Cher Paul Villach
Votre analyse de cette affiche est très intéressante , mais d’un autre côté, je ne sais pas si elle va pour autant me convaincre de donner une obole à l’observatoire international des prisons :
- d’une part , parce qu’une récente actualité tragique fait que j’irais plutôt donner quelque chose pour les sinistrés d’Haïti, qui me paraissent une cause nettement prioritaire ,
- d’autre part , je me suis par curiosité penché sur le site de l’OIP dont beaucoup de revendications sont légitimes , mais dont certaines sont politiquement correctes , mais néanmoins totalement inacceptables d’un point de vue républicain .
Par exemple , la revendication abusive de menus spéciaux pour les prisonniers juifs ou musulmans . Je cite un de leur documents :
« La pratique religieuse quotidienne est souvent rendue difficile par l’organisation de la détention. Les détenus de confession juive et musulmane ont rarement des repas en conformité avec leur culte et des cantines spécifiques ne leur sont pas toujours proposées. Le rapport d’activité 2003 de la maison d’arrêt de Niort (Deux-Sèvres) rapporte qu’un incident collectif a eu lieu à l’occasion du ramadan, du fait de l’absence de cantine spécifique. »
Une cantine spécifique pour les musulmans et juifs , ça s’appelle l’apartheid à la cantine. Nous sommes dans une République laïque qui , selon l’article 2 de la loi de 1905 , ne reconnaît , ne salarie et ne subventionne aucun culte.
Par conséquent , faire des cantines pour chaque religion en prison, c’est déjà reconnaître un culte , par ailleurs , c’est aussi le subventionner : on sait que , pour obtenir le label « hallal », une forte dîme est prélevée sur le prix de la viande, qui sert à financer de nouvelles mosquées. Pour la viande casher , c’est probablement la même chose . Par conséquent , si l’Etat finançait des menus hallal ou casher dans les cantines de prison, il financerait obligatoirement les cultes juifs et musulmans, ce qui est illégal et inacceptable.
De plus , bon nombre de détenus au patronyme musulman mangent quand même du porc, ou ne font pas le ramadan parce qu’ils n’en on rien à faire de l’islam . S’ils se rendent à la cantine « normale », ils risquent de se faire tabasser ou pire , à titre de représailles . Des cantines séparées seraient donc une source de violence, d’oppression et de conflits religieux dont les prisons n’ont sûrement pas besoin .
On est là devant le type même de la religiosité à géométrie variable : j’observe que si des détenus musulmans réclament un menu hallal pour respecter leurs préceptes religieux , aucun ne demande à avoir la main amputée suite au vol qui les a conduit en prison, alors que cela fait autant partie des dogmes de la religion musulmane que les menus sans porc et la viande hallal . Ces dogmes punitifs à type d’amputation des voleurs sont d’ailleurs appliqués dans bon nombre de pays musulmans . On est donc devant le summum de la tartuferie !
Enfin, pour être cynique, certains observateurs étrangers ( le Washington post ) estiment que 70 % des prisonniers français sont musulmans . Si les musulmans étaient certains de ne pas pouvoir faire autrement que de manger des aliments contenant du porc en prison, cela dissuaderait peut-être préventivement bon nombre d’entre eux d’avoir un comportement délictueux ...
Le problème de l’OIP est qu’il a beaucoup plus de chances de voir ce genre de revendications ineptes, mais politiquement correctes, être réalisées, que d’autres propositions bien plus légitimes ....