Merci Krolik pour toutes ces bonnes explications.
(je suis juste déçu que des voies alternatives de production d’énergie soient « négligées » ... pour résumer - exemple « la fusion froide » )
En pratique comment cela se passe (c’est une longue histoire) :
4. Dissimulation de la part de la communauté internationale
En 1952, ces physiciens ont rejoint les radiologues
et ont créé la CIPR. Étant donné le secret
nucléaire, cette association s’est auto-désignée et
elle continue à l’être, car ses membres s’auto-remplacent
ou s’auto-perpétuent. Elle a toujours revendiqué l’évaluation
des dangers et avantages de l’utilisation des radiations, recherchant ce
qu’elle considérait être une évaluation rationnelle
des risques en fonction des bénéfices.
Après l’explosion atomique de la bombe
à hydrogène en 1954, et la décision des États-Unis
de faire reposer son arsenal sur des engins nucléaires, le programme
de « l’Atome pour la paix » a été introduit aux
Nations-Unies et l’Agence Internationale pour l’Énergie Atomique
(AIEA) a été créée.
Dans son rôle de promoteur, l’AIEA s’est basée sur les
recommandations de la CIPR, en ce qui concerne les normes de protection.
Les Nations-Unies ont également établi
une Commission, appelée Commission Scientifique des Nations-Unies
sur les Effets des Radiations Atomiques (UNSCEAR), qui fait régulièrement
rapport à l’Assemblée Générale sur les nouvelles
recherches ou politiques émanant de la CIPR ou de l’AIEA.
Ce systèmes d’agences est très
étroitement enchevêtré. Il y a beaucoup de membres
communs. Elle est très efficacement isolée des canaux normaux
de la santé publique et de la médecine du travail, qui travaillent
sur les polluants chimiques ou autres risques industriels. La spécialisation
des formations scientifiques a aussi contribué à isoler les
agences nucléaires du contrôle général, médical
et scientifique. Par exemple, alors que l’industrie nucléaire continue
à baser ses recommandations sur les cancers mortels, l’industrie
chimique a été obligée de prendre en compte les troubles
respiratoires, les effets neurotoxiques chez l’enfant et les troubles congénitaux
de développement in utero comme indicateurs biologiques.
La participation aux rencontres de l’AIEA
ainsi que toutes les fonctions dirigeantes exigent que les individus soient
en possession d’une recommandation de l’autorité de contrôle
nucléaire de leur pays membre des Nations-Unies. La CIPR coopte
ses membres et on y est membre à vie. Les membres de l’UNSCEAR sont
désignés par leur gouvernement national, dont la plupart
ont un programme nucléaire. Ce petit groupe de scientifiques exerce
la totalité du contrôle sur la politique et l’approbation
des recherches pratiquées à « l’extérieur »,
qui risqueraient de mettre en cause ses propres résultats et décisions.
Tous ceux qui contestent les recommandations et les politiques sont qualifiés
d’ignorants, d’émotionnels ou de non-scientifiques. Il n’existe
aucun forum international où les conflits puissent être débattus,
qu’il s’agisse de questions scientifiques ou de décisions politiques.
5. Responsabilité de la communauté scientifique
Les membres de la communauté scientifique
à l’intérieur de la communauté nucléaire ont
de la peine à discuter librement des désaccords dans l’interprétation
des données scientifiques ou des désaccords concernant les
décisions politiques, car il y va de la poursuite de leur participation
à ces organisations, et souvent de leur emploi. Par exemple, si
une organisation comme l’OMS arrivait à placer un membre dans la
CIPR, ce membre pourrait parler sur la politique de santé publique
conformément à la politique de l’OMS sans risquer sa place
à la CIPR. Actuellement, les membres de la CIPR sont cooptés
par le Comité Directeur de la CIPR.
Les scientifiques extérieurs à
la communauté nucléaire, ont de la peine à trouver
un financement pour leur recherche. La communauté médicale
qui s’occupe du traitement des victimes des radiations n’a rien à
dire sur l’orientation de la recherche ni sur l’attribution des fonds à
des chercheurs indépendants de l’industrie nucléaire. En
raison du contrôle exercé sur les objectifs de la recherche
et sur l’attribution des fonds, les victimes sont souvent laissées
dans l’ignorance de toute information qui prouverait un lien causal entre
la maladie et l’irradiation. Les résultats de la recherche doivent
passer par une révision avant publication. Souvent ces études
sont envoyées pour révision aux experts nucléaires,
et ceux-ci refusent de les publier lorsque les résultats semblent
contredire la « sagesse » dominante.
La complexité des problèmes
nucléaires et la nécessité d’une approche interdisciplinaire
à la plupart des problèmes posés, fait que la recherche
dans ce domaine coûte cher. Le soutien officiel aux équipes
interdisciplinaires est essentiel. La communication des résultats
devrait être large.
Le Tribunal félicite les scientifiques
et médecins qui ont tenté de parler pour défendre
l’intérêt général, à l’intérieur
et à l’extérieur des cercles nucléaires. Cependant
il note l’absence d’échange démocratique et les lourdes pénalités
exercées à l’encontre de ceux qui contredisent la « vérité »
dominante. Le secret qui a entouré les débuts du nucléaire,
le contrôle extraordinaire des informations concernant les politiques
dans ce secteur, et les obstacles institutionnels, font qu’une interaction
professionnelle est extraordinairement faible.
Source
La GAZETTE DU NUCLÉAIRE (qui existe depuis 30 ans environ)