L’effet, la cause et le remède.
Par un philosophe de bistrot.
Qui veut corriger l’effet néfaste sans en considérer la cause ne le corrige pas, il s’inscrit dans cet effet néfaste, soit en le banalisant, soit en l’exacerbant.
Ne connaissant pas la cause, il ne peut trouver le remède adéquat, il veut enrayer l’effet en aveugle, au petit bonheur la chance, c’est ce que l’on appelle mettre un emplâtre sur une jambe de bois.
L’effet néfaste non éradiqué va produire d’autres effets plus néfastes encore, en particulier de prendre l’habitude de ne pas résoudre les difficultés parce que on n’a pas la volonté, plus les moyens, plus le temps de remonter à leur source.
Trouver la cause qui produit un effet néfaste demande un certain discernement, que l’on prenne du temps, c’est un acte volontaire a contrario de ce qui se passe dans la conjoncture actuelle où le temps est de l’argent. Le courte terme, c’est éluder les dangers, c’est hypothéquer l’avenir.
De vouloir faire de l’argent avec le temps, on se presse et on manque pour beaucoup les choses essentielles de la vie. Quand tout le monde va vite, on est pris dans le mouvement quand bien même celui-ci serait le plus mauvais. Le mimétisme sans le libre arbitre, c’est l’histoire des moutons de Panurge.
Alors, à la proposition : « le temps c’est de l’argent », je rétorquerais que l’argent nous gâche le temps, que peu ou prou, il nous mène à notre perte. Je ne parle pas de l’argent nécessaire mais de l’argent trompeur,censé donner un pouvoir sur les autres.
Dans la société dite libérale, la conscience du travail bien fait, la passion pour ce que l’on fait, peut subir un glissement vers une course au profit pour le profit. Cette perversion semble être un tropisme inhérent à l’homme tellement il semble irrépressible.
On ne discute pas de cette erreur de comportement qui dérive irrévocablement vers le court terme, la compétition, accentue les différences, casse le lien gratuit entre les hommes, la solidarité. On ne discute pas de ce qui nous ferait vivre mieux ensemble.
Les effets sont nombreux et néfastes de ces comportements mais ils sont admis dans le sens d’une pensée commune, une même religion, une même idolâtrie.
A la base, à la source de ces comportements, il y a une inquiétude qui se rapporte au respect et à la confiance que l’on peut accorder à l’autre.
Ce qui peut sembler paradoxal dans un pays riche est que cette inquiétude, cette volonté de vouloir valoriser son ego comparativement aux autres, est plus prégnante que l’inquiétude de survie dans les pays les plus pauvres.
L’homme ne fait pas confiance à l’homme en devenir et ne s’efforce pas de lui accorder plus de cette confiance pour une meilleure convivialité.
Dans la mondialisation, la rivalité entre nations, on est au cœur du problème car l’inquiétude s’est élargie à toute la planète mais une conscience globalement salvatrice ne suit pas.
On peut dire que, globalement, on ne ralentit pas pour se donner le temps de réfléchir sérieusement à la sauvegarde des richesses de la planète. On ne remonte pas à la cause, à la source des maux, ce qui a pour effet d’exacerber encore l’inquiétude.
On peut dire que nous péchons par excès de vitesse en une volonté de prendre qui fait des émules et entraîne aussi dans sa course, ceux qui prennent le temps, qui connaissent sa valeur et ses bienfaits pour la réflexion.
Le remède à cette aberration, ce manque d’un jugement synthétique en une conscience partagée, collective, chacun, en son âme et conscience le connaît. Il suffit et c’est là toute la difficulté, de remettre l’ego à sa place, celle d’une particule élémentaire.
Il nous faut vivre à contre courant quand le courant est mauvais. Voilà pourquoi je crois à la croissance zéro comme remède. L’utopie ou la mort, disait René Dumont.
A.C
26/02 17:58 - joelim
@Minga L’unicité des votes et l’entrisme me semblent être des problèmes non résolus (...)
26/02 15:30 - Minga
Joelim : nous avons clairement des approches différentes, et le « darwinisme logiciel » dira (...)
26/02 09:21 - zelectron
26/02 08:42 - dup
Je suis transcendantalement fou pour penser le post-capitalisme Non ! cette époque va venir (...)
26/02 00:15 - BA
Le chômage augmente en janvier...et n’avait pas baissé en décembre. « Dans les semaines (...)
25/02 20:22 - Peretz
Il y a un bon bouquin qui vient de sortir "Ed. Au diable Vauvert) : Postcapitalisme. Imaginer (...)
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