A force de vouloir défendre l’indéfendable, on en arrive à comparer des
poires et des pommes, je veux dire des spéculateurs et des acteurs. Mais au moins l’auteur est-il cohérent avec la logique néolibérale.
Le problème est qu’en fonctionnant sur le registre de la cupidité, le libéralisme (dans son acception moderne, à distinguer de celui du siècle des lumières) ne fera jamais l’impasse sur cette immense assurance tous risques qu’est la socialisation des pertes.
Ajoutons à cela que la liberté totale permet surtout au plus fort d’asservir le plus faible, à fortiori dans un système basé sur l’accumulation des richesses (quand est-ce que les néolibéraux vont se rendre à cette évidence ?).
Il est dit ici que « le débat sur l’utilité sociale de la finance n’en est pas un » : c’est tout-à-fait vrai dans notre système puisque le capitalisme ne se pose que la question de la profitabilité, et fait l’impasse sur celle de l’utilité. Mais c’est précisément celle-ci qui devrait maintenant être posée, cette fois de manière globale et en tant que principe fondateur du système économique. Question qui ne peut être posée, malheureusement, sans remettre en cause le productivisme, donc le capitalisme...