Bon article. Merci.
Qu’on le veuille ou non, nous vivons dans un monde libéral,
ce qui ne constitue tout compte fait qu’une forme parmi d’autres possibles de
l’économie de marché.
Première constatation : Nos décideurs actuels semblent
avoir oublié que le moteur de l’économie de marché est la consommation. Les
gens n’ayant plus les moyens de consommer, l’économie s’arrête. Par désir de
profit immédiat (on peut appeler ça cupidité ou même rapacité), on ôte à ceux
qui pourraient consommer la possibilité de le faire. Cela peut être de la
bêtise ou de l’aveuglement. Cela peut aussi être un froid calcul : ce
qu’il est convenu d’appeler l’occident est saturé de biens de consommation. Il
y a d’autres marchés, bien plus juteux par le nombre, qu’il suffit d’ouvrir.
Seconde constatation : Réinventer une nouvelle forme
d’économie, cela implique aujourd’hui de réinventer une nouvelle forme de
démocratie, ou de gouvernance pour utiliser un mot à la mode. Il parait que des
gens y réfléchissent mais pour le moment, on n’entend guère parler de
résultats. Il y a deux possibilités : soit l’on manque de penseurs, soit
l’on s’en fout… Je penche pour la seconde hypothèse à cause de la première
constatation.
La crise, c’est comme le hublot d’un avion qui se serait
ouvert en vol. Très cyniquement, je dirais que pour le moment, seuls sont
aspirés ceux qui étaient les plus proches du hublot. Entendez : les plus fragiles.
La crise ne sera réelle que quand elle touchera plus de monde, soit parce que
la carlingue de l’appareil (de mauvaise qualité ou usée) se déchire, soit parce
qu’il volait tellement haut que la dépressurisation est plus forte : tout
dépend en fait de ce que l’on nomme « crise. »
L’exemple donne une bonne idée des responsables potentiels
dont je ne dénoncerais que quelques uns (à vous de les rattacher aux réalités
économiques et sociales !) : le fabricant de l’appareil ? ; son
fournisseur (probablement chinois) de matériaux ? ; un éventuel passager
qui aurait brisé le hublot ? ; et pourquoi pas un terroriste, pendant qu’on
y est ? ; le commandant de bord qui était shooté et volait trop
haut ? ; le simple hasard ? ; une intervention divine ? ; et pour
celui qui est aspiré : le mauvais choix dans la place où il s’était
assis ?...
On peut délirer à l’infini. N’importe quel membre de n’importe
quel gouvernement dirait qu’il faut créer une commission d’enquête pour faire
toute la lumière là-dessus !
A défaut de commission d’enquête, on peut s’interroger à juste
titre :
La compagnie aérienne « Monde Occidental » est
endettée et n’arrive plus à entretenir son coucou. Soit. Si dette il y a, que
l’on soit compagnie aérienne, état ou particulier, il y a créancier. Question :
quels sont donc ces créanciers ?
Je n’ai pas de réponse certaine et complète à cette
question. Mais pour revenir sur terre, il est permis de se demander pour qui
travaillent les chefs d’états. C’est un embryon de réponse sur la base du très
« agatha-christien » : « A qui profite le
crime ? »
Autres questions : comment la dette est-elle
calculée ? Qui a intérêt à ce que cette dette soit la plus élevée
possible ? Et surtout : qui va la payer ?
Ce qui me navre : pendant que nous nous entretenions de
cela, le commandant de bord a sauté en parachute après avoir raclé les fonds de
tiroirs et fauché nos bagages… !
Bonne chance à tous… et bonjour Olivier !