoin. Il bloquait ainsi les communications entre Arvernes et Eduens. De plus, si la base arrière de César à Noviodunum (Diou ?) était si peu gardée, c’était parcequ’il comptait vraisemblablement sur les Boïens à proximité pour la protéger. Manifestement, ils ne sont pas intervenus lorsque les Eduens Eporedorix et Viridomar de retour de Gergovie ont attaqué Noviodunum. Litavic avait déjà peut-être rallié les Boïens à sa cause lors de sa marche de Chalon à Gergovie.
Comme vous le soulignez avec Bituit, pour mener une politique d’expansion un peuple doit être soutenu par une agriculture puissante. Pour développer sa Cité, mieux vaut donc être à Digoin sur les bords de la Loire, sur une grande route et entouré de plaines faciles à cultiver qu’au sommet du Mont-Beuvray . A patrir de Digoin, on peut ensuite s’étendre en direction du Mont-Beuvray et de Corbigny.