Personnellement, je ne suis abonné qu’à de la presse hebdomadaire ou mensuelle, qui fait d’excellentes enquêtes ou dossiers, reportages. Après, chacun a sa ligne éditoriale, son ton, voire ses tabous (l’anglicisation de l’union européenne, l’espéranto, pour citer des sujets que je suis régulièrement), même sur la grippe, contrairement à ce que vous affirmer, les doutes, les interrogations nombreuses sur la stratégie, les incertitudes des experts, les éventuels conflits d’intérêts, les ruses de l’industrie, tout cela n’a pas été révélé par les forums mais par la presse.
La revue de formation médicale continue Prescrire, seule indépendante des labios comme le Canard l’est de la pub, avait depuis longtemps fait la synthèse des connaissances sur le Tamiflu, et conclu à un rapport bénéfice-risque défavorable, sauf peut-être pour les formes graves, et encore était-ce mal étayé.
Il se trouve que cette affaire de la grippe a en même temps des aspects scientifiques, méconnus de la plupart des gens, des aspects politiques à différents niveaux (National, OMS), des aspects business (multinationales), et des facteurs humains, les réticences, les craintes, attisées par le lobby anti-vaccination qui ressort à chaque fois l’autisme, la sclérose en plaque, le syndrome de la guerre du golfe, et j’en oublie), rien d’étonnant à ce qu’on s’y perde. Même parmi les médecins, les incertitudes sont nombreuses ! Le récent revirement sur le Tamiflu, ou l’absence de déclarations des conflits d’intérêt experts-labos n’arrangent rien...
Au final, à l’exception des virologues, au final, ça se résume à choisir qui croire, qui mettre en doute.
S’il est incontestable que les labos ont souvent menti, truqué des études, voire corrompu, magouillé, s’il est tout aussi certain que les gouvernements mentent tous et souvent (le mensonge politique est probablement indispensable à la gestion d’un pays), il est tout aussi certain qu’ils ne mentent pas tout le temps sur tous les sujets !
Et quand on a une infection bactérienne carabinée, on est bien content d’avoir des antibiotiques de qualité sous la main, entre autres nombreux exemples.