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Commentaire de Aceras

sur Et si la crise ne faisait que commencer ?


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Aceras Aceras 17 février 2010 19:04

Bon article. Merci.

Qu’on le veuille ou non, nous vivons dans un monde libéral, ce qui ne constitue tout compte fait qu’une forme parmi d’autres possibles de l’économie de marché.

Première constatation : Nos décideurs actuels semblent avoir oublié que le moteur de l’économie de marché est la consommation. Les gens n’ayant plus les moyens de consommer, l’économie s’arrête. Par désir de profit immédiat (on peut appeler ça cupidité ou même rapacité), on ôte à ceux qui pourraient consommer la possibilité de le faire. Cela peut être de la bêtise ou de l’aveuglement. Cela peut aussi être un froid calcul : ce qu’il est convenu d’appeler l’occident est saturé de biens de consommation. Il y a d’autres marchés, bien plus juteux par le nombre, qu’il suffit d’ouvrir.

Seconde constatation : Réinventer une nouvelle forme d’économie, cela implique aujourd’hui de réinventer une nouvelle forme de démocratie, ou de gouvernance pour utiliser un mot à la mode. Il parait que des gens y réfléchissent mais pour le moment, on n’entend guère parler de résultats. Il y a deux possibilités : soit l’on manque de penseurs, soit l’on s’en fout… Je penche pour la seconde hypothèse à cause de la première constatation.

 

La crise, c’est comme le hublot d’un avion qui se serait ouvert en vol. Très cyniquement, je dirais que pour le moment, seuls sont aspirés ceux qui étaient les plus proches du hublot. Entendez : les plus fragiles. La crise ne sera réelle que quand elle touchera plus de monde, soit parce que la carlingue de l’appareil (de mauvaise qualité ou usée) se déchire, soit parce qu’il volait tellement haut que la dépressurisation est plus forte : tout dépend en fait de ce que l’on nomme « crise. »

L’exemple donne une bonne idée des responsables potentiels dont je ne dénoncerais que quelques uns (à vous de les rattacher aux réalités économiques et sociales !) : le fabricant de l’appareil ? ; son fournisseur (probablement chinois) de matériaux ? ; un éventuel passager qui aurait brisé le hublot ? ; et pourquoi pas un terroriste, pendant qu’on y est ? ; le commandant de bord qui était shooté et volait trop haut ? ; le simple hasard ? ; une intervention divine ? ; et pour celui qui est aspiré : le mauvais choix dans la place où il s’était assis ?...

On peut délirer à l’infini. N’importe quel membre de n’importe quel gouvernement dirait qu’il faut créer une commission d’enquête pour faire toute la lumière là-dessus !

A défaut de commission d’enquête, on peut s’interroger à juste titre :

La compagnie aérienne « Monde Occidental » est endettée et n’arrive plus à entretenir son coucou. Soit. Si dette il y a, que l’on soit compagnie aérienne, état ou particulier, il y a créancier. Question : quels sont donc ces créanciers ?

Je n’ai pas de réponse certaine et complète à cette question. Mais pour revenir sur terre, il est permis de se demander pour qui travaillent les chefs d’états. C’est un embryon de réponse sur la base du très « agatha-christien » : « A qui profite le crime ? »

Autres questions : comment la dette est-elle calculée ? Qui a intérêt à ce que cette dette soit la plus élevée possible ? Et surtout : qui va la payer ?

 

Ce qui me navre : pendant que nous nous entretenions de cela, le commandant de bord a sauté en parachute après avoir raclé les fonds de tiroirs et fauché nos bagages… !

Bonne chance à tous… et bonjour Olivier !


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