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Commentaire de Michel THYS

sur Burka, islamophobie et féminisme


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Michel THYS Michel THYS 5 janvier 2010 15:39

Bonjour Myriam,

Je comprends que par solidarité féminine, vous soyez défavorable à l’interdiction de la burka., mais j’estime que vos arguments ne sont pas pertinents.

Vous écrivez : « Il est donc important de s’assurer que ces femmes jouissent pleinement de leurs libertés de décision, d’expression et de confession ». Mais, même pour chacun de nous, la liberté de confession n’est que symbolique dans nos sociétés démocratiques ! Pour qu’elle soit effective, il faudrait que cette liberté s’exerce à partir d’alternatives. Or, vous en conviendrez (exemple extrême), il n’existe aucune alternative dans la religion musulmane (« Il n’y a dieu que Dieu ! »), et la soumission au coran et à la charia y est totale.

 Exception faite des rares musulmanes dont le père est progressiste et accepte la liberté individuelle, et, dans le cas contraire, de celles qui ont le courage de ne pas obéir, les musulmanes de chez nous, même universitaires, et quoi qu’elles en disent, ne portent pas le voile islamique (et a fortiori la burqa) « en toute liberté ». Elles ont été contraintes de se soumettre au coran, aux traditions et au pouvoir patriarcal fondamentalistes, et conditionnées dès l’enfance à la soumission au point d’être sincèrement convaincues d’être libres.

 Elles n’ont pas eu la possibilité de changer de religion, ou de choisir le déisme, ou l’incroyance, ou l’agnosticisme, ou l’athéisme, conformément à l’article 18 de la Déclaration Universelle des Droits Humains de 1948 ? : "Toute personne a droit à la liberté de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction (...)". Certes, la liberté de conscience et de religion est inscrite dans la Constitution, mais ses conditions d’émergence ne sont pas effectives.

On ne peut pas comparer sans mauvaise foi le port de la buqa, qui est une obligation traditionnelle obsolète et phallocrate, avec l’épilation, les hauts talons, les minijupes, les opérations esthétiques, la participation à un film porno, … ! Vous le dites vous-même : « Les femmes ACCEPTENT d’être la représentation du fantasme sexuel de l’homme ».

La burqa n’est pas « un symbole de plus témoignant de l’oppression sociale de la femme dans le monde ». C’en est le symbole absolu, et donc le pire.

 L’interdiction de la burqa ferait prendre conscience aux musulmanes que la soumission , quelle qu’elle soit, est devenue intolérable à notre époque d’égalité des sexes, d’autonomie, de responsabilité individuelle, et de liberté (pas encore effective) de conscience et de religion. L’interdiction de la burqa servirait donc l’émancipation de la femme.

« Traiter le problème de fond, », ce serait faire comprendre aux immigrants que leur intégration n’est possible que s’ils renoncent volontairement aux traditions religieuses incompatibles avec nos valeurs humanistes laïques.

 « La solution, (…) c’est l’éducation ». Dans une saine conception de la neutralité, chaque enfant devrait pouvoir bénéficier d’une information minimale, objective et non prosélyte, aussi bien sur les différentes options religieuses que sur les différentes options laïques.

Par simple honnêteté intellectuelle. Cela compenserait l’influence familiale, certes légitime et constitutionnelle, mais unilatérale, devenue inadaptée à notre époque de pluralisme des cultures et des convictions. Dans un lieu public, où est la nécessité d’identifier les individus avec précision ? ». C’est pourtant évident : il suffit qu’un seul terroriste s’affuble d’une burqa pour se faire exploser où et quand il le voudra, « pour la plus grande gloire d’Allah ».

Comment « savoir si ces personnes ont des liens avec des organisations terroristes ou avec des groupes qui prônent la haine ? ». Il est compréhensible que les musulmans modérés qui les côtoient ne les dénoncent pas, mais combien tentent de les « modérer » ?

Contrairement à vous, je pense que la burqa et le niqab, bien que minoritaires, ont été « téléguidés » par les islamistes pour entretenir la phobie du terrorisme.

Il faut donc l’interdire pour ne pas entrer dans leur « jeu ».

Interdire la burqa, ce n’est pas « cacher le problème ». C’est s’attaquer à l’un de ses symptômes, ce qui n’empêche pas de s’attaquer à ses causes profondes, à savoir le laxisme électoral et la « tolérance » croissante vis-à-vis des exigences inspirées par la charia.

L’islam, ne l’oublions pas, malgré ses apparentes intentions de paix, a la prétention, à long terme, de remplacer les lois démocratiques par la charia dans le monde entier. C’est une obligation coranique.

L’interdiction n’augmenterait pas l’islamophobie : elle ne ferait que remettre en place les principes laïques de la République.

Mais ce ’est que mon point de vue.

Michel THYS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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