La consommation (la sommation des cons), est basée sur l’insatisfaction du désir.
Il s’agit d’attirer le consommateur via son désir, y compris bien sûr le désir sexuel. Mais il s’agit surtout de le dévier. Il n’est pas question de prôner l’amour libre, mais l’achat.
la voiture, le MP3, l’écran plat, devient « cet obscur objet du désir », qui ne passe jamais à l’acte, et pour cause. Car l’acte de plaisir coupe la chaîne du désir inassouvi. Il faut la déception progressive que provoque la réalisation de l’achat pour qu’un autre intervienne.
La voiture n’est pas si puissante, le MP3 n’est pas si beau, l’écran plat n’est pas si grand. D’où l’évolution lente et constante des technologies. Non pas un saut techno, puis la stablité, mais une progression qui incite toujours à acheter (le désir), puis remplacer (la déception), mais profondément, jamais l’acte de satisfaction qui bloque le processus.
C’est dans ce sens que les acteurs (de pub) se doivent d’être des modèles de non assouvissement, pour vanter ce que Deleuze appelait « les machines désirantes ».
Nous sommes bien à l’ère du capitalisme schizophrénique, et voir dans les transports la foule branchée sur ses machines (la mode est au moins 2 à la fois) est un spectacle hallucinant. Par contre, l’échange d’une parole avec un être réel sans passer par la machine devient une impossibilité. Comment ne pas voir qu’il s’agit d’une imposture, où on fait croire que seule la communication payante a de la valeur.
Triste 49° parallèle !