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Commentaire de poetiste

sur Comment doit-on lire la Bible et le Coran ?


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poetiste poetiste 26 décembre 2009 09:06

@Leila : un peu de philo à propos de L’Islam et autres croyances

Croyances conditionnées.

Quelle absurde dialectique consiste à dire que le dernier qui a parlé est celui qui apporte la vérité ? Il n’y a qu’une croyance inconditionnelle qui puisse conduire à une telle aberration de l’esprit. Et la croyance inconditionnelle confine toujours à la mauvaise foi.
Si un homme porte en lui une certaine vérité, elle n’a pas besoin d’être sacralisée. Si on la sacralise, c’est que l’on veut se réduire sciemment à cette vérité tronquée.
Reste à savoir dans quel but on propose un tel sophisme.
Vouloir convaincre pour rallier un maximum d’individus à une fausse raison, ça ne tient qu’à une forme de prosélytisme religieux tribal directement issu de l’instinct grégaire. C’est une manière d’imposer un mimétisme qui a plus trait à la politique expansionniste d’un groupe qu’à une foi intrinsèquement individuelle.
La mauvaise raison, comme le ver, est dans le fruit et qui sait ce qu’elle peut avoir de conséquences sur l’ensemble de l’humanité.
Comment, dans le pays de Descartes, peut-on accepter qu’une telle proposition fallacieuse puisse se propager.
« La dernière doctrine religieuse arrivée est la vraie », On peut mesurer à des propositions de cette sorte, la volonté de s’imposer par une prise de position qui ne se remettra pas en question. Quand la croyance s’oppose à l’intelligence, à la raison, on a des raisons d’avoir peur, c’est la guerre déclarée. Avec cette prise de position fausse et purement tribale, on se donne une identité que l’on défendra jusqu’à la mort.
Cette dernière doctrine religieuse se fait critique par rapport aux autres et les conteste. Elle s’approprie le concept d’universalité. Elle n’hésite pas à nier ce qui constitue l’essentiel d’une autre. Elle se permet le négationnisme de la mort du Christ sur une croix, par exemple.
Une religion qui veut se protéger d’une autre sacralise tout, les lieux, les personnes et donc, même les arguments propres à tromper pour rallier à sa doctrine.
C’est toujours par des arguments irrationnels que l’on manipule les hommes dans un but de convaincre. La propagande est du groupe et veut atteindre chaque individu.
Si chaque individu se contentait de sa foi dans un Dieu unique sans sacraliser l’accessoire, on verrait des religions paisibles mais quand la religion ne fait même plus de distinction entre la politique et sa pratique, c’est qu’elle veut se constituer en courant dominateur, réduire à néant le libre arbitre, le respect de l’individu lui-même.
Cette tentation de s’enfermer dans le particularisme religieux est de toutes les religions et semble ne vouloir jamais s’amender.
Sur le plan des idées, c’est la guerre entre le doute raisonnable et la certitude forcenée. Rien n’est plus dangereux que la certitude. Le doute peut toujours corriger la trajectoire, la certitude : jamais ! Comment peut-on demander à un « croyant », le courage de douter quand il a substitué son identité d’homme à une identité de groupe religieux ? C’est plus qu’une gageure, ce serait faire abstraction de ce qui est au plus profond de l’âme humaine : l’instinct grégaire, cette assurance par le groupe, cette adhésion ou cette carte que l’on confond avec sa propre identité d’homme.
Ainsi, des légendes fondatrices de civilisations viennent conditionner le destin des hommes ne s’imposent que par croyance, mimétisme et prosélytisme. Elles se donnent des airs de spiritualité quand elles font appel à ce qui est le plus profond de l’animalité de l’homme : l’instinct.
Personne ne pouvant être juge et partie, il convient de faire le vide de ses croyances pour avoir une vue objective et courageuse de ce qui divise les hommes. Etre seul pour y réfléchir, sans conditionnement de la pensée unique du groupe religieux. Quitter la « programmation » qui nous a conditionnés. Sortir de l’âge de pierre de la spiritualité, se libérer.
A.C


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