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Commentaire de ddacoudre

sur La séparation des pouvoirs


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ddacoudre ddacoudre 11 avril 2010 00:01

re frida je te colle l’article

Bûcher pour pédoclastre.

 

Notre espèce culturelle avec ses pulsions instinctives, n’a plus des  représentations comportementales dite primitives depuis longtemps.

 Aujourd’hui nos représentations se sont  diversifiés au gré des espaces géographiques ou nous avons vécu et qui ont fondé nos sociétés normatives, au point que nous prenons leurs représentations éphémères pour  naturelle.

Naturelle au sens d’inamovible parce que nous les croyons pour beaucoup inscrite dans le substrat consubstantiel, dans nos gènes.

Or il n’en est rien

Les humains ont tant de fois confondue, par ignorance, la représentation normative avec la « vérité » génétique de leur être qu’ils ne connaissaient pas, que nous nous en sommes assassinés et que nous nous en assassinons toujours.

Pourtant il y a des millénaires que cela est su ou fut compris par certains hommes initiés à la compréhension de leurs semblables.

Mais la lenteur avec laquelle circulait l’information de l’initié vers le profane revêtît tant de paraboles, que le savoir des initiés vers les profanes  en devinrent des ritualisations sacralisés. De véritables verrous vers la connaissance de l’être humain, dont encore aujourd’hui nous le vérifions chez des fondamentalistes de tous crins.

 

Si dans leur biotope (l’espace originel) nos instincts primitifs n’ont pas été criminalisés,  il ne peut en être dit de même de notre ascension culturelle (incidente de la sédentarisation et de la concentration humaines).

L’ancien testament pour ne retenir que lui en rapporte et en décrit toutes les horreurs au nom d’un ordre normatif.

Je ne cite que lui car c’est dans ses lettres, dans son verbe que nous trouvons la source de nos frustrations sexuelles, la condamnation de la nudité et de certaines formes de relations sexuelles qui avaient pour volonté de résoudre les problèmes de ces temps là, et qui fondent toujours avec quelques transformations (adultère homosexualité) celles qui sont les nôtres à ce jour.

 

Avec la fronde pédoclastre sur le clergé, il semblerait que l’histoire ait rattrapé ceux qui ont tant aimé les lettres et le verbe de dieu, au point de se livrer au célibat et aujourd’hui défrayer  la chronique, en s’interrogeant sur cette vague d’épuration à destination des ignorants, des profanes comme hier, qui ne se sont jamais interrogés sur la fonction de leurs fantasmes.

 

Le pédophile ou le « pédoclastre » est devenu en quelques 15 ans le criminel le plus honni.

 

Pourtant sa lutte à été entreprise bien avant. J’ai quelques souvenirs de lutte de camarades dans les instances internationales autour des années 80.

Ils défendaient avant toutes ces associations d’aujourd’hui, deux choses, faire cesser le travail des enfants dans les pays émergeants, ou même dans des pays d’Amérique du sud, et faire cesser le commerce sexuel des enfants auquel se livraient des familles, plus tous les proxénètes.

Aucun d’entre eux n’aurait imaginé l’impact que cela aurait chez nous, dans une société riche où les gouvernants font de la chasse au criminel une raison d’exister, sans solutionner ou si peu le problème chez les autres.

 

Le drame de l’affaire Dutroux fut l’électrochoc salutaire, mais également la voie royale à l’explosion de silences que l’intimité familiale recouvrait. Cette intrusion dans l’intimité de la vie privée, si elle trouvait ses justifications pour faire cesser des sévisses, elle développa son lot d’irrationalité, dont l’affaire Outrau fut l’exemple, avec la prolifération d’analyses consensuelles qui ne dévoilaient jamais les suicides qui en ont découlé.

 

Si j’ai pris le temps de placer le cadre, et rappeler le poids, des pulsions humaines, le poids de notre démarche culturelle, évolutive en fonction des espaces géographiques qui développent notre histoire, que nous formalisons par des normes rigides, c’est pour souligner la trace que chacun laisse dans nos corps, dans nos mémoires, et dans les événements qui surviennent et que nous ne pouvons feindre d’ignorer.

 

Nous sommes face au cumul de notre histoire avec cette chasse ouverte au pédoclastre, le mot n’est pas trop fort, et aux victimes d’Outrau et des suicides, s’ajoute un crime.

 

Le dernier drame qui en témoigne est celui de trois habitants de Béziers qui ont livré un homme au bûcher et ainsi en voulant se faire les justiciers de l’immonde crime social, se retrouvent encourir le risque de réclusion criminelle à perpétuité.

 

Un bref rappel de l’événement.

Trois habitants de Béziers, dont deux mères de famille, ont été mis en examen jeudi pour assassinat après avoir été interpellés mardi dans l’enquête sur le meurtre d’un voisin qu’ils soupçonnaient de pédophilie, a-t-on appris auprès du procureur de Béziers. Ils encourent la réclusion à perpétuité.

Ils l’on étranglé, puis mis le feu à son appartement et brûler le cadavre du même coup.

 

Voila où l’irrationalité conduit, nous savions déjà par l’affaire Outreau où elle nous avait mené, mais d’aucun de rechercher, pourquoi ?

 

Pourquoi des frustrations sexuelles qui ont jalonné notre histoire depuis que nous avons honte de notre sexualité, en plein 21 siècle, au moment où nous disposons des connaissances psychiatriques, psychologiques, neuroscientifiques, nous traitons ce problème comme des hommes du moyen âge, avec nos peurs et nos fantasmes, prêt à dresser des buchers et nous lancer dans l’épuration inquisitrice

Il est vrai que le moyen âge ne disposait pas d’une presse écrite et audiovisuelle, pour amplifier au-delà de la réalité des événements à en faire des spectacles émotionnels.

 

Dans l’affaire Outreau, c’est la presse qui aurait du se trouver au banc des accusés à la place du juge, demain c’est elle qui devrait craindre la perpétuité à la place de ces trois habitants de Béziers pour incitation à la haine. Pourtant comme elle a su faire ses choux gras de ses sur le dos du juge dans l’affaire Outrau, elle se délectera de la manne financières du sort de ces trois bittérois.

 

Sans le rabattage médiatique à outrance sur les agressions pédoclastres, autre que celui de la mise en garde et de l’éveil nécessaire à cette réalité, sans rappel des autorités politiques qui ont fait de ce sujet un enjeu électoral, une démonstration de leur efficience, nous n’en serions pas là.

Nous avons été jusque dans l’absurdité la plus totale, au bord d’ouvrir les cerveaux pour y trouver les fantasmes pédoclastres qui font l’objet d’un commerce lucratif, car ils visent une préférence sexuelle primitive garante de la survie de l’espèce, toujours présente, malgré les cataplasmes culturels, eux-mêmes incident à la déviance et de la perversité de nos instincts.

L’on ne peut ignorer cela, et ne pas vouloir le voir par « consensualité » conduit à d’autres drames, et encore je ne les énonce pas tous.

Alors il y a du discernement à avoir, tout autant avec notre histoire humaine, qu’avec l’interdit normatif d’aujourd’hui, il y a du discernement à avoir entre de véritables agressions et leur ersatz culturel, il y a du discernement à avoir entre une réelle souffrance et sa construction.

 

Il n’est donc pas normal qu’aujourd’hui avec les moyens de cette distinction nous en soyons encore à diffuser des spectacles aussi lamentables que celui donné par antenne 2 dans son émission les infiltrés. Pour rester sur l’exemple pris au début ce n’était qu’une parabole pour profanes ignorants, qui cause une crise déontologique aux journalistes.

C’est une émission tout juste bonne à construire des cas comme ces trois personnes qui devaient se penser bien fondé de dans leurs actes, puisqu’elles supprimaient un potentiel pédoclastre.

De la même manière que le journaliste se sentait bien fonder de dénoncer les sources de son reportage, car les millions de « biterrois » que ces spectacles ont façonné l’auraient désapprouvé du contraire.

 

J’essaie de faire comprendre qu’il y a des peurs privées et des angoisses publiques. Or nous avons pris la mauvaise habitude de transformer des peurs privées en angoisses publiques.

Et au bout du compte nous nous rendons compte que l’instrumentalisation de ces angoisses publiques fabrique des « crimes ».

Je pense que ce n’est qu’un début (trop long d’expliquer pourquoi), la gestion du pays par la peur est la marque de ce gouvernement. J’ai eu l’occasion de dire qu’il pratique la pulsion de mort, presque tous les jours nous le vérifions là ou il y a un cadavre nous y trouvons un membre du gouvernement.

Je dis cela de manière peu courtoise parce qu’ils n’ont pas honte d’en faire une exploitation politicienne.

Je n’en ferais tout de même pas les responsables de quoi que ce soit, ils ne sont que des acteurs de l’existence comme nous tous, mais ils ont transformé profondément la perception du risque et tellement laminé le seuil de tolérance pour répondre à deux exigences électorales suicidaires  : le risque de précaution et la tolérance zéro, et nous sommes entrain de transformer nos lieux de vie en camp de concentration.


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