suite un philosophe peu connu dont j’avais repris le flambeau défendait l’émancipation des travailleurs Fernand Pelloutier.
cadeau
Ces hommes.
Ils se sont tant haïs
Qu’ils s’haïssent encore.
Ils se sont tant tués
Qu’ils s’assassinent encore.
Ils se sont tant désirés
Qu’ils se violent encore.
Ils se sont tant aimés
Qu’ils se dévorent encore.
Ces hommes. Ces hommes.
Ils ont dû partir de si loin
Pour oublier le souvenir
Du chemin de l’Est africain
Celui terre de noir brûlé
Où sur leur derrière
Ils se sont redressés.
Ils se sont blanchis en chemin
D’une peau de parchemin
Que la pluie a tant délavé
Pour miner leur identité
Jusqu’à les essaimer
En tribus dispersées.
Ils se sont tant haïs
Qu’ils se détestent encore.
Ils se sont tous meurtris
Pour un territoire agrandi
Ils se sont pris la vie
A chaque idéologie
Ils se sont crevés les yeux
Pour des dieux « Mytheux »
Ces hommes. Ces hommes.
Ils se sont d’âge raffinés
Glorifiés et couronnés
Dans l’art fin de s’entretuer
Pour le miracle des idées
Jusqu’au libérateur
Source de leur malheur.
Ils ont abusé des chansons
Pour mourir au son du clairon
Ils ont érigé des tombeaux
En souvenir des plus salauds
Et fait des requiem
Pour que l’on oublie rien.
Ils se sont tant haïs
Qu’ils s’abominent encore
Ils ont dressé des bûchers
Pour défendre le passé.
Ils ont décapité les idées
Là où elles naissaient.
Ils ont coupé des mains
Pour qu’on leur vole rien.
Ces hommes. Ces hommes.
Ils se sont repliés sur eux
Se croyant malheureux
Bardés d’or pour être heureux
Et commander impérieux
Un isoloir d’espoir
En forme de mouroir
Ils se sont contés d’onéreux
Monde adipeux merveilleux
Engraissés d’obèses obséquieux
Se « friquant » sans régénérer
La terre où il puisait
Leurs biens irradiés.
Ils se sont tant haïs
Qu’ils se vomissent encore
Ils se sont « conardifiés »
De concours « conifiants »
Ils se sont estropiés
En s’invalidants non-voyant
Ils se sont brûlés les yeux
Pour du fric miteux
Ces hommes. Ces hommes.
S’auront-ils un jour
Tomber amoureux
Plus tôt de leur peau
Que de leurs oripeaux
Cheminer
dévêtus
Comme des singes nus.
S’auront-ils un jour
Au de-là de leur yeux
Jaillir de leurs mots
Pour être des êtres
D’un monde nouveau
Conforme à leurs maux.
Ils ont tant haï la mort
Qu’ils en perdent la vie.
Ils ont tant aimé leur vie
Qu’ils se donnent la mort.
Ils se croient maîtres de céans
Après tant de millions d’ans.
Ces Hommes ne doutent pas
Que de leur âme ils ne savent rien.
Ces Hommes ignorent de fait
Que dans l’univers ils ne sont rien.